Dakar, (APS) - Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) chargées de juger Hissène Habré annoncent avoir auditionné 797 personnes déclarées parties civiles et 14 témoins, lors de la deuxième commission rogatoire internationale (CRI) effectuée récemment au Tchad. Dans le cadre de l’exécution de la deuxième CRI, une chambre africaine extraordinaire d’instruction conduite par son coordonnateur Jean Kandé, par ailleurs chef de la mission, s’est rendue au Tchad du 30 novembre au 22 décembre 2013, rappelle un communiqué transmis à l’APS, vendredi. La même source ajoute que "la chambre africaine d’instruction, accompagnée des experts en anthropologie médico-légale, a procédé à l’identification des sites supposés abriter des charniers". "C’est ainsi qu’elle s’est rendue au Sud du Tchad, dans les localités de Moundou, Koumra et Sarh, puis au Centre, à Mongo et Bitkine, et aux alentours de N’Djaména, à Ambing, Hamral-Goz et Dougui Allaye", rapporte le communiqué. Au Tchad, la cellule de communication des CAE, qui a pris part à cette mission, a effectué différentes activités de communication, dont une conférence de presse, pour rendre compte de l’état d’exécution de la mission, souligne-t-on de même source. La cellule de communication, selon toujours le texte, a aussi pris part à un séminaire de formation des chroniqueurs judiciaires tchadiens, à l'initiative de son homologue du Pool judiciaire de N’Djaména, la juridiction chargée du dossier Hissène Habré au Tchad. Le communiqué annonce qu'une troisième commission rogatoire internationale devrait bientôt être envoyée au Tchad, pour "poursuivre le travail entamé lors de cette deuxième mission". Hissène Habré, qui vit à Dakar depuis sa destitution en 1990 par Idriss Déby, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt en juin dernier pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de torture. Les CAE constituent le tribunal spécial chargé de le juger à Dakar. M. Habré, 71 ans, était président du Tchad entre 1982 et 1990.
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