La directrice de Radio Tchad parle de la gestion des conflits armés par les femmes journalistes.
Quelle est votre expérience de la couverture des conflits armés par les femmes au Tchad, qui n'a pas encore totalement retrouvé la paix ?
Je voudrais d'abord rappeler que l'Afrique centrale est une zone qui connaît beaucoup de conflits, qui ne sont pas très couverts par les médias locaux. Quand ils le sont, c'est avec une vision bien donnée. C'est une couverture partielle qui est faite. Souvent, pour travailler, on se réfère aux dépêches envoyées par des confrères occidentaux, qui sont très loin des réalités que nous vivons dans ces zones de conflits dont les premières victimes sont généralement des femmes.
Je sors d'un pays qui est encore dans une phase de conflits, avec les débordements de la crise du Darfour. Je ne saurais dire si c'est une chance ou le contraire, d'être souvent dans cette zone où l'on retrouve les réfugiés soudanais, les déplacés tchadiens et toutes ces femmes victimes des deux pays. Je me suis rendue compte qu'il y avait un grand travail à faire à ce niveau. Ce sont des réalités que nous essayons de couvrir. Mais, c'est encore très difficile car, dans ces zones de guerre, on ne veut pas que les femmes soient là devant pour voir un certain nombre de choses. Et, nous nous disons : en tant que femmes de médias, on ne peut pas ne pas couvrir certains sujets, surtout le phénomène des conflits dus à la rébellion, aux coupeurs de route ou le débordement des milices.
Et si vous nous parliez de votre quotidien en particulier et de celui de la femme journaliste au Tchad…
C'est l'un des pays de l'Afrique centrale où il y a très peu de femmes journalistes, pour un certain nombre de raisons. Parmi lesquelles les raisons sociales qui font que la femme n'accède pas à un certain niveau d'éducation. Les filles allant très vite en mariage. Et, entre le foyer et l'école, elles sont obligées de choisir le foyer. Dans les sociétés musulmanes, on voit très peu la femme journaliste car, on estime que c'est un métier qui expose. Ce qui perturbe l'arrivée des femmes dans cette profession. Et, lorsqu'elles accèdent aux rédactions, elles s'occupent des sujets tels la santé, l'éducation.
Comment êtes-vous arrivée à la tête de Radio Tchad ?
C'est par le travail que j'abats depuis bientôt neuf ans que je suis arrivée à la rédaction. Un an après, j'ai été nommée secrétaire de rédaction. Deux ans plus tard, j'étais sous directeur des programmes et nouvelles. Depuis un an et demi, je suis directrice de la radio. C'est le fruit du travail. Dès que je franchis la porte de la radio, j'oublie que je suis une femme. Nous devons travailler deux fois plus pour que notre travail soit reconnu. Après une formation à l'institut des techniques de l'information et de la communication du Niger, j'ai pu effectuer des stages en Côte-d'Ivoire et à l'Esstic, au Cameroun.
Propos recueillis par Justin Blaise Akono
Source: Mutations
Quelle est votre expérience de la couverture des conflits armés par les femmes au Tchad, qui n'a pas encore totalement retrouvé la paix ?
Je voudrais d'abord rappeler que l'Afrique centrale est une zone qui connaît beaucoup de conflits, qui ne sont pas très couverts par les médias locaux. Quand ils le sont, c'est avec une vision bien donnée. C'est une couverture partielle qui est faite. Souvent, pour travailler, on se réfère aux dépêches envoyées par des confrères occidentaux, qui sont très loin des réalités que nous vivons dans ces zones de conflits dont les premières victimes sont généralement des femmes.
Je sors d'un pays qui est encore dans une phase de conflits, avec les débordements de la crise du Darfour. Je ne saurais dire si c'est une chance ou le contraire, d'être souvent dans cette zone où l'on retrouve les réfugiés soudanais, les déplacés tchadiens et toutes ces femmes victimes des deux pays. Je me suis rendue compte qu'il y avait un grand travail à faire à ce niveau. Ce sont des réalités que nous essayons de couvrir. Mais, c'est encore très difficile car, dans ces zones de guerre, on ne veut pas que les femmes soient là devant pour voir un certain nombre de choses. Et, nous nous disons : en tant que femmes de médias, on ne peut pas ne pas couvrir certains sujets, surtout le phénomène des conflits dus à la rébellion, aux coupeurs de route ou le débordement des milices.
Et si vous nous parliez de votre quotidien en particulier et de celui de la femme journaliste au Tchad…
C'est l'un des pays de l'Afrique centrale où il y a très peu de femmes journalistes, pour un certain nombre de raisons. Parmi lesquelles les raisons sociales qui font que la femme n'accède pas à un certain niveau d'éducation. Les filles allant très vite en mariage. Et, entre le foyer et l'école, elles sont obligées de choisir le foyer. Dans les sociétés musulmanes, on voit très peu la femme journaliste car, on estime que c'est un métier qui expose. Ce qui perturbe l'arrivée des femmes dans cette profession. Et, lorsqu'elles accèdent aux rédactions, elles s'occupent des sujets tels la santé, l'éducation.
Comment êtes-vous arrivée à la tête de Radio Tchad ?
C'est par le travail que j'abats depuis bientôt neuf ans que je suis arrivée à la rédaction. Un an après, j'ai été nommée secrétaire de rédaction. Deux ans plus tard, j'étais sous directeur des programmes et nouvelles. Depuis un an et demi, je suis directrice de la radio. C'est le fruit du travail. Dès que je franchis la porte de la radio, j'oublie que je suis une femme. Nous devons travailler deux fois plus pour que notre travail soit reconnu. Après une formation à l'institut des techniques de l'information et de la communication du Niger, j'ai pu effectuer des stages en Côte-d'Ivoire et à l'Esstic, au Cameroun.
Propos recueillis par Justin Blaise Akono
Source: Mutations