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Paris - Formation et stratégie de RSE françaises en Afrique


Alwihda Info | Par Institut Afrique RSE - 13 Avril 2013


L’Agence Française de Développement (AFD), positionne également la RSE comme une condition importante de financement des projets dans les Pays en Développement. Elle a publié l’année dernière un rapport RSE. Sa filiale Proparco est également dans la même dynamique de promotion des investissements responsables.


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Paris - Formation et stratégie de RSE françaises en Afrique

Revoir l’intervention de Thierry Téné dans l’émission Recto Verso de Paul Mahel sur la chaîne de télévision panafricaine Voxafrica.



« Célébrer Nelson MANDELA, c’est demander à chaque Homme de prendre conscience de sa capacité à transformer le monde à travers son empreinte pour les générations à venir » Cette phrase de Alain VIRY, Président du Directoire du groupe CFAO qui accompagne une représentation de l’ancien Président Sud Africain, installée au siège du groupe à Paris et réalisée par le célèbre sculpteur sénégalais Ousmane SOW, devrait inspirer les chefs d’entreprises français qui font du business en Afrique.



Ces derniers devraient se poser deux questions :

Quelles sont les transformations positives apportées par nos entreprises à l’Afrique ?

Quelles empreintes sociales, environnementales, économiques et fiscales allons-nous laisser aux générations futures françaises et africaines ?



Nous sommes profondément convaincus que les réponses se situent dans la mise en œuvre d’une économie durable. C’est la raison pour laquelle nous organisons le 14 mai à Paris, une journée de formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain.



Avec l’inspiration de M. VIRY, laissons-nous bercer par un rêve : « Qu’en 2025, horizon défini par plusieurs pays africains pour leur émergence économique, que la France et ses entreprises soient célébrées par les africains comme des partenaires incontournables du développement durable en Afrique. Ce qui a permis une relance économique soutenue dans l’Hexagone »



Mais la transformation de ce rêve en réalité passe par deux conditions :



La première est le changement de logiciel et de regard des Français sur l’Afrique. Pour cela, nous recommandons vivement comme plat de résistance le livre à succès, de Jean-Joseph BOILLOT et Stanislas DEMBINSKI« Chindiafrique : La Chine, l’Inde et l’Afrique feront le monde de demain » paru le 3 janvier aux éditions Odile Jacob.



En entrée, le remarquable éditorial du 7 mars de Franck Olivier GIESBERT, Directeur de l’hebdomadaire Le Point, intitulé La Chindiafrique et la désoccidentalisation du monde excitera tellement vos neurones qu’il sera difficile de satisfaire l’appétit intellectuel de la substance grise si on s’arrête en si bon chemin.



A la fin de ce repas littéraire, l’excellente analyse de l’historien et économiste Nicolas BAVEREZ, l’Afrique est bien partie parue dans Le Monde Economie du 2 avril sera la cerise sur le gâteau qui vous convaincra qu’en ce début de printemps, il est justement temps d’investir en Afrique.



Vous découvrez alors que même si les entreprises françaises sont actuellement très concurrencées en Afrique, ce qui est d’ailleurs une bonne nouvelle, elles restent encore des acteurs majeurs de l’économie de certains pays africains. Le Conseil des Investisseurs Français en Afrique, CIAN, regroupe 75 % des entreprises françaises en Afrique avec un CA de 40 milliards d’euros.



Le principal défi pour les entreprises françaises, dans une Afrique désormais très attractive, où elles sont fortement concurrencées est de passer d'une logique de business ou les relations avec les autorités locales était la norme à celle où les portes et fenêtres des entreprises sont grandes ouvertes au dialogue constructif avec les communautés locales, les représentants des salaries et des consommateurs.



