Libye: La chasse aux tchadiens continue

Des informations en provenance de la Libye sont alarmantes. Plus de 5000 tchadiens sont dans des prisons en Libye, selon une organisation de défense des droits de l'Homme étrangère qui a réussi à faire une enquête sur place. Les tchadiens sont traités comme des chiens en Libye par des groupes armés qui sont au nombre de 120 dont six seulement sont sous contrôle du gouvernement. De tchadiens sont pourchassés, abattus, disparus ou gardés dans des lieux tenus secrets. L’ambassade du Tchad a été saccagée plusieurs fois, des véhicules du personnel de l’ambassade arrachés de force, certains diplomates sont même détenus depuis plusieurs mois sans procès, comme Hissène Attor…Avant-hier, à Tripoli, Mahamat Djibrine a été retrouvé mort d’une balle à la tête. Rien qu’en janvier, plus de 10 tchadiens abattus et 12 portés disparus dont 4 à Benghazi. Accusé d’avoir collaboré avec l’ancien régime du guide, ils sont souvent dénoncés à tors ou à raison par des voisins.

Cette chasse à l’homme est la conséquence directe des fausses rumeurs véhiculées et selon lesquelles le Tchad a envoyé des milliers de soldats pour combattre aux côtés du guide. Certains exilés politiques tchadiens sont responsables de cette situation. Car, ils ont diffusé en boucle, lors de l’insurrection libyenne, des informations fallacieuses sur l’existence en Libye des mercenaires tchadiens voire même 3000 éléments de la garde présidentielle à la solde du colonel Mouammar Gadafi !! Ces fausses informations ont produit, après la chute de Gadafi, un effet néfaste sur la vie quotidienne de ressortissants tchadiens vivant en Libye depuis plusieurs années. Une chasse à l’homme est organisée par les insurgés contre les tchadiens, les accusant injustement qu’ils étaient des mercenaires à la solde de Gadafi.
 
En effet depuis les années 70 et surtout après 1982, les tchadiens sont arrivés en masse en Libye soit pour s’y réfugier soit pour fuir le régime dictatorial de Hissène Habré. Ainsi, il existe en Libye environ huit cent milles tchadiens parmi lesquels dix milles sont naturalisés et quelques deux milles étaient dans l’armée libyenne.