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AFRIQUE

Quand l'ex-chef des renseignements de Bozizé pointait le Tchad dans une note secrète


Alwihda Info | Par Issa Abakar - 12 Mars 2014


D'après des notes secrètes, le chef des renseignements avait tout prédit sur la situation en Centrafrique, mais François Bozizé l'a négligé.


Quand l'ex-chef des renseignements de Bozizé pointait le Tchad dans une note secrète
CENTRAFRIQUE (Alwihda Info) -  Des notes secrètes de l'ex-chef des services des renseignements adressés à Bozizé sont parvenues à Alwihda Info. Le chef des renseignements avait tout prédit sur la situation en Centrafrique, mais François Bozizé l'a négligé.
Le Tchad pointé du doigt
Dans cette note confidentielle à l'attention de Bozizé, le chef des renseignements évoque une "déstabilisation de Déby", "la guerre du Darfour", la normalisation des relations avec la France et un avertissement de méfiance de Bozizé envers Idriss Déby, le Président tchadien.

Ali Ousman, un ancien rebelle de l'UFDR réfugié au Bénin a décidé de dire la vérité au peuple centrafricain sur ce qui se passe depuis 2012 en Centrafrique. « Les deux ordinateurs saisi par Feindiro dans le service des renseignements après l’arrestation de son DG Reboas sont en ce moment avec moi, et beaucoup de document adressés à bozizé ont été été négligés sinon Bozize est encore au pouvoir. » Il demande pardon au peuple centrafricain car, pour lui, l'objectif était le pouvoir et non de commettre tous ces crimes contre les centrafricains.

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE                            REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
 
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SECRETARIAT PARTICULIER                                           
 
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N° _______ / PR/DGBND/SP/Février 2008
 
NOTE CONFIDENTIELLE A L’ATTENTION DU CHEF DE L’ETAT
 
I/ La déstabilisation manquée de Déby, la guerre du Darfour et les éventuelles conséquences sur la RCA :
 
J’attire l’attention du Chef de l’Etat sur des renseignements très inquiétants en ma possession. D’après mes renseignements, un contact très secret est formellement établi entre la coalition rebelle Centrafricaine Union des Forces Démocratiques du Rassemblement, et le mouvement rebelle UFDD du Général Mahamat Nouri qui a remporté plusieurs batailles contre l’armée Tchadienne, avant de gagner, en un temps éclair, la capitale Ndjamena le 02 février 2008 ; n’eut été l’entrée en action de l’aviation militaire Française que le Président Idriss Déby aurait été renversé à cette occasion là. Les renseignements sérieux en ma possession font état de ce que les chefs des mouvements composant l’UFDR ont négocié et obtenu de l’UFDD que ce mouvement tchadien composé de guerriers tchadiens, soudanais et de mercenaires puisse d’abord venir en Centrafrique prêter main forte à l’UFDR pour renverser le Président François Bozizé, et après plus tard, l’UFDD aurait une base arrière en Centrafrique, en plus de celle du Soudan pour prendre en sandwich les forces armées tchadiennes et renverser plus facilement le Président Idriss Déby. Des contacts sont même établis par l’UFDR avec des éléments qui ont fait la guerre du Darfour avec les djandjawids. Cette idée a été émise par Michel Djotodia, chef du Groupe d’Action Patriotique de Libération de Centrafrique (GAPLC) qui fait partie de l’UFDR. Les autres membres de l’UFDR, Abakar Sabone du MLCJ et Justin Hassan du FDC ont adhéré à cette idée. Ces renseignements constituent une alerte rouge, et nécessitent par conséquent une vigilance accrue de nos forces de défense et de sécurité, surtout à nos frontières avec le Soudan et le Tchad. Il faut y installer des bases militaires FACA en les dotant d’un équipement adéquat, pour surveiller et éventuellement enrayer les éventuelles attaques rebelles, et loin de Bangui. Si rien n’est sérieusement fait, il est à craindre que les rebelles Centrafricains soient appuyés par des mercenaires et islamistes pour venir prendre le pouvoir par coup d’Etat à Bangui.
 
De plus, on a découvert récemment en RDC des armes de fabrication américaine chez les rebelles de Laurent Nkunda, lesquels devaient s’en servir pour abattre le Président Joseph KABILA. C’est ce qui a expliqué l’absence de KABILA à la fête du 1er décembre 2007 à Bangui et au sommet de Lisbonne. Or, d’après les services secrets américains, ces armes avaient été données au feu Commandant Massoud pour combattre les Soviétiques à l’époque. Suite à la mort de ce dernier, les armes se sont retrouvées dans les mains des Talibans, ensuite au Soudan avant d’atterrir dans les mains de Laurent Nkunda. Ce qui confirme la présence d’Al Quaïda et des Salafistes au Soudan. Chose dangereuse pour la sécurité de l’Etat Centrafricain, car ces extrémistes peuvent à tout moment frapper dans la sous-région notamment en Centrafrique voisin pour installer un musulman à la présidence de notre pays.
 
II/ Le Président BOZIZE doit se méfier du Président Déby.
 
Le Président Déby a joué un rôle dans l’avènement du Président BOZIZE au pouvoir le 15 mars 2003. Le Président Déby a mis à la disposition de BOZIZE des troupes pour assurer sa sécurité personnelle et des troupes pour aider à sécuriser le territoire contre les différents mouvements rebelles qui écument les zones de Birao et du nord. Il estime que le Président BOZIZE lui est redevable et demeure son obligé. La visite du Président BOZIZE à Khartoum n’a pas été appréciée par Déby qui voit là une trahison de la part de son allié. En plus, le remplacement par des soldats sud-africains des éléments Tchadiens assurant jusqu’ici la sécurité personnelle du Président BOZIZE ne doit pas réjouir Déby qui perd beaucoup de son influence sur BOZIZE. Les rapports de force autrefois plus favorables à Déby semblent redevenir équilibrés. Et Déby doit en être offusqué et pourrait tenter de nuire à BOZIZE d’une manière ou d’une autre. Il faut faire attention.
 
La sécurité personnelle du Président BOZIZE doit être renforcée et assurée par des éléments Centrafricains de confiance. Les éléments Tchadiens qui protègent le Président Bozizé depuis le 15 mars 2003, à défaut d’être rapatriés, doivent être tenus à l’écart de la sécurité présidentielle, ou être cantonnés en provinces ou  autour de Bangui dans un rayon d’au moins 100 km.
 
III/ Le Président BOZIZE doit normaliser ses relations avec l’allié traditionnel Français :
 
Lors de la fête du 14 juillet 2007, il y’a eu un incident diplomatique entre la sécurité rapprochée du Président BOZIZE et le service de protection de l’Ambassadeur de France à Bangui. La responsabilité de cet incident diplomatique de nature grave est entièrement imputable à la sécurité présidentielle Centrafricaine et plus précisément à la protection rapprochée du Président François Bozizé, laquelle a gravement manqué de professionnalisme. Il est recommandé que le Président officiellement fasse parvenir au gouvernement Français et à l’Ambassadeur Français à Bangui, une note d’excuses.
 
Par ailleurs, dans l’affaire AREVA/TOTAL contre l’Etat Centrafricain, on a noté un manque de tact de la part des représentants et négociateurs de l’Etat Centrafricain ; les réclamations financières de la partie Centraf ricaine vis-à-vis d’AREVA paraissent excessives et ne constituent pas une bonne chose, surtout si on tient compte de l’assistance multiforme que la France apporte depuis des décennies à notre pays. Il est souhaitable que le gouvernement fasse preuve de réalisme et revoie à la baisse ses conditions vis-à-vis d’AREVA car nous n’avons pas les moyens pour exploiter par nous-mêmes nos richesses. Les groupes étrangers qui viennent pour nous aider en ce sens doivent aussi trouver leurs comptes.
 
C’est une grosse erreur stratégique d’avoir choisi de signer les accords militaires avec l’Afrique du Sud ; c’est aussi une erreur d’avoir accepté la présence militaire Sud-africaine en Centrafrique. L’Etat Centrafricain ne doit pas oublier que la France nous a toujours prêté une assistance militaire multiforme pour combattre par exemple les zaraguina et lutter contre les rebelles etc. Ces relations avec l’Afrique du Sud sont donc incompréhensibles surtout qu’il ne faut pas oublier que c’est l’intervention de l’armée Française, le 30 novembre 2006, qui a pu stopper l’avancée vers la capitale Bangui des trois groupes rebelles fusionnés dans l’UFDR.
 
Fait à Bangui,  le 09/02/2008
 
Le Directeur Général du Bureau National de la Documentation
Aristide Briand REBOAS



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