La ville de Wuhan face à l'épidémie du Coronavirus. © DR
Les étudiants tchadiens confinés à Wuhan suite à l'épidémie du Coronavirus- ont adressé samedi une lettre au président de la République Idriss Déby dans laquelle ils sollicitent son aide.
Ils ont déclaré avoir le sentiment "non seulement d’être abandonnés, mais aussi d’être traités par notre propre patrie beaucoup moins bien que la chauve-souris qui serait responsable du virus à corona—CoviD-19."
Dans une lettre adressée au Gouvernement le 4 février 2020, ils ont sollicité une évacuation face à la menace épidémique due à ce virus. "A cet effet, le ministère des affaires étrangères et de l’intégration africaine avait précipitamment tenu une réunion avec nos parents le 06 février de cette année, suite à laquelle le dit ministère avait présenté deux plans. Il est question dans le premier plan de nous soutenir financièrement, et dans le second de nous évacuer si nécessaire", expliquent-ils.
"Après des discussions avec nos parents, et ayant pris conscience des difficultés techniques liées à une telle évacuation ; considérant la reprise des cours en ligne dans la plupart de nos universités ; espérant aux possibilités du processus de présentation des thèses de fin de formation pour quelques-uns des nôtres, mais aussi confiants en nos capacités de résilience, nous avons alors accepté les propositions faites", ajoutent les étudiants dans leur lettre.
Ils estiment qu'aucune de ces propositions-promesses n’a été réalisée. "Ce silence nous plonge davantage dans la détresse d’autant plus que les mesures de préventions se durcissent, la quarantaine se prolonge, et nous sommes dépourvus des moyens nécessaires à nos besoins et par conséquent, moralement désarmés", soulignent-ils, ajoutant que la fin de cette crise "n'est pas pour demain".
Les étudiants révèlent être contraints de consommer l’eau non potable faute de transport et de livraison d’eau.
"Certains de nos compatriotes dorment dans l’obscurité sous ce froid hivernal faute d’électricité, car ils n’ont pas d’argent pour s’en acheter et répondre aux besoins à bien des égards. D’autres encore se trouvent bloqués dans les villes voisines où ils se sont logés dans les hôtels pour lesquels ils ne sont pas capables de payer le séjour prolongé."
Les étudiants tchadiens de Wuhan expriment également leur "profonde détresse encore alimentée par les sentiments de frustrations, de désamour et d’abandon" qu'ils ressentent vis-à-vis de leur patrie.
Ils ont déclaré avoir le sentiment "non seulement d’être abandonnés, mais aussi d’être traités par notre propre patrie beaucoup moins bien que la chauve-souris qui serait responsable du virus à corona—CoviD-19."
Dans une lettre adressée au Gouvernement le 4 février 2020, ils ont sollicité une évacuation face à la menace épidémique due à ce virus. "A cet effet, le ministère des affaires étrangères et de l’intégration africaine avait précipitamment tenu une réunion avec nos parents le 06 février de cette année, suite à laquelle le dit ministère avait présenté deux plans. Il est question dans le premier plan de nous soutenir financièrement, et dans le second de nous évacuer si nécessaire", expliquent-ils.
"Après des discussions avec nos parents, et ayant pris conscience des difficultés techniques liées à une telle évacuation ; considérant la reprise des cours en ligne dans la plupart de nos universités ; espérant aux possibilités du processus de présentation des thèses de fin de formation pour quelques-uns des nôtres, mais aussi confiants en nos capacités de résilience, nous avons alors accepté les propositions faites", ajoutent les étudiants dans leur lettre.
Ils estiment qu'aucune de ces propositions-promesses n’a été réalisée. "Ce silence nous plonge davantage dans la détresse d’autant plus que les mesures de préventions se durcissent, la quarantaine se prolonge, et nous sommes dépourvus des moyens nécessaires à nos besoins et par conséquent, moralement désarmés", soulignent-ils, ajoutant que la fin de cette crise "n'est pas pour demain".
Les étudiants révèlent être contraints de consommer l’eau non potable faute de transport et de livraison d’eau.
"Certains de nos compatriotes dorment dans l’obscurité sous ce froid hivernal faute d’électricité, car ils n’ont pas d’argent pour s’en acheter et répondre aux besoins à bien des égards. D’autres encore se trouvent bloqués dans les villes voisines où ils se sont logés dans les hôtels pour lesquels ils ne sont pas capables de payer le séjour prolongé."
Les étudiants tchadiens de Wuhan expriment également leur "profonde détresse encore alimentée par les sentiments de frustrations, de désamour et d’abandon" qu'ils ressentent vis-à-vis de leur patrie.
Lire l'intégralité de la lettre :
Objet : lettre au Président de la République pour obtenir une aide financière
Son Excellence le Président de la République du Tchad, Monsieur Idriss Deby Itno
Monsieur le Président de la République,
Nous avons l’honneur de venir auprès de votre très haute personnalité adresser notre « cri de cœur ». Ceci suite à notre demande d’évacuation des étudiants tchadiens vivant à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie du virus à corona—COVID-19.
En effet, dans une lettre adressée au Gouvernement le 04 février 2020, nous avions sollicité notre évacuation face à la menace épidémique due à ce virus. A cet effet, le ministère des affaires étrangères et de l’intégration africaine avait précipitamment tenu une réunion avec nos parents le 06 février de cette année, suite à laquelle le dit ministère avait présenté deux plans dont le plan A et le plan B où il est question dans le premier plan de nous soutenir financièrement, et dans le second de nous évacuer si nécessaire.
Après des discussions avec nos parents, et ayant pris conscience des difficultés techniques liées à une telle évacuation ; considérant la reprise des cours en ligne dans la plupart de nos universités ; espérant aux possibilités du processus de présentation des thèses de fin de formation pour quelques-uns des nôtres, mais aussi confiants en nos capacités de résilience, nous avons alors accepté les propositions faites.
Cependant, Monsieur le Président, aucune de ces propositions-promesses n’est vue réalisée. Ce silence nous plonge davantage dans la détresse d’autant plus que les mesures de préventions se durcissent, la quarantaine se prolonge, et nous sommes dépourvus des moyens nécessaires à nos besoins et par conséquent, moralement désarmés.
Pour ne citer que quelques-unes de nos difficultés corollaires aux mesures préventives dans nos dortoirs, nous sommes loin de voir la lumière au bout du tunnel, puisque la fin de cette crise n’est pas pour demain.
En fait, hormis les conditions indésirables de notre confinement dû à la quarantaine continue, nous sommes obligés de consommer l’eau non potable parce qu’il n’y a pas de transport « No traffic no delivery » et donc pas de livraison d’eau comme nous l’avait fait savoir un des responsables de nos universités.
Face à cela, nous sommes contraints d’acheter les sources d’eau minérale de peur d’avoir de douleurs intestinales alors que personne n’a le plaisir de se rendre à l’hôpital en ce moment. Malheureusement, cette eau qu’on ne peut que s’en procurer par palette (vente en gros) en raison de livraison d’une fois par semaine, n’est pas à la portée de tous, en particulier nous qui sommes financièrement épuisés déjà longtemps.
Aussi, faut-il vous laisser savoir Excellence, que certains de nos compatriotes dorment dans l’obscurité sous ce froid hivernal faute d’électricité, car ils n’ont pas d’argent pour s’en acheter et de répondre aux besoins à bien des égards. D’autres encore se trouvent bloqués dans les villes voisines où ils se sont logés dans les hôtels pour lesquels ils ne sont pas capables de payer le séjour prolongé.
Par ailleurs, Monsieur le Président, permettez-nous d’exprimer en cette occasion, notre profonde de détresse encore alimentée par les sentiments de frustrations, de désamour et d’abandon que nous ressentons vis-à-vis de notre patrie. Ces sentiments sont nés du silence de notre pays que nous avons souligné