Très sensible aux arguments ayant poussé des structures de l’opposition à refuser de participer audit Comité, appelant ainsi à une journée « Ville morte » le 23 août 2016, l’ABACO exige un dialogue national inclusif, citoyen et démocratique.
Dans cette optique, l’ABACO estime que le Comité préparatoire aux travaux du dialogue national n’aurait dû en aucun être composé de personnes qui sont à la fois juges et parties mais de spécialistes internationaux - Union Africaine, Union Européenne, Nations-Unies… - spécialisés en matière de conflit, l’objectif étant de présenter en toute impartialité le canevas qui permettrait aux acteurs politiques et aux forces vives de la Nation congolaise de débattre avec sérénité.
Fait à Madrid, le 20 août 2016
Pour la Direction Europe,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko,
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO)
Face au énième massacre perpétré à Beni, un an après que le président de la République Démocratique du Congo à promis de neutraliser les éléments de l'ADF, la Direction Europe de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO) s'associe au deuil national décrété à juste titre par le gouvernement congolais.
Néanmoins, la Direction Europe de l'ABACO estime que la politique ne se fait pas seulement en fonction du dialogue national, ni des rencontres de tous genres hors du territoire national, ni non plus ià travers de différentes manifestations dans le but d'impressionner qui que ce soit.
Par conséquent, tout en s'interrogeant sur le rôle de la MONUSCO au regard des populations civiles, la Direction Europe de l'ABACO demande aux parlementaires congolais, de la majorité comme de l'opposition, de poser des questions au gouvernement afin que les ministres de l'Intérieur et de la Défense puisse éclairer l'opinion nationale sur les crimes commis dans la nuit du 13 au 14 août 2016 dans le village de Rwangoma par des présumés ADF.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président de l'Alliance de Base pour l'Action Commune
Sur les traces du Justicier exécuteur
Vous venez de publier un nouveau roman intitulé Le justicier exécuteur . En avez-vous déjà assez, au bout de trois ouvrages, de votre héros Cicéron Boku Ngoi ? Qu’est devenu ce personnage très attachant aux yeux de vos lecteurs ?
Les pérégrinations de Cicéron Boku Ngoi concernaient trois affaires[1] ayant concerné trois investigations, en tant que détective privé, menées à la demande du Quai d’Orsay, c’est-à-dire du ministère français des affaires étrangères. Ces trois romans font partie intégrante de La trilogie des Grands Lacs. Le personnage de Cicéron Boku Ngoi s’est donc imposé à moi dans ce cadre précis. Il se manifestera peut-être de nouveau, à travers d’autres passionnantes péripéties.
Alors, qui est ce Justicier exécuteur ?
Il est question de Roger Dercky, un ancien membre de la nouvelle génération des gendarmes Katangais de Nathanaël Mbumba ayant longtemps sévi dans le Sud-Est de la République du Zaïre – plus précisément dans la région du Shaba, l’ex-Katanga – et dans le Nord-Est de l’Angola. Un homme qui s’est établi à Paris, après s’être enrichi dans le trafic des pierres précieuses.
Avez-vous une préférence entre ce personnage, en l’occurrence Roger Dercky, et Cicéron Boku Ngoi ?
Il est difficile, pour moi, d’avoir une préférence pour Cicéron au détriment de Roger, et vice-versa. Primo, comme moi-même, Cicéron Boku Ngoi et Roger Dercky sont nés à Kinshasa et ont grandi à dans la commune de Bumbu. De ce fait, nous sommes tous les trois des Galois – Gal étant l’une des appellations des communes de Bumbu et de Selembao. Nous avons donc connu l’esprit de sangolu zaku, expression de la langue kikongo signifiant que l’on ne peut avant tout compter que sur sa propre force, c’est-à-dire sur soi-même. C’est d’ailleurs cet esprit qui guidera Roger Dercky face à un danger imminent.
Secundo, en tant que romancier, je suis le créateur de Roger et de Cicéron. J’ai donc un regard paternel sur ces deux personnages. Comment un père peut-il préférer un de ses fils par rapport à l’autre ? J’écris des romans comme un géniteur fait des enfants. L’un d’eux fera de moi ce que je souhaite réellement devenir. Lequel d’entre eux ? L’avenir nous le dira. Raison pour lequel je dois les choyer de la même façon.
Comment un milliardaire peut-il devenir subitement un détective privé ?
On exerce une profession soit par nécessité, soit par vocation, soit par concours de circonstance. Dans le cas de Roger Dercky, c’est un double meurtre dans son luxueux appartement du septième arrondissement de Paris qui l’a poussé à rendre lui-même justice. Le mercenaire sommeillant en lui, ayant grandi dans une mentalité tout à fait galoise, a estimé qu’il était son propre garde du corps. Ainsi a-t-il refusé de laisser la police française régler une affaire personnelle à ses yeux.
Au-delà d’une affaire personnelle, Roger Dercky n’est-il pas guidé par une force mystique ? Êtes-vous, vous-même, un mystique ?
Il y a aussi une part de mysticisme dans les aventures de Cicéron Boku Ngoi. Comme moi, Roger Dercky et Cicéron Boku Ngoi sont des Bakongo, donc des descendants des Bantous. Nous sommes des animistes élevés aussi dans la religion chrétienne. En tant que tels, nous croyons aux forces de l’esprit tout en restant pragmatiques. Par conséquent, on peut comprendre que l’on puisse nous qualifier d’agnostiques à tendance mystique. Voilà l’une des raisons qui a poussé l’auteur que je suis à ouvrir une perspective, dans Le Justicier exécuteur, à travers laquelle le lecteur pourrait assister aux voyages des âmes dans l’au-delà. L’Enfer et le Paradis sont proches, et Roger Dercky bénéficie de la protection de ce phénomène tout en étant victime de leurs conséquences. Disons que l’appartement du septième arrondissement et la ville de Paris ont servi, à travers cette enquête, de champ de bataille entre le Mal et le Bien.
Envisageriez-vous, un jour, une investigation commune entre Roger Dercky et Cicéron Boku Ngoi ?
Ces deux Galois sont mes créatures. Cela laisse supposer qu’ils pourraient un jour coopérer dans l’optique d’une cause commune. Ils pourraient aussi s’affronter, à cause d’un malentendu ou d’un conflit d’intérêt. Caïn n’avait-il pas tué son frère Abel ? Tout est possible. Tout dépendra de l’état d’esprit de l’auteur.
Propos recueillis par Charlote de Courchevel