Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense et des anciens combattants
Jadis, les sapeurs-pompiers étaient un corps très attractif. Un corps paramilitaire dont les braves soldats du feu forçaient l'estime et l'admiration chez les jeunes volontaires. Une admiration qui nous renvoie aux grandes « Nuits du Feu » ou soirées de gala de fin d’année qu’organisaient les sapeurs-pompiers avec les mythiques orchestres comme le Number One, le Super Etoile de Dakar, le Super Diamono etc. Inutile de vous dire que ces « Nuits du Feu » faisaient courir le tout Dakar des fétards et se jouaient même à guichets fermés. Tout cela pour vous dire que le prestigieux corps des sapeurs-pompiers faisait rêver notamment à travers ses braves soldats entraînés à sauver ou périr.
Aujourd’hui, le corps semble « marginalisé » au point qu’il ne fait plus courir les jeunes officiers de carrière. D’où le manque de cadres c’est-à-dire de lieutenants, de capitaines et autres commandants dans les rangs des soldats du feu. La situation devrait s’aggraver d’ici à la fin de l’année 2014 lorsque la plupart des officiers supérieurs (colonels) de la génération du colonel Adrien Diène devront faire valoir leurs droits à une pension de retraite. Pour expliquer ce déficit de personnel cadre, certains observateurs accusent l’Ecole nationale des Officiers d’Active de Thiès (Enoa) de ne pas vouloir aider le corps des sapeurs pompiers dans sa politique de formation de ressources humaines de qualité. En effet, jusqu’à une époque récente, l’Enoa n’envoyait aux sapeurs-pompiers que deux officiers par promotion. Tout le reste était ventilé vers d’autres unités de l’Armée ou de la Gendarmerie nationale. Du moins avant la création d’une école d’officiers de la maréchaussée à Ouakam (voir encadré). Il est vrai que les sapeurs pompiers ont beaucoup souffert de ce système de « ventilation », surtout que les premiers de chaque promotion de l’Enoa choisissent généralement les grands corps comme l’Armée de l’air, le Génie militaire, la Marine et autres pour s’y spécialiser. Et les rares jeunes officiers orientés aux sapeurs-pompiers y allaient lamort dans l’âme et parce qu’ils n’avaient pas le choix ! Certains experts expliquent également ce manque d’officiers par le fait que la majorité des jeunes pompiers ambitieux quittent les rangs après avoir réussi aux concours d’entrée aux différentes écoles d’officiers. Après leur formation, au lieu de retourner à la « maison-mère », ils préfèrent migrer vers d’autres corps de l’Armée. Une fuite de cerveaux, voire une « désertion », qui n’épargne pas non plus les rangs d’autant plus que, chaque année, des soldats du feu passent les concours en masse pour aller à la police, à la douane ou à la gendarmerie. A preuve, rien qu’entre 2010 et 2013, plus de 100 soldats du feu sont devenus policiers, gendarmes ou douaniers.
Pour combler le vide des officiers dont souffre la Brigade nationale des Sapeurs pompiers, le commandement avait mûri l’idée de « transformer », par voie de formation, certains de ses plus brillants sous-officiers en officiers. Hélas, les portes de toutes les écoles d’officiers susceptibles de les accueillir étaient restées obstinément fermées. Au niveau de l’Ecole nationale des officiers d’active (Enoa) de Thiès, on avait fait comprendre à la hiérarchie des sapeurs pompiers que l’admission ne peut se faire que par voie de concours. À l’Ecole royale des officiers du Maroc, c’est le même principe ! Car les autorités militaires marocaines auraient bien voulu admettre les sous-officiers des sapeurs-pompiers sénégalais dans leur école, mais rien ne peut se faire sans passer un concours d’entrée.
Pour résoudre cette équation officiers, la prestigieuse école nationale de la gendarmerie de Ouakam aurait accepté de voler au secours des sapeurs-pompiers. A condition qu’ils passent à la caisse ! Autrement dit, par le biais d’une formation payante ! N’ayant pas le choix, on nous apprend que le commandement des sapeurs-pompiers a procédé à une sélection rigoureuse dans les rangs des sous-officiers. Parmi les sept présélectionnés, cinq ont été retenus par l’Ecole nationale des Officiers de la Gendarmerie pour subir une formation à l’issue de laquelle ils sortiront comme officiers. D’habitude, ce sont les pompiers qui volaient au secours des populations en détresse mais, pour ce coup-ci, ce sont les pandores qui viennent à la rescousse des soldats du feu. L’histoire ne dit pas si ces derniers ont composé le 18 pour les appeler…
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1139 –Hebdomadaire Sénégalais ( OCTOBRE 2013)
Aujourd’hui, le corps semble « marginalisé » au point qu’il ne fait plus courir les jeunes officiers de carrière. D’où le manque de cadres c’est-à-dire de lieutenants, de capitaines et autres commandants dans les rangs des soldats du feu. La situation devrait s’aggraver d’ici à la fin de l’année 2014 lorsque la plupart des officiers supérieurs (colonels) de la génération du colonel Adrien Diène devront faire valoir leurs droits à une pension de retraite. Pour expliquer ce déficit de personnel cadre, certains observateurs accusent l’Ecole nationale des Officiers d’Active de Thiès (Enoa) de ne pas vouloir aider le corps des sapeurs pompiers dans sa politique de formation de ressources humaines de qualité. En effet, jusqu’à une époque récente, l’Enoa n’envoyait aux sapeurs-pompiers que deux officiers par promotion. Tout le reste était ventilé vers d’autres unités de l’Armée ou de la Gendarmerie nationale. Du moins avant la création d’une école d’officiers de la maréchaussée à Ouakam (voir encadré). Il est vrai que les sapeurs pompiers ont beaucoup souffert de ce système de « ventilation », surtout que les premiers de chaque promotion de l’Enoa choisissent généralement les grands corps comme l’Armée de l’air, le Génie militaire, la Marine et autres pour s’y spécialiser. Et les rares jeunes officiers orientés aux sapeurs-pompiers y allaient lamort dans l’âme et parce qu’ils n’avaient pas le choix ! Certains experts expliquent également ce manque d’officiers par le fait que la majorité des jeunes pompiers ambitieux quittent les rangs après avoir réussi aux concours d’entrée aux différentes écoles d’officiers. Après leur formation, au lieu de retourner à la « maison-mère », ils préfèrent migrer vers d’autres corps de l’Armée. Une fuite de cerveaux, voire une « désertion », qui n’épargne pas non plus les rangs d’autant plus que, chaque année, des soldats du feu passent les concours en masse pour aller à la police, à la douane ou à la gendarmerie. A preuve, rien qu’entre 2010 et 2013, plus de 100 soldats du feu sont devenus policiers, gendarmes ou douaniers.
Pour combler le vide des officiers dont souffre la Brigade nationale des Sapeurs pompiers, le commandement avait mûri l’idée de « transformer », par voie de formation, certains de ses plus brillants sous-officiers en officiers. Hélas, les portes de toutes les écoles d’officiers susceptibles de les accueillir étaient restées obstinément fermées. Au niveau de l’Ecole nationale des officiers d’active (Enoa) de Thiès, on avait fait comprendre à la hiérarchie des sapeurs pompiers que l’admission ne peut se faire que par voie de concours. À l’Ecole royale des officiers du Maroc, c’est le même principe ! Car les autorités militaires marocaines auraient bien voulu admettre les sous-officiers des sapeurs-pompiers sénégalais dans leur école, mais rien ne peut se faire sans passer un concours d’entrée.
Pour résoudre cette équation officiers, la prestigieuse école nationale de la gendarmerie de Ouakam aurait accepté de voler au secours des sapeurs-pompiers. A condition qu’ils passent à la caisse ! Autrement dit, par le biais d’une formation payante ! N’ayant pas le choix, on nous apprend que le commandement des sapeurs-pompiers a procédé à une sélection rigoureuse dans les rangs des sous-officiers. Parmi les sept présélectionnés, cinq ont été retenus par l’Ecole nationale des Officiers de la Gendarmerie pour subir une formation à l’issue de laquelle ils sortiront comme officiers. D’habitude, ce sont les pompiers qui volaient au secours des populations en détresse mais, pour ce coup-ci, ce sont les pandores qui viennent à la rescousse des soldats du feu. L’histoire ne dit pas si ces derniers ont composé le 18 pour les appeler…
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1139 –Hebdomadaire Sénégalais ( OCTOBRE 2013)