L’opposition congolaise est essentiellement divisée en trois franges. Une se dit républicaine. Celle-là ne exige du pouvoir des améliorations diverses dans la gouvernance du pays, discute avec le pouvoir en cas de nécessité. Dans cette frange, on trouve des partis représentés au parlement national (assemblée et sénat) et dans les parlements locaux (conseils départementaux et municipaux).
Une autre frange se dit du centre. Comme la première, cette frange milite pour le consensus, l’apaisement, quelque soit les divergences, contrairement à la troisième partie dont les partis se considèrent comme des radicaux qui exigent tout mais en même temps refusent presque tout. C’est à croire que les partis membres de cette opposition se moquent du peuple congolais, au-delà de leurs militants.
Des paradoxes en série
Il n‘est pas possible d’énumérer, de façon exhaustive, le nombre de fois que Clément Mierasa, Guy Romain Kifouissia, Pascal Tsaty-Mabial pour ne citer que ceux-là, ont demandé au président de la République et au nom de l’opposition, de les recevoir pour discuter, selon eux, des problèmes qui minent la démocratie congolaise.
Ils ont fait, défait et refait des alliances pour atteindre cet objectif. Au début de l’année en cours, ils ont publié un mémorandum exigeant du président de la République qu’il convoque, avant mars 2015, un dialogue national. Ils venaient ainsi de renoncer à une autre exigence : la convocation des états généraux de la Nation qui devenait, depuis 2012, un programme de société pour eux.
Le président de la République les a écoutés. Mais, il ne devait pas, à tout pris faire comme ils le lui demandaient, parce qu’il ne devait pas se faire dicter la ligne de conduite par des opposants.
Ainsi, dès mai 2015, il a décidé de recevoir les forces vives de la Nation, à traves les consultations qu’il initia du 20 mai au 04 juin 2015.
Les radicaux de l’opposition congolaise ont, bonnement, décliné l’invitation du président de la République, en intensifiant un procès d’intentions, non seulement contre lui, mais aussi et surtout contre le principe même de ces consultations. Ils semblaient tous donner l’impression que le besoin pour eux de rencontrer le président de la République n’était plus à l’ordre du jour. Ils n’attendaient que le «vrai dialogue », qui exigeaient inclusif.
Evidemment, les partis de l’opposition dite républicaine et ceux du centre, les associations de la société civile, les confessions religieuses et des individualités ont pris pat à ces consultations, sans avoir perdu ni de leur indépendance, ni de leur liberté de parole. Bien au contraire, ils ont tous dit à la presse et avec véhémence soit leur refus au changement de la constitution, soit leur adhésion à ce principe.
Il est vrai que pendant les consultations, le président de la République a reçu et écouté un peu plus de quatre cent Congolais sur la vie de la nation et de l’Etat. Mais, cela n’était pas suffisant pour qu’il prenne une position ou une autre dans un débat qui agitait déjà la scène politique nationale.
Au-dessus de la mêlée, le chef de l’Etat a décidé de convoquer le dialogue national inclusif du 13 au 17 juillet à Sibiti dans la Lékoumou. Il devait être le «vrai dialogue » tant recherché par les radicaux.
Mais, loin s’en faut ! Fidèles à leur option, les opposants radicaux ont dit non à ce dialogue, en diabolisant aussi bien ceux qui y ont pris part que l’idée de sa convocation. Ils ont qualifié Sibiti de « monologue » du pouvoir.
Monologue déguisé en dialogue
Quand ils ont décidé de convoquer leur dialogue à eux, il a été plus qu’un monologue. Outre les aigris du pouvoir qui se font opposants, plus personne d’autre. Ils n’ont besoin que d’un seul son de cloche : le leur qui dit non au changement de la constitution, juste pour prouver leur désamour pour Denis Sassou N’Guesso qui ne leur a jamais dit qu’il sera candidat en 2016. Ainsi va la démocratie du côté de cette opposition ! Et, alors qu’ils ont tant de fois refusé de répondre aux invitations du chef de l’Etat, les détenteurs de la raison politique au Congo préconisent de lui transmettre les conclusions de leur monologue déguisé en dialogue. Personne ne comprend ce non sens. Ils ne veulent pas le rencontrer pour discuter. Peut-être enverront-ils ces conclusions par la poste ou par mail !
L’intolérance, leur point fort
Ils montent sur tous les toits pour crier à l’intolérance du pouvoir. Mais, ils sanctionnent à bout de bras, tous ceux qui ne partagent par leur point de vue sur le débat en cours. Si vous ne dites pas non come eux, vous êtes contre eux et donc leur ennemi. Clément Mouamba, Kignoumbi Kia-Mboungou, Armand Mpourou, la liste des victimes l’intolérance dans les rangs de l’opposition n’est pas exhaustive.
A cause de cette intolérance, les radicaux de l’opposition ont du mal à concevoir une seule concession dans le débat sur le changement de la constitution.
S’ils ne se souviennent plus, les Congolais eux savent que leur vrai point de vue sur cette question est le même que celui de la majorité au pouvoir : la constitution actuelle ne promeut pas la démocratie et les droits de l’homme au Congo. C’est une phrase que Mathias Dzon a manié avec aisance en 2009, quand Clément Mierassa qualifiait la même constitution d’«aberration».
A vrai dire l’opposition radicale congolaise outre sa démagogie brille par une confusion absolue entre le principe de s’opposer en politique parce que l’on n’est pas au pouvoir et tout nier du pouvoir pour s’identifier comme opposant. Et, elle multiplie les paradoxes et se radicalise à volonté et choisit le nihilisme, juste à cause de cette volonté égocentrique de s’afficher, à tout pris, comme opposition radical. Même ses propres militants ne souhaitent pas encore la voir arriver au pouvoir.