TCHAD - La France, qui multiplie les marques de soutien au Président tchadien Idriss Deby Itno, a dépêché le 06/02/2009 son ministre de la Défense, Hervé Morin à N'Djamena et a lancé un nouvel avertissement aux rebelles, pas dissuadés pour autant de repasser à l'offensive.
Le devoir de la France est de protéger de façon plus décisive le gouvernement légal », a annoncé hier matin Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, sur les ondes d’Europe 1.
Cette mise en garde est émise au moment où le ministre de la Défense, Hervé Morin, atterrissait à N’Djaména, avec pour mission d’afficher son soutien à Idriss Déby. Le Président Nicolas Sarkozy avait déjà donné le ton avant-hier en déclarant que « la France était prête à faire son devoir s’il le fallait ».
L’ONU a donné son accord pour une intervention militaire de la France, eu égard au retard du déploiement de l’Eufor (3700 soldats européens dont 2100 français).
La France pourrait apporter dans les heures à venir un soutien militaire actif aux forces tchadiennes. Pour l’instant, les services de renseignements français ont mis en action le satellite Helios qui balaie deux fois par jour le Tchad et le Soudan, dont la frontière commune est survolée par des Mirages français pour repérer d’éventuels renforts rebelles.
Les analystes du renseignement en France avaient eu une bonne lecture des événements en dépêchant au Tchad avant l’offensive rebelle un détachement d’assistance militaire et d’instruction du 1er régiment de parachutiste d’infanterie de marine. Il s’agit de plusieurs officiers spécialistes du renseignement, chargés entre autres missions d’instruire et de conseiller les forces d’Idriss Déby, mais aussi de veiller au maintien en condition opérationnelle du matériel, pour faire face efficacement aux rebelles.
Mais qui sont-ils au juste ?
Les rebelles sont des opposants tchadiens au régime D’Idriss Déby. Un de ses neveux fait même partie de la rébellion. Il s’agit de trois milices qui se sont alliées et qui avaient déjà mené une première offensive contre le pouvoir tchadien en avril 2006. Sans succès. Ce sont d’anciens proches du Président. Ce ne sont donc pas des mercenaires soudanais à la botte de Khartoum, comme on l’a dit, même s'ils utilisent le Soudan comme base arrière. Lors de l’attaque de 2006, le Président Chirac avait apporté un appui déterminant au Président Déby.
Mais, il semble que cette nouvelle attaque ait cette fois quelque peu embarrassé Paris, qui, tout le week-end dernier, a tenté de ne pas prendre de position trop tranchée. La France privilégierait, notamment par l'intermédiaire du Guide libyen Khadafi, un «arrangement» entre les deux parties, lui permettant à la fois de préserver le déploiement de l'Eufor - un projet européen mais d'initiative française -, de conserver des rapports privilégiés avec N'Djamena et de ne pas entrer dans un conflit indirect avec le régime soudanais. Khadafi a déjà proposé son appui logistique à la France, en offrant la possibilité aux avions de s’approvisionner en territoire libyen.
L’intérêt d’une implication dans cette crise pour le Guide de la Jamahiriya réside dans sa stratégie d’isolement des tribus du sud libyen hostile au pouvoir central et qui le manifestent violemment. Il faut éviter à tout prix l’installation d’un régime pro soudanais au Tchad, qui serait une base arrière pour les terroristes.
La stratégie des rebelles est assez insolite. Partis du Soudan avec 300 pick-up, les rebelles ont traversé tout le Tchad pour prendre la capitale.
Pour l’instant l’objectif n’est pas atteint. A 70 km de N’Djaména, ils attendent d’hypothétiques renforts et ravitaillements. Pour patienter tranquillement, ils ont demandé un cessez-le-feu que les forces gouvernementales ont jugé inopportun. Seront-ils ravitaillés? Est-ce qu’ils vont à nouveau déclencher une attaque? En face, ce n’est guère mieux. En effet, comment des rebelles fortement armés peuvent-ils quitter un pays voisin, traverser, sans encombres et sans être inquiétés, le territoire et se diriger vers la capitale pour semer la zizanie ? Il faut noter que les forces tchadiennes sont dans l’incapacité de neutraliser les rebelles qui attendent leurs renforts aux alentours de la capitale. Ces situations relancent tous les débats sur la crédibilité, l’autorité et le sérieux des Etats africains, informels jusque dans leur système de défense. La crise actuelle était prévisible, car les relations entre le Tchad et leur voisin soudanais ont changé depuis quelques années. Les Soudanais, qui avaient prêté main-forte à la prise de pouvoir d’Idriss Déby en 1990, l’accusent aujourd’hui de soutenir les mouvements rebelles soudanais du Darfour.
En réponse, Khartoum a armé et financé les rebelles tchadiens, postés à la frontière entre les deux pays. Ce qui se passe actuellement au Tchad est le résultat de deux crises politiques intérieures qui s’enchevêtrent: le Darfour et l’instabilité politique au Tchad. Après plusieurs mois de retard, la France a insisté pour que la force d’intervention européenne, l’Eufor, soit mise en place rapidement. Ce déploiement aurait rendu beaucoup plus difficile une attaque des rebelles. Comme le calendrier a été modifié, les insurgés ont dû anticiper la prise de N’Djamena.
