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AFRIQUE

Sénégal : Satisfaction après la décision de Macky Sall d’associer le Génie militaire aux grands chantiers de l’Etat


Alwihda Info | Par Pape NDIAYE - 29 Septembre 2013


« Mais qui donc réhabilitera le Génie Militaire, grand oublié des chantiers de l’Etat ? » avions-nous titré à la Une dans notre édition n° 1133 du mois d’août dernier. Dans un dossier exclusivement consacré à ce corps de l’Armée, nous avions fustigé et condamné la façon dont les militaires ont été mis à l’écart dans les grands chantiers de Me Abdoulaye Wade. Et ce alors qu’ils auraient pu réaliser plusieurs infrastructures à moindre coût. Eh bien, dès la sortie de cette édition de notre journal, nous dit-on, le président de la République, un fidèle lecteur du « Témoin », avait convoqué les autorités militaires pour chercher avec elles les voies et moyens de faire travailler le Génie militaire dans ses grands chantiers. Joignant le geste à la parole, le chef de l’Etat a fait déployer 300 soldats du génie militaire dans les zones inondées. Sous la bannière « Fendi », les éléments de l’Armée nationale ont pour mission d’appuyer les populations pour évacuer toutes les eaux stagnantes au niveau des quartiers les plus touchés par les inondations. Et ce n’est qu’une première phase puisque l’Etat a décidé d’équiper davantage le génie militaire pour la construction de ponts, chaussées et diverses autres infrastructures. Des mesures saluées aussi bien du côté de la Dirpa (Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées) qu’au sein des populations.


Sénégal : Satisfaction après la décision de Macky Sall d’associer le Génie militaire aux grands chantiers de l’Etat
En temps de guerre, l’Armée sénégalaise est un bel outil de défense en ce qu’elle protège l’intégrité de notre pays et veille à l’inviolabilité de nos frontières ! En temps de paix, eh bien elle est un outil de développement. Depuis 1960, année de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, les présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf ont transformé cette philosophie en un concept « Armée-Nation » ou « Armée-Développement ». En vertu de cette philosophie, le Génie militaire, également appelé le bataillon des travaux du génie, était engagé sur plusieurs fronts de développement. Renfermant dans ses rangs de brillants officiers ingénieurs et de braves soldats ouvriers, le Génie militaire construisait des routes, des ponts, des écoles, des pistes aéronautiques ainsi que des cases de santé et réhabilitait des centres socio-éducatifs. A Dakar comme à Rufisque, les soldats du Génie militaire s’activaient dans les opérations « Augias » en curant les caniveaux de la Gueule Tapée et autres égoûts de la capitale. C’est aussi le Génie militaire qui, dans des localités comme Bayla, en Casamance, fait tourner le bac afin de faire traverser populations et marchandises. Il a fallu la première alternance survenue en 2000 pour que le Génie militaire soit durablement éloigné des grands chantiers de l’Etat. Il y avait de quoi mettre à l’écart ces braves soldats et les domestiquer dans les casernes. Cette mise à l’écart s’expliquait par le fait que le régime de Me Abdoulaye Wade s’était engagé à enrichir sa clientèle politique et autres entrepreneurs véreux. Et dans cette politique de croissance financière illicitement accélérée, les sociétés nationales et étrangères en Btp comme Eiffage, Cde, Cse et autre Arezki y trouvaient leur compte. Pourtant, là où certaines sociétés gourmandes réalisaient des chaussées, des ponts et des cases des tout-petits surfacturées, les ingénieurs du génie militaire pouvaient construire ces infrastructures à moindre coût.

En présidant le dernier Conseil des ministres, le président de la République a pris un « décret » citoyen en réquisitionnant l’Armée, précisément le génie militaire, à travers le déploiement de 300 hommes dans les zones inondées de la banlieue dakaroise. Une mesure salutaire visant à sonner la rupture afin d’associer les soldats aux grands chantiers de l’Etat parmi lesquels, inondations obligent, la banlieue constitue une priorité. Sous la bannière de l’opération « Fendi », les soldats du génie viennent en aide aux population sinistrées. Il était temps, en effet, de réquisitionner l’Armée puisque, face aux importants dégâts causés par les pluies diluviennes, les acteurs du plan « Orsec » avaient atteint leurs limites. Il fallait donc de toute urgence que les experts du génie militaire soient intégrés dans le dispositif de secours pour rendre plus efficace les opérations « Fendi ». Comme l’avait si bien dit l’ancien directeur du Génie militaire, le colonel Souleymane Sall que nous avions interviewé dans le cadre de notre dossier (voir Témoin 1133), le phénomène des inondations n’a pris de l’ampleur qu’à partir de 2000. Parce que du temps de Diouf, disait-il, la gestion des inondations et autres catastrophes, c’était le domaine du Génie militaire déclencheur du plan Orsec. « Je n’ai rien contre les sapeurs-pompiers, mais les grandes inondations dépassent leurs compétences. Parce que seul le Génie a l’expertise de pouvoir créer des digues, des canalisations etc. Les pompiers sont spécialistes en incendies » expliquait l’ingénieur colonel Sall dans nos colonnes. Il avait aussi précisé que les opérations de pompage ne profitent qu’aux fournisseurs de motopompes, de carburant et aux loueurs de camions hydrocureurs. « Je le répète, sans l’intervention du Génie, le problème des inondations ne sera jamais réglé… » avait affirmé, péremptoire, le colonel Ousmane Sall. Souhaitons donc que le Génie militaire soit doté de moyens adéquats pour la réalisation de digues et de canalisations, seule solution durable pour lutter contre les inondations ! Et qu’au-delà, le Bataillon des travaux du Génie sera mis à contribution pour construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux etc. Et ce à un coût beaucoup plus raisonnable que celui facturé par les sociétés de Btp !

Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1138 –Hebdomadaire Sénégalais ( SEPTEMBRE 2013)



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