Quand on discute avec certains cadres et dirigeants d’entreprises françaises présentes en Afrique, on peut comprendre dans une certaine mesure leur agacement d’être critiqué constamment et pourtant, ils ont pris des risques au moment où rares sont les investisseurs qui croyaient au potentiel économique du continent. Mais la question centrale est de savoir si les contrats obtenus pendant la colonisation ou à sa fin théorique était dans l’intérêt de l’Afrique, de sa population ou de celle de la préservation de l’environnement ?



Et ce fait historique, dont certains jeunes et cadres dirigeants aimeraient qu’il soit oublié, restera comme une tâche indélébile dans les relations entre l’Afrique et la France. S’il est impossible de changer l’histoire, il est par contre possible de redéfinir les bases d’un partenariat au point où la tâche indélébile devient transparente. C’est d’ailleurs ce que la France et l’Allemagne ont réussi à faire pour devenir aujourd’hui les moteurs de l’économie européenne. Ce qui nous amène à évoquer la RSE stratégique et ambitieuse comme deuxième condition de succès des entreprises françaises en Afrique. Et là il ne s’agit plus de faire de la philanthropie à grand coup de publicité mais bien d’évoquer les questions centrales.



C’est la raison pour laquelle la Responsabilité Sociétale des Entreprises françaises, notamment en Afrique francophone, ne peut pas être abordée avec les mêmes lunettes que celle des entreprises d’un autre pays occidental ou émergent. Les attentes africaines sont très, voire excessivement, fortes. Qu’une entreprise africaine, canadienne, chinoise ou américaine soit accusée de non respect du code de travail, d’un mauvais management des ressources humaines ou de pollution n’aura pas le même impact qu’une entreprise française. L’écho sera fortement amplifié pour la filiale française et les africains francophones évoquant, un peu trop vite d’ailleurs, la référence à la colonisation.



Sous la pression législative française (loi NRE et Grenelle 2), des Principes directeurs de l’OCDE, de la Commission Européenne, des ONG et de la concurrence en Afrique, il y a actuellement un fort intérêt des entrepreneurs français pour la RSE en Afrique. Au moment où nous finalisions cette analyse, le CIAN diffusait le 11 avril un communiqué de presse annonçant la sortie du guide pratique « La responsabilité sociale et environnementale des entreprises françaises en Afrique. Enjeux, pratiques et recommandations ».Nous y reviendrons.



Déjà en juin 2010, lors du sommet Afrique – France de Nice, sous la houlette du MEDEF, les patronats français et africains signaient une charte sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Afrique. Elle aurait pu justement servir de base pour un renouveau des relations économiques mais une utilisation intéressée de la RSE par les entrepreneurs français comme outil de compétitivité pour contrer les investissements chinois et asiatiques en Afrique avait peu de chance d’aboutir. Tout simplement parce que la RSE est un avantage compétitif quand elle fait partie de l’ADN de l’entreprise.



D’ailleurs, il était assez surprenant de constater qu’à cette époque alors que les entreprises françaises prônaient les grandes ambitions pour la RSE en Afrique, elles faisaient dans le même temps un lobbying important pour que la loi Grenelle 2 ait une application minimale.



Le patronat français peut-il promouvoir la RSE en Afrique et œuvrer pour limiter l’ampleur de l’application de la RSE en France ?



De la même manière, comment le Ministère Français de l’Economie et des Finances a pu envisagé que sous couvert de RSE, les Gouvernements et Collectivités Territoriales africains pouvaient attribuer des appels d’offres aux entreprises françaises avec un coût plus élevé ?



Ainsi proposé par Bercy, le FASEP (Fonds d’Etudes et d’Aide au Secteur Privé) RSE n’a pas eu le succès espéré car logiquement, difficile pour les autorités africaines d’accepter un don de 100 000 à 300 000 euros uniquement pour l’intégration en amont ou l’analyse en aval des critères RSE d’un appel d’offres pour une attribution d’un marché public à une entreprise française.

Plusieurs faisceaux permettent cependant d’envisager une montée en puissance de la prise en compte de la RSE par les entreprises françaises présentes en Afrique.