Le devoir de la France est de protéger de façon plus décisive le gouvernement légal », a annoncé hier matin Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, sur les ondes d’Europe 1.
Cette mise en garde est émise au moment où le ministre de la Défense, Hervé Morin, atterrissait à N’Djaména, avec pour mission d’afficher son soutien à Idriss Déby. Le Président Nicolas Sarkozy avait déjà donné le ton avant-hier en déclarant que « la France était prête à faire son devoir s’il le fallait ».
L’ONU a donné son accord pour une intervention militaire de la France, eu égard au retard du déploiement de l’Eufor (3700 soldats européens dont 2100 français).
La France pourrait apporter dans les heures à venir un soutien militaire actif aux forces tchadiennes. Pour l’instant, les services de renseignements français ont mis en action le satellite Helios qui balaie deux fois par jour le Tchad et le Soudan, dont la frontière commune est survolée par des Mirages français pour repérer d’éventuels renforts rebelles.
Les analystes du renseignement en France avaient eu une bonne lecture des événements en dépêchant au Tchad avant l’offensive rebelle un détachement d’assistance militaire et d’instruction du 1er régiment de parachutiste d’infanterie de marine. Il s’agit de plusieurs officiers spécialistes du renseignement, chargés entre autres missions d’instruire et de conseiller les forces d’Idriss Déby, mais aussi de veiller au maintien en condition opérationnelle du matériel, pour faire face efficacement aux rebelles.
Mais qui sont-ils au juste ?
Les rebelles sont des opposants tchadiens au régime D’Idriss Déby. Un de ses neveux fait même partie de la rébellion. Il s’agit de trois milices qui se sont alliées et qui avaient déjà mené une première offensive contre le pouvoir tchadien en avril 2006. Sans succès. Ce sont d’anciens proches du Président. Ce ne sont donc pas des mercenaires soudanais à la botte de Khartoum, comme on l’a dit, même s'ils utilisent le Soudan comme base arrière. Lors de l’attaque de 2006, le Président Chirac avait apporté un appui déterminant au Président Déby.
Mais, il semble que cette nouvelle attaque ait cette fois quelque peu embarrassé Paris, qui, tout le week-end dernier, a tenté de ne pas prendre de position trop tranchée. La France privilégierait, notamment par l'intermédiaire du Guide libyen Khadafi, un «arrangement» entre les deux parties, lui permettant à la fois de préserver le déploiement de l'Eufor - un projet européen mais d'initiative française -, de conserver des rapports privilégiés avec N'Djamena et de ne pas entrer dans un conflit indirect avec le régime soudanais. Khadafi a déjà proposé son appui logistique à la France, en offrant la possibilité aux avions de s’approvisionner en territoire libyen.
L’intérêt d’une implication dans cette crise pour le Guide de la Jamahiriya réside dans sa stratégie d’isolement des tribus du sud libyen hostile au pouvoir central et qui le manifestent violemment. Il faut éviter à tout prix l’installation d’un régime pro soudanais au Tchad, qui serait une base arrière pour les terroristes.
La stratégie des rebelles est assez insolite. Partis du Soudan avec 300 pick-up, les rebelles ont traversé tout le Tchad pour prendre la capitale.
Pour l’instant l’objectif n’est pas atteint. A 70 km de N’Djaména, ils attendent d’hypothétiques renforts et ravitaillements. Pour patienter tranquillement, ils ont demandé un cessez-le-feu que les forces gouvernementales ont jugé inopportun. Seront-ils ravitaillés? Est-ce qu’ils vont à nouveau déclencher une attaque? En face, ce n’est guère mieux. En effet, comment des rebelles fortement armés peuvent-ils quitter un pays voisin, traverser, sans encombres et sans être inquiétés, le territoire et se diriger vers la capitale pour semer la zizanie ? Il faut noter que les forces tchadiennes sont dans l’incapacité de neutraliser les rebelles qui attendent leurs renforts aux alentours de la capitale. Ces situations relancent tous les débats sur la crédibilité, l’autorité et le sérieux des Etats africains, informels jusque dans leur système de défense. La crise actuelle était prévisible, car les relations entre le Tchad et leur voisin soudanais ont changé depuis quelques années. Les Soudanais, qui avaient prêté main-forte à la prise de pouvoir d’Idriss Déby en 1990, l’accusent aujourd’hui de soutenir les mouvements rebelles soudanais du Darfour.
En réponse, Khartoum a armé et financé les rebelles tchadiens, postés à la frontière entre les deux pays. Ce qui se passe actuellement au Tchad est le résultat de deux crises politiques intérieures qui s’enchevêtrent: le Darfour et l’instabilité politique au Tchad. Après plusieurs mois de retard, la France a insisté pour que la force d’intervention européenne, l’Eufor, soit mise en place rapidement. Ce déploiement aurait rendu beaucoup plus difficile une attaque des rebelles. Comme le calendrier a été modifié, les insurgés ont dû anticiper la prise de N’Djamena.