Le premier ministre, André Nzapayeke. AFP/STR
Centrafricaines,
Centrafricains,
Chers Compatriotes,
J’ai décidé de m’adresser à vous aujourd’hui, après une série d’événements que notre pays a connus ces dernières semaines. Certains de ces événements comme la célébration des 100 jours de Son Excellence Madame la Présidente, l’approbation de la Feuille de Route de la Transition par le Conseil National de la Transition (CNT), l’approbation du Programme de réformes du Gouvernement par le Fonds Monétaire International (FMI) etc, sont des événements heureux qui nous permettent désormais d’aborder avec plus de sérénité la gestion future de la Transition, de disposer de plus de ressources pour financier les pensions et les bourses, ainsi que les activités liées au DDR et au fonctionnement des services sociaux..
Je remercie du fond du cœur, tous les Centrafricains, pour votre contribution personnelle au retour progressif à une vie normale en Centrafrique, notamment à Bangui. Nous venons de loin et nous avons encore un long chemin à parcourir, des pentes glissantes à gravir et des rivières pleines de crocodiles à traverser. Mais grâce à notre détermination, à la solidarité qui doit nous unir dans cette période difficile, nous trouverons une solution durable à cette crise.
Les événements heureux qui auraient pu nous donner espoir, sont malheureusement ternis par le comportement anti républicain et anti centrafricain de certains individus véreux qui ont choisi de faire du chaos, de la violence et des crimes leur fond de commerce.
Chers compatriotes
Comme vous, le Gouvernement a suivi le Communiqué de Ndélé qui créé une armée parallèle, met en place un état major militaire, une Gendarmerie et une Police. Aujourd’hui on nous parle de l’installation dans la ville de Bambari d’un état major et de l’occupation des services de l’Etat par des forces irrégulières.
Ces actes ne sont rien d’autres qu’une tentative de division du pays afin de faire main basse sur ses richesses.
Selon l’article 20 de la Charte Constitutionnelle de la Transition, « l’usurpation de la souveraineté par coup d’état ou par tout moyen constitue un crime imprescriptible contre le peuple centrafricain. Toute personne ou tout Etat tiers qui accomplit de tels actes sera considéré comme ayant déclaré la guerre au peuple centrafricain ».
Par conséquent, le Gouvernement de la Transition condamne avec force les velléités sécessionnistes des aventuriers qui placent leurs intérêts égoïstes au-dessus de l’intérêt national.
Pour ceux qui l’auraient oublié, je voudrais rappeler clairement le cours de Géographie de notre pays. La RCA est un pays de 623.000 km2 avec une population d’environ 4.500.000 d’habitants. Au Nord, elle fait frontière avec le Tchad, au Nord-Est avec le Soudan, au Sud-Est le Soudan du Sud, au Sud avec la RDC et le Congo, à l’Ouest avec le Cameroun.
La RCA n’a pas et n’aura pas d’autres frontières. Par conséquent, au nom du peuple Centrafricain, je demande aux forces que la Communauté Internationale a bien voulu mettre à notre disposition (MISCA et SANGARIS) de prendre toutes les mesures requises pour mettre fin à ces dérives sur l’ensemble du territoire.
Aucune existence physique d’un Etat Major militaire ou d’une Administration parallèle ne sera tolérée sur les 623.000 km2 qui constituent le territoire Centrafricain.
Pendant qu’à Bambari certains ne rêvent que de diviser le pays pour des raisons purement égoïstes, au quartier Boeing à Bangui, une autre Coordination et un autre Etat Major se mettent également en place. Le Gouvernement condamne également cet acte et demande à la MISCA et SANGARIS de ne tolérer aucune existence d’une Administration parallèle sur le territoire national.
Enfin, il est important de condamner tous ceux qui sapent l’autorité de l’Etat en tirant lâchement comme à Boda sur les enfants et des femmes en présence des membres du Gouvernement
Je voudrais adresser mes remerciements à tous les Centrafricains de tout bord, Séléka, anti-balaka, musulmans ou chrétiens, qui se battent pour réaffirmer le fait que l’intégrité de notre territoire n’est pas négociable. Le pays que Barthélémy BOGANDA nous a légué en héritage restera un et indivisible.
Son Excellence Madame le Chef de l’Etat avait souhaité comme vous le savez, un aménagement du Gouvernement pour accélérer le rythme de la Transition. La liste de ce Gouvernement retouché sera diffusée dans les prochaines heures.
Conformément au souhait du Chef de l’Etat, un rééquilibrage régional sera opéré. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, chaque Préfecture sera représentée au Gouvernement et les Ministres seront à la fois des Ministres-Résidents pour faire remonter au Gouvernement, en étroite collaboration avec le Conseil National de Transition (CNT), les préoccupations des populations de l’arrière pays. C’est le peuple centrafricain dans sa diversité qui sera réuni au sein de ce Gouvernement. Il s’agira d’un Gouvernement pour tous les Centrafricains. Il défendra avec ferveur l’intégrité de notre territoire national.
Pour ce faire, et en collaboration avec la Communauté Internationale, il jettera les bases de la reconstruction rapide de nos forces de défense et de sécurité : police, gendarmerie et armée. La Feuille de Route récemment approuvée par le CNT, guidera ses actions.
La question sécuritaire demeurera la priorité n°1 du Gouvernement et un accent particulier sera mis sur les bonnes pratiques dans la gestion de la chose publique.
Des mesures seront prises pour bannir certaines pratiques discriminatoires qui subsistent encore dans notre Administration et le virus de l’exclusion sera combattu.
Seront également combattus, ceux qui violent l’article 21 de la Charte Constitutionnelle en mettant en place des partis ou groupements politiques basés sur l’ethnie, le sexe, la religion ou la région.
Chers compatriotes,
La situation de notre pays demeure très préoccupante. Les règles de la Transition sont l’émanation d’un compromis accepté par tous les acteurs politiques nationaux et internationaux. Il s’agit donc d’un Gouvernement de rassemblement comme vous le verrez bientôt dans sa composition. Ce Gouvernement vise tout d’abord à préparer des élections qui se tiendront dans quelques mois. Arrêtons donc les agitations inutiles pour des postes éphémères au Gouvernement et organisons nous pour élections J’en appelle donc à tous mes compatriotes, pour que nous opérions un rassemblement patriotique autour du Gouvernement. Mobilisons-nous, levons-nous comme un seul homme pour défendre notre patrie et pour soutenir la Transition et le Gouvernement.
Ne laissons plus les marchands de mirages nous diviser pour nous affaiblir. Ne laissons plus les ennemis de notre pays nous détourner de notre devoir à l’égard de notre peuple, ne les laissons plus manipuler et droguer nos enfants pour en faire des criminels irrécupérables. Restons soudés et solidaires, car c’est ensemble que nous triompherons. Seuls les braves sont capables de faire la paix. Choisissons tous ensemble le camp des braves et ayant le courage de la paix.
Je vous remercie.