Dans le cadre de sa nouvelle politique, le Quai d’Orsay a publié le 18 février la Feuille de route pour une politique française de promotion de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) en tant qu’élément d’une diplomatie économique.

L’Agence Française de Développement (AFD), positionne également la RSE comme une condition importante de financement des projets dans les Pays en Développement. Elle a publié l’année dernière un rapport RSE. Sa filiale Proparco est également dans la même dynamique de promotion des investissements responsables.

Par contre, les entreprises irresponsables auront l’immense privilège d’être lauréates des prochaines éditions du Prix Pinnochio du développement durable organisé par les Amis de la Terre France « dont le but est d’illustrer et de dénoncer les impacts négatifs de certaines entreprises françaises, en totale contradiction avec le concept de développement durable qu’elles utilisent abondamment. »

Pour d’autres ce sera des plaintes au niveau du Point de Contact National (PCN) Français pour non respect des Principes directeurs de l’OCDE. Elles pourront compter sur le soutien de l’ONG SHERPA qui après avoir publié 46 propositions pour réguler l’action des multinationales, met en contact celles aux pratiques irresponsables avec les PCN.

Les entreprises françaises et leurs réseaux perçoivent bien ces risques RSE. Dans son rapport 2013, Le CIAN consacre tout un dossier sur la RSE. L’objectif est d’amorcer la réflexion sur les nouvelles pratiques de business en Afrique. C’est d’ailleurs sur le thème Rethink Africa-France : Ensemble, repensons les relations entre la France et le Continent africain que le MEDEF International a organisé en juillet 2011 une rencontre dans la continuité du sommet Afrique – France de Nice.
Cependant la révision de la stratégie française en Afrique passe par l’exemplarité des entreprises hexagonales en matière de RSE, la fin d’une posture arrogante, un diagnostic sans complaisance y compris pour les mauvaises pratiques, la limitation de la collusion avec les politiques africains, l’impulsion des idées neuves et surtout l’ouverture de la concertation aux acteurs critiques mais visionnaires. Un pas est entrain d’être franchi dans ce sens.

En effet en conclusion du communiqué de presse qui accompagne la sortie de son ouvrage sur la RSE, le CIAN précise qu’« il ne décerne pas de satisfecit et ne délivre aucun blanc-seing. Il veut être une invitation au dialogue avec l’ensemble des parties prenantes partenaires de l’Afrique. »

Cette mention en gras indique toutes les précautions prises par le CIAN sur une problématique RSE en Afrique dont une communication précipitée peut créer l’effet inverse attendu. Par ailleurs cette ouverture au dialogue ne doit pas se limiter aux parties prenantes complaisantes ou intéressées.

Il y va de la pérennité des entreprises et des investissements français en Afrique dans les prochaines décennies. A cette échéance, notre rêve sera soit devenu une réalité ou transformé en cauchemar.

Nos prochaines interventions à l’international :

· 13 avril, Paris, intervention sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises énergétiques en Afrique à 15h au Movenpick Hôtel Paris-Neuilly, 58 Boulevard Victor Hugo

· 8 mai, Douala,intervention sur la RSE dans la sous-traitance pendant les Journées Nationales de la PME organisées par le Ministère des PME, de l’économie sociale et de l’artisanat

· 10 mai, Douala,Intervention sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises et l’économie verte en Afrique après des élèves-ingénieurs de l’Institut Supérieur de Technologie d’Afrique Centrale

· 14 mai, Paris, Formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain

· 15 mai, Genève,Formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain, en partenariat avec le Cercle d’Affaires Suisse-Afrique

· 27 et 28 novembre, Accra, Troisième édition du forum international des pionniers de la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Afrique organisée par the Ghana Employers’ Association , principale organisation patronale, et l’Institut Afrique RSE



Source : Institut Afrique RSE




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)