President Paul Biya du cameroun-Credit Photo:PRC
« Nous nous sommes félicités en son temps de la mobilisation du gouvernement pour les cas de disparition du cinéaste Djimeli Fofié, de la famille Mounier, du père Georges VANDENBEUSCH. Nous pensons que cette mobilisation doit également bénéficier au sieur Tchamba Ngassam Melvin » ; déclare Paul Guy HYOMENI, Coordonnateur National du Réseau Camerounais des Organisations des Droits de l’Homme(RECODH) .
Les faits
Il était en mission de travail pour le compte de la Société Geospatial Technology Group Congo (GTGC). Disparu dans la nuit du 7 au 8 avril 2011 dans le District de Zanaga, en République du Congo, Tchamba Ngassam Melvin avait été initialement recruté par GTG Cameroun avant d’être muté en octobre 2010 à la GTG Congo.
Après avoir constaté cette disparition, la famille de M. Tchamba , ses amis, des organisations de la société civile se sont mobilisés afin qu’il soit retrouvé. Un collectif dénommé « Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin » a été constitué. De nombreuses actions ont été de ce fait menées tant au niveau du Cameroun, pays d’origine du disparu qu’au niveau du Congo où il travaillait.
Les pistes diplomatiques
Le Ministère camerounais des Relations Extérieures (Minrex) avait été saisi par l’épouse du défunt le 26 mai 2011, la Commission pour la Lutte contre la Corruption et les Discriminations (COMICODI) le 08 avril 2012 et par le Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin (CRTNM) le 13 mai 2013.
Suite à cette lettre du Collectif, le 26 juin 2013, le Ministre camerounais des Relations Extérieures avait envoyé au Collectif, une correspondance dans laquelle on peut lire : « …de source crédible relayée par nos services extérieures, les autorités congolaises compétentes auront fait montre de bonne fois tout au long des procédures de recherche de notre compatriote Tchamba Ngassam Melvin depuis sa disparition en 2011 ».
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) avait été saisie par le Collectif en 2011. N’ayant eu aucune suite, le CNDHL avait relancé le 14 juin 2013. Par correspondance datée du 04 novembre 2013 adressée au Collectif, la CNDHL disait « …y faisant suite, je vous informe que j’ai, par correspondance de ce jour, saisi le ministre des relations extérieures et le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Congo… »
Les couloires policières
A la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN),Dame Kamnang Konguep Irène Flore, épouse du disparu avait déposé le 26 mai 2011 une plainte contre les sociétés Geospatial Technology Group du Cameroun et du Congo et Taman Industries, plainte restée sans suite. M. Tchamba François, père du disparu avait été reçu en audience par le Délégué Général à la Sûreté National en octobre 2011. Le Collectif avait saisi le Délégué Général à la Sûreté Nationale le 14 mai 2013. Le patron de la police camerounaise avait côté le dossier à Interpol bureau Yaoundé.
Le « geôlier » et l’argent
Quelques jours après la disparition de Tchamba Ngassam Melvin, une personne prétendant être geôlier de Tchamba est entrée en contact avec la famille. Ce présumé geôlier a demandé à la famille du disparu de lui envoyer la somme de six cent mille francs cfa (600.000 FCFA) pour lui permettre d’aider Tchamba à s’évader et à arriver au Cameroun. Ladite somme lui a été transmise via Madame Candite Flore Prisca NZAHOU NZASSI qui se trouverait au Congo et qui devait aller toucher l’argent plutôt à Libreville, la famille avait envoyé cet argent à ladite dame par express union en deux tranches (trois cent cinquante mille et deux cent cinquante mille francs cfa) respectivement le 13 juin 2011 et le 21 juin 2011 une personne est entrée en contact
La Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC)
Elle avait été saisie par la COMICODI le 08 avril 2012. Dans sa réponse du 13 septembre 2012, la Commission Nationale Anti-corruption avait déclaré avoir : « …saisi à ce jour le Ministre des Relations Extérieures ainsi que le Délégué Général à la Sûreté Nationale… »
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) avait aussi été saisi :« …dans le cadre des procédures et mesures traditionnelles couramment déployées pour les personnes disparues ».La procédure visait à engager toute initiative appropriée, en même temps, interroger concrètement le Congo et le Cameroun.
De nombreuses interrogations persistent
Suite à l’attitude et réactions des autorités camerounaises :
Comment le Ministère Camerounais des Relations Extérieures peut-il conclure en l’état que les autorités congolaises ont fait preuve de bonne foi depuis la disparition de l’ingénieur camerounais ? Les enquêtes administratives et judiciaires au Congo ont conclu que « M. Tchamba Ngassam se serait suicidé, soit se serait égaré en forêt ».
Selon la famille du disparu,M.Tchamba Ngassam ne connaissait pas le district et que dans l’hypothèse qu’il se soit suicidé, son corps aurait été trouvé lors des battues qui ont eu lieu dans le district après le constat de sa disparition.
Pour ses collègues : « Il est difficile d’admettre que M. Tchamba Ngassam Melvin se soit égaré en forêt puisque d’après les témoignages, la disparition a eu lieu tard dans la nuit et on imagine mal ce que le disparu serait parti cherché dans la forêt à cette heure-là et quand bien même il se serait rendu dans la forêt, il était majeur et intelligent pour retrouver le chemin retour au camp où il était logé ».
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés a mis plus de deux ans pour réagir à la correspondance du Collectif. Selon Dr François Xavier Ndzana Abanda, Coordonnateur du Collectif Retrouvez TCHAMBA NGASSAM Melvin: « ce qui paraît trop long pour un cas de disparition. De plus la CNDHL se limite à informer le Collectif qu’elle a saisi le MINREX et la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Congo. C’est bien d’avoir saisie ces institutions mais la CNDHL ne donne pas l’impression de s’approprier le dossier puisqu’elle dit dans la suite de la correspondance «…je vous saurai gré de bien vouloir tenir la CNDHL informée des suites éventuelles de cette affaire…».
D’après la loi qui la créé, la CNDHL a compétence pour recevoir les requêtes et mener des investigations. L’attitude de la CNDHL donne plutôt selon les membres du collectif : « l’impression qu’elle cherche à se débarrasser du dossier ».
Après la disparition de l’ingénieur Tchamba Ngassam Melvin, une requête aux fins d’obtention d’un jugement déclaratif de décès du disparu avait été introduite auprès du tribunal congolais par sieur Wankeu Nyamsi Achille Steeve de nationalité camerounaise. Lui aussi revenu depuis lors au Cameroun, la plainte déposée auprès de la direction de la police judiciaire est restée à ce jour sans suite. Elvis TETUH qui était son co-chambrier cette nuit-là est aussi de retour au Cameroun.
Conclusions des enquêtes
Les conclusions des enquêtes administratives et judiciaires dont nous avions reçu copie de la justice congolaise, ont émis deux hypothèses : soit qu’il se serait suicidé, soit il se serait égaré en forêt. Un examen minutieux de ce rapport fait ressortir de nombreuses zones d’ombre non sans soulever des paradoxes qui confortent la thèse d’une reprise des enquêtes sur cette mystérieuse disparition.
Les faits
Il était en mission de travail pour le compte de la Société Geospatial Technology Group Congo (GTGC). Disparu dans la nuit du 7 au 8 avril 2011 dans le District de Zanaga, en République du Congo, Tchamba Ngassam Melvin avait été initialement recruté par GTG Cameroun avant d’être muté en octobre 2010 à la GTG Congo.
Après avoir constaté cette disparition, la famille de M. Tchamba , ses amis, des organisations de la société civile se sont mobilisés afin qu’il soit retrouvé. Un collectif dénommé « Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin » a été constitué. De nombreuses actions ont été de ce fait menées tant au niveau du Cameroun, pays d’origine du disparu qu’au niveau du Congo où il travaillait.
Les pistes diplomatiques
Le Ministère camerounais des Relations Extérieures (Minrex) avait été saisi par l’épouse du défunt le 26 mai 2011, la Commission pour la Lutte contre la Corruption et les Discriminations (COMICODI) le 08 avril 2012 et par le Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin (CRTNM) le 13 mai 2013.
Suite à cette lettre du Collectif, le 26 juin 2013, le Ministre camerounais des Relations Extérieures avait envoyé au Collectif, une correspondance dans laquelle on peut lire : « …de source crédible relayée par nos services extérieures, les autorités congolaises compétentes auront fait montre de bonne fois tout au long des procédures de recherche de notre compatriote Tchamba Ngassam Melvin depuis sa disparition en 2011 ».
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) avait été saisie par le Collectif en 2011. N’ayant eu aucune suite, le CNDHL avait relancé le 14 juin 2013. Par correspondance datée du 04 novembre 2013 adressée au Collectif, la CNDHL disait « …y faisant suite, je vous informe que j’ai, par correspondance de ce jour, saisi le ministre des relations extérieures et le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Congo… »
Les couloires policières
A la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN),Dame Kamnang Konguep Irène Flore, épouse du disparu avait déposé le 26 mai 2011 une plainte contre les sociétés Geospatial Technology Group du Cameroun et du Congo et Taman Industries, plainte restée sans suite. M. Tchamba François, père du disparu avait été reçu en audience par le Délégué Général à la Sûreté National en octobre 2011. Le Collectif avait saisi le Délégué Général à la Sûreté Nationale le 14 mai 2013. Le patron de la police camerounaise avait côté le dossier à Interpol bureau Yaoundé.
Le « geôlier » et l’argent
Quelques jours après la disparition de Tchamba Ngassam Melvin, une personne prétendant être geôlier de Tchamba est entrée en contact avec la famille. Ce présumé geôlier a demandé à la famille du disparu de lui envoyer la somme de six cent mille francs cfa (600.000 FCFA) pour lui permettre d’aider Tchamba à s’évader et à arriver au Cameroun. Ladite somme lui a été transmise via Madame Candite Flore Prisca NZAHOU NZASSI qui se trouverait au Congo et qui devait aller toucher l’argent plutôt à Libreville, la famille avait envoyé cet argent à ladite dame par express union en deux tranches (trois cent cinquante mille et deux cent cinquante mille francs cfa) respectivement le 13 juin 2011 et le 21 juin 2011 une personne est entrée en contact
La Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC)
Elle avait été saisie par la COMICODI le 08 avril 2012. Dans sa réponse du 13 septembre 2012, la Commission Nationale Anti-corruption avait déclaré avoir : « …saisi à ce jour le Ministre des Relations Extérieures ainsi que le Délégué Général à la Sûreté Nationale… »
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) avait aussi été saisi :« …dans le cadre des procédures et mesures traditionnelles couramment déployées pour les personnes disparues ».La procédure visait à engager toute initiative appropriée, en même temps, interroger concrètement le Congo et le Cameroun.
De nombreuses interrogations persistent
Suite à l’attitude et réactions des autorités camerounaises :
Comment le Ministère Camerounais des Relations Extérieures peut-il conclure en l’état que les autorités congolaises ont fait preuve de bonne foi depuis la disparition de l’ingénieur camerounais ? Les enquêtes administratives et judiciaires au Congo ont conclu que « M. Tchamba Ngassam se serait suicidé, soit se serait égaré en forêt ».
Selon la famille du disparu,M.Tchamba Ngassam ne connaissait pas le district et que dans l’hypothèse qu’il se soit suicidé, son corps aurait été trouvé lors des battues qui ont eu lieu dans le district après le constat de sa disparition.
Pour ses collègues : « Il est difficile d’admettre que M. Tchamba Ngassam Melvin se soit égaré en forêt puisque d’après les témoignages, la disparition a eu lieu tard dans la nuit et on imagine mal ce que le disparu serait parti cherché dans la forêt à cette heure-là et quand bien même il se serait rendu dans la forêt, il était majeur et intelligent pour retrouver le chemin retour au camp où il était logé ».
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés a mis plus de deux ans pour réagir à la correspondance du Collectif. Selon Dr François Xavier Ndzana Abanda, Coordonnateur du Collectif Retrouvez TCHAMBA NGASSAM Melvin: « ce qui paraît trop long pour un cas de disparition. De plus la CNDHL se limite à informer le Collectif qu’elle a saisi le MINREX et la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Congo. C’est bien d’avoir saisie ces institutions mais la CNDHL ne donne pas l’impression de s’approprier le dossier puisqu’elle dit dans la suite de la correspondance «…je vous saurai gré de bien vouloir tenir la CNDHL informée des suites éventuelles de cette affaire…».
D’après la loi qui la créé, la CNDHL a compétence pour recevoir les requêtes et mener des investigations. L’attitude de la CNDHL donne plutôt selon les membres du collectif : « l’impression qu’elle cherche à se débarrasser du dossier ».
Après la disparition de l’ingénieur Tchamba Ngassam Melvin, une requête aux fins d’obtention d’un jugement déclaratif de décès du disparu avait été introduite auprès du tribunal congolais par sieur Wankeu Nyamsi Achille Steeve de nationalité camerounaise. Lui aussi revenu depuis lors au Cameroun, la plainte déposée auprès de la direction de la police judiciaire est restée à ce jour sans suite. Elvis TETUH qui était son co-chambrier cette nuit-là est aussi de retour au Cameroun.
Conclusions des enquêtes
Les conclusions des enquêtes administratives et judiciaires dont nous avions reçu copie de la justice congolaise, ont émis deux hypothèses : soit qu’il se serait suicidé, soit il se serait égaré en forêt. Un examen minutieux de ce rapport fait ressortir de nombreuses zones d’ombre non sans soulever des paradoxes qui confortent la thèse d’une reprise des enquêtes sur cette mystérieuse disparition.