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Rencontres ethno - P. Yengo - Du venin dans l'encrier


Alwihda Info | Par Alfa @ - 20 Janvier 2010


En présence d’auteurs de livres d’ethnologie sur des questions contemporaines, en France ou ailleurs. Dans une période qui conjugue le refus de la différence et


En présence d’auteurs de livres d’ethnologie sur des questions contemporaines, en France ou ailleurs. Dans une période qui conjugue le refus de la différence et l’exaltation de la diversité, la démarche ethnologique consiste à aller à la rencontre d’autres, proches ou lointains, pour en comprendre la réalité. Elle offre un regard décalé sur le monde, à la fois au plus proche du terrain et présentant la distance de l’analyse et de la comparaison. 

Dimanche 24 janvier à 17h
• Patrice YengoDu venin dans l’encrier. Les conflits du Congo-Brazzaville au miroir de l’écrit. Éd. Paari, 2009.

Patrice Yengo, Anthropologue et pharmacologue, est professeur à l’Université Marien Ngouabi (Brazzaville), directeur de publication Rupture-Solidarité, membre associé du Centre d’études africaines.
Deux livres – Congo : les fruits de la passion partagée de Pascal Lissouba ; Le manguier le fleuve et la souris de Denis Sassou-Nguesso – publiés peu avant juin 1997, dévoilent les subtilités d'un affrontement littéraire comme prélude martial à une confrontation politique et militaire.
Le venin dans l'encrier décrypte le langage de la guerre civile inscrit dans cette littérature pamphlétaire.
Il dévoile l'échec d'une génération d'hommes politiques congolais pris au piège du ressentiment et du reniement de leur passé « socialiste », et qui se vantent d'être, chacun de son côté, le meilleur garant de l'ordre post-colonial.
Ce travail didactique, passe au crible de la critique anthropologique et politique toutes les postures discursives sur la guerre civile du Congo-Brazzaville quelle qu'en soit l'origine – qu'elles proviennent des acteurs politiques universitaires ou associatifs – et pose le problème fondamental de l'éthique et de la morale en politique.

Dimanche 14 février à 17h
• Patrick HomolleD’une rive à l’autre. Associations villageoises et développement dans la région de Kayes au Mali. L’Harmattan, 2009, coll. “anthropologie critique”.

Patrick Homolle, professeur des écoles est docteur en ethnologie. Ses travaux de recherche concernent l’immigration ouest-africaine en France, ses liens avec l’espace d’origine et le développement.
Cet ouvrage s'attache à un aspect particulier de l'espace migratoire, le lien qu'entretiennent les migrants de la vallée du fleuve Sénégal avec leur espace d'origine. Y sont interrogés les effets de ces relations et interactions entre villages de la région de Kayes et foyers de travailleurs en France. Ce qui circule d’un espace à l’autre et s’invente concerne aussi bien les hommes que des biens matériels et immatériels, des objets symboliques.
Ce jeu d’espaces et de formes est ici plus particulièrement envisagé à partir des associations villageoises créées par les migrants dans les années 1980, de leurs projets et de ce qu’ils modifient au village. Ces projets, quelques soient leur nature ou leur dimension, posent tous la question du développement : ils interrogent à la fois les deux espaces et ce qu’ensemble ils tissent comme devenir.
Sont également abordées les questions du retour des migrants et de la recomposition du village, de sa reconstruction, autour de la figure du « migrant », figure emblématique à la fois d’une absence et d’une présence au lieu.

Dimanche 7 mars à 17h
• Yazid Ben HounetL’Algérie des tribus. Le fait tribal dans le Haut Sud-Ouest contemporain. L’Harmattan, 2009, coll. “Connaissance des hommes”.

Yazid Ben Hounet, est docteur en anthropologie sociale et chercheur affilié au Laboratoire d’anthropologie sociale. Il mène actuellement des travaux sur le thème de la Réconciliation en Algérie. Il est également l’auteur de : Parenté et anthropologie sociale, éd. Ginkgo, 2009.
La question tribale est réapparue en Algérie suite aux révoltes survenues en Kabylie en avril 2001. Celles-ci ont mis sur le devant de la scène publique un nouvel interlocuteur étatique : la coordination des arûsh, daïras et communes (le terme arûsh étant employé pour désigner les tribus en Algérie). De nombreux articles sont alors parus au sujet de la tribu, et depuis, on assiste dans la presse à une mise en exergue et peut-être à une survalorisation de la réalité tribale dans ce pays. Plus largement, on observe, en particulier depuis les événements survenus en Afghanistan et en Irak, un regain d'intérêt pour la thématique de la tribu dans le cadre des Etats contemporains.
Le présent ouvrage constitue une contribution aux deux débats évoqués. Qu'en est-il de la tribu dans l'Algérie actuelle ? Qu'est-ce qu'une tribu dans le cadre des sociétés contemporaines caractérisées à la fois par l'Etat-nation en tant que système politique normatif et par les recompositions sociales, territoriales et politiques liées aux transformations des Etats contemporains ?
Partant de l'analyse comparée de deux entités tribales qui évoluent dans le Haut Sud-Ouest algérien (région d'Aïn Séfra), cette étude montre les tenants et aboutissants de la réalité tribale en Algérie et suggère quelques pistes pour appréhender les phénomènes tribaux dans les Etats contemporains, en particulier ceux du monde musulman.
Cet ouvrage se veut enfin une contribution à l'analyse d'un concept classique de la discipline anthropologique, « tribu », et des réalités qu'il recouvre, en particulier dans les sociétés musulmanes.


Dimanche 11 avril à 17h
• Arnaud EsquerreLa manipulation mentale. Sociologie des sectes en France. Fayard, 2009.
Arnaud Esquerre est docteur en sociologie, chargé de cours à l’EHESS, Groupe de sociologie politique et morale.
La lutte contre les sectes relevait jusqu'aux années 1960 de la seule Église catholique, soucieuse de combattre de « fausses églises ». Mais à partir des années 1970, cette lutte s'est émancipée du giron de l'Église et a changé de nature. Il s'est agi de lutter contre la manipulation mentale que feraient subir ces groupes à leurs adeptes, les privant de tout libre arbitre.
Dans les années 2000, cette lutte a abouti à la création d'un délit pénal punissant la sujétion psychologique. Mais comment peut-on qualifier une situation de manipulation mentale ? Qui peut l'expertiser ? Cette sujétion psychologique est-elle réservée aux sectes ou s'applique-t-elle dans d'autres situations ? Et agir par le droit a-t-il permis de faire disparaître ou de réduire les manipulations mentales ?
Arnaud Esquerre a mené l'enquête pendant plusieurs années auprès de toutes les parties concernées : victimes, proches des victimes, membres de sectes, représentants de l'État, juges, etc. Il montre ses implications pour nous tous : ces combats contre la manipulation mentale sont autant d'agencements à travers lesquels l'État exerce un pouvoir sur le psychisme des êtres humains. Un pouvoir particulièrement inquiétant parce qu'il laisse à ceux qui en ont la maîtrise une marge d'arbitraire très grande.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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