MIRINDANYI — Le geste semble anodin: actionner le bras d'une pompe métallique pour recueillir l'eau limpide du fond d'un puits. Mais depuis peu, il a transformé la vie de nombreux villageois du Sud-Soudan.
"Pendant la saison sèche, nous recueillions l'eau d'un puits creusé au bord de la rivière. L'eau était sale et nous étions souvent malades. L'eau pompée, elle, est bonne à boire", se réjouit Floris Fazir, une habitante du village de Mirindanyi, à 200 km à l'ouest de Juba, la capitale du Sud-Soudan.
Cette région pétrolifère mais sous-développée, de la superficie de la France, se remet lentement de la guerre civile de 21 ans entre le sud et le nord du Soudan, qui a fait deux millions de morts et quatre millions de déplacés.
Depuis la fin du conflit en 2005, près de 1,7 million de personnes déplacées sont rentrées chez elles, selon l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM), mais tout reste à faire dans des villages abandonnés pendant des années.
L'accès à l'eau potable "demeure la priorité dans tous les secteurs de retour", estime l'OIM dans un rapport publié en janvier, soulignant que le quart des villageois dépendent toujours de l'eau des rivières pour boire.
Mais à Mirindanyi, comme dans de nombreux autres villages, l'eau se tarit pendant la saison sèche - de décembre à mars - et les habitants sont contraints de puiser le précieux liquide dans des points d'eau troubles, creusés en bordure des rivières.
"Avant, l'école fermait pendant la saison sèche parce que les enfants passaient leur journée à aller chercher l'eau", souffle Grace Julien, mère de huit enfants. "Nous avions juste assez d'eau pour cuisiner et boire, mais pas pour nous laver".
Avant l'installation d'une pompe à eau dans le village, sa famille ne pouvait ramener qu'une quarantaine de litres d'eau par jour, pour 10 personnes. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) établit à 20 litres d'eau par personne et par jour le minimum requis.
"Nous voulons fournir une source d'eau à proximité de chaque village", assure Helen Turkie, à la tête de la section locale de la Commission de réadaptation pour les réfugiés du Sud-Soudan, un organisme gouvernemental.
Mais les pompes sont onéreuses.
"Chacune coûte au moins 13.000 dollars US, et parfois plus s'il faut forer profondément dans le sol", souligne Augustino Buya, directeur local des activités de l'ONG Oxfam, qui a financé l'achat de la pompe à Mirindanyi, l'une des 340 installées au Sud-Soudan depuis la fin de la guerre en 2005.
"Il y a eu une diminution de la diarrhée depuis que nous avons cessé de recueillir l'eau à la rivière. Et moins d'enfants meurent", constate Godwin Jimma, bénévole au centre de santé communautaire du village de Dosho.
L'entretien des pompes est toutefois un problème. Dans les villages passés en revue par l'OIM, plus de 40% des pompes ne marchaient pas.
"Chacune est conçue pour fournir de l'eau à 500 personnes, mais dans plusieurs villages elles sont utilisées par 3.000 personnes", remarque M. Buya.
Non loin de là, à Wanpi, des dizaines de personnes se sont rassemblées pour une fête. Mais au grand dam des habitants, la pompe à eau ne fonctionne pas.
"J'assure l'entretien régulier mais je ne peux pas effectuer les réparations plus poussées", regrette Bullen Tio, le "gardien de la pompe". Le village doit cette fois attendre un réparateur professionnel.
"Pendant la saison sèche, nous recueillions l'eau d'un puits creusé au bord de la rivière. L'eau était sale et nous étions souvent malades. L'eau pompée, elle, est bonne à boire", se réjouit Floris Fazir, une habitante du village de Mirindanyi, à 200 km à l'ouest de Juba, la capitale du Sud-Soudan.
Cette région pétrolifère mais sous-développée, de la superficie de la France, se remet lentement de la guerre civile de 21 ans entre le sud et le nord du Soudan, qui a fait deux millions de morts et quatre millions de déplacés.
Depuis la fin du conflit en 2005, près de 1,7 million de personnes déplacées sont rentrées chez elles, selon l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM), mais tout reste à faire dans des villages abandonnés pendant des années.
L'accès à l'eau potable "demeure la priorité dans tous les secteurs de retour", estime l'OIM dans un rapport publié en janvier, soulignant que le quart des villageois dépendent toujours de l'eau des rivières pour boire.
Mais à Mirindanyi, comme dans de nombreux autres villages, l'eau se tarit pendant la saison sèche - de décembre à mars - et les habitants sont contraints de puiser le précieux liquide dans des points d'eau troubles, creusés en bordure des rivières.
"Avant, l'école fermait pendant la saison sèche parce que les enfants passaient leur journée à aller chercher l'eau", souffle Grace Julien, mère de huit enfants. "Nous avions juste assez d'eau pour cuisiner et boire, mais pas pour nous laver".
Avant l'installation d'une pompe à eau dans le village, sa famille ne pouvait ramener qu'une quarantaine de litres d'eau par jour, pour 10 personnes. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) établit à 20 litres d'eau par personne et par jour le minimum requis.
"Nous voulons fournir une source d'eau à proximité de chaque village", assure Helen Turkie, à la tête de la section locale de la Commission de réadaptation pour les réfugiés du Sud-Soudan, un organisme gouvernemental.
Mais les pompes sont onéreuses.
"Chacune coûte au moins 13.000 dollars US, et parfois plus s'il faut forer profondément dans le sol", souligne Augustino Buya, directeur local des activités de l'ONG Oxfam, qui a financé l'achat de la pompe à Mirindanyi, l'une des 340 installées au Sud-Soudan depuis la fin de la guerre en 2005.
"Il y a eu une diminution de la diarrhée depuis que nous avons cessé de recueillir l'eau à la rivière. Et moins d'enfants meurent", constate Godwin Jimma, bénévole au centre de santé communautaire du village de Dosho.
L'entretien des pompes est toutefois un problème. Dans les villages passés en revue par l'OIM, plus de 40% des pompes ne marchaient pas.
"Chacune est conçue pour fournir de l'eau à 500 personnes, mais dans plusieurs villages elles sont utilisées par 3.000 personnes", remarque M. Buya.
Non loin de là, à Wanpi, des dizaines de personnes se sont rassemblées pour une fête. Mais au grand dam des habitants, la pompe à eau ne fonctionne pas.
"J'assure l'entretien régulier mais je ne peux pas effectuer les réparations plus poussées", regrette Bullen Tio, le "gardien de la pompe". Le village doit cette fois attendre un réparateur professionnel.