Par Edouard Takadji - 18/02/2011
Les étudiants de l’université de N’Djaména viennent de suspendre leur mouvement de grève pour deux semaines afin de permettre à certains d’entre eux qui n’ont pas franchi la première session de composer la seconde session. Cependant, ils sont unanimes et ne veulent plus vivre le même calvaire. C’est ainsi qu’ils exigent le départ sans condition du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation Professionnelle, Ahmat Taboye. Nous suspendons cette grève pour donner la chance à nos condisciples de se rattraper et cela permettra au ministre de démissionner du gouvernement. Après cela si le ministre Tabaoye reste toujours au gouvernement, nous descendrons le 2 mars prochain dans la rue, a lancé un membre du bureau de l’union des étudiants de l’université de N’Djaména. Les étudiants estiment que le moment est venu pour eux de dire non et de mettre fin à ce qu’ils vivent au quotidien avec l’année académique élastique et bien d’autres. Nous n’avons pas de bibliothèque digne de ce nom et nous n’avons pas d’amphi. Les enseignants ne respectent pas le programme et certains continuent à émarger sans travailler. Nous avons trop souffert et cela doit s’arrêter, a dit Yaya, le secrétaire général du bureau de l’union des étudiants de l’université de N’Djaména.
Les enseignants aussi lancent leur ultimatum
Les enseignants chercheurs de l’université de N’Djaména montent également au créneau et donnent un mois au ministre Ahmat Taboye pour tout faire afin de mettre en application leurs revendications concernant l’amélioration de leur condition de vie et de travail. Ils reconnaissent aussi que si aujourd’hui l’université de N’Djaména peine à fonctionner, la faute revient aux autorités en charge de l’éducation mais également aux enseignants chercheurs qui émergent mais n’accomplissent pas leur mission. Ils disent que cela est l’œuvre du ministre qui encourage cette pratique et qui ne se souci pas de l’avenir de cette jeunesse qui se bat pour étudier.
Qui est Ahmat Taboye?
Nommé le 23 mars 2009 ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation Professionnelle, Ahmat Taboye est né entre Arada et Biltine en pleine transhumance. Il a fait ses études primaires et secondaires bilingue (français et arabe) à Abéché avant de regagner N’Djaména. La guerre civile de 1979 qu’a connu le Tchad a un tout petit peu joué sur ses études. Après cela, il bénéficie d’une bourse où il débarque en Tunisie et au bout de quelques années, il en sort nanti d’une maîtrise en Lettres. Alors qu’à la fin de ses études, il comptait revenir au pays pour se mettre au service, les conflits armés l’oblige à s’exiler en France où il prépare un 3ème cycle. Après un quart de siècle passé loin de ses siens, il décide alors de rentrer au pays. Enseignant chercheur à l’université de N’Djaména, Ahmat Taboye a été également directeur du livre au ministère de la Culture. Ecrivain, il est l’auteur du «panorama critique littéraire tchadienne» d’une trilogie «le Patriarche» et d’une pièce de théâtre «Au pays des démocrates».