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Le temps presse pour régler la crise ivoirienne, dit Odinga


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 21 Janvier 2011


"Nous irons jusqu'au bout du chemin pour trouver une solution pacifique. Mais le recours à la force légitime est posé et, à nos yeux, ce sera le recours ultime, si tout le reste échoue", a déclaré l'émissaire de l'UA.


Par Wangui Kanina et Ange Aboa

NAIROBI/ABIDJAN (Reuters) - Le temps commence à manquer pour régler pacifiquement la crise en Côte d'Ivoire, où le président sortant Laurent Gbagbo conteste la victoire au second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre de son rival nordiste Alassane Ouattara, a estimé vendredi l'émissaire de l'Union africaine Raila Odinga.
Au terme d'une nouvelle et vaine médiation entre les deux hommes à Abidjan, le Premier ministre kényan a déclaré que la force restait le "dernier recours" pour contraindre Gbagbo à reconnaître la victoire d'Ouattara, admise par la quasi-totalité de la communauté internationale.
"La fenêtre pour une négociation pacifique se referme rapidement", a-t-il estimé en regagnant le Kenya. "Nous irons jusqu'au bout du chemin pour trouver une solution pacifique. Mais le recours à la force légitime est posé et, à nos yeux, ce sera le recours ultime, si tout le reste échoue", a déclaré l'émissaire de l'UA.
Même si, à l'exception de l'Angola qui soutient Gbagbo, les pays africains reconnaissent la victoire d'Alassane Ouattara, ils ne se montrent pas "chauds" pour intervenir militairement en Côte d'Ivoire, où on a recensé 260 morts depuis le 28 novembre.
Les dirigeants des 53 pays de l'UA discuteront de la crise lors d'un sommet à la fin du mois en Ethiopie, mais des fissures apparaissent déjà dans leur unité de façade proclamant que Gbagbo doit céder la place à Ouattara.
Au terme de sa dernière mission à Abidjan, Odinga s'est rendu en Angola et en Afrique du Sud, deux des Etats les moins enthousiastes pour forcer la main à Gbagbo, mais il a exclu l'exigence de celui-ci d'un recomptage des bulletins du scrutin du 28 novembre.
ZUMA À LA RESCOUSSE DE GBAGBO
"J'ai dit à Gbagbo (...) que l'exercice était futile. Même si on rouvre les urnes et qu'on recompte les bulletins, personne ne vous croira", a déclaré Odinga.
Le représentant de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a, conformément à l'accord conclu entre les deux rivaux ivoiriens, certifié les résultats de l'élection de novembre, proclamant Ouattara vainqueur avec plus de 54% des suffrages.
Mais Gbagbo a fait inverser ce résultat en sa faveur par un Conseil constitutionnel à sa main et refuse de faire place à son rival nordiste, réfugié depuis le scrutin dans l'hôtel du Golf d'Abidjan sous haute protection des casques bleus de l'Onuci.
Samedi, les pays membres de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest se réunissent au Mali et devront se prononcer sur la demande d'Ouattara de dénier à Gbagbo l'accès aux avoirs ivoiriens au sein de la banque régionale commune.
Dans une interview à Reuters, Ouattara s'est plaint jeudi que Gbagbo ait pu retirer 100 milliards de francs CFA de la BCEAO en dépit de la reconnaissance de sa victoire par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
A Pretoria, Gbagbo a reçu vendredi le soutien indirect du président sud-africain Jacob Zuma, qui a fait état, après un entretien avec son homologue ougandais Yoweri Museveni, d'incertitudes sur le résultat réel de l'élection ivoirienne dans les deux camps.
La victoire d'Ouattara a pourtant été reconnue par la Cedeao, l'UA, l'Union européenne, les Etats-Unis ainsi que par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies.
Zuma, qui s'est abstenu de toute critique envers Gbagbo, a exprimé l'espoir que le sommet de l'UA, la semaine prochaine à Addis-Abeba, serait en mesure de trouver une solution au problème.
Avec Jon Herskkotz à Pretoria, Marc Delteil, pour le service français, édité par Jean-Loup Fiévet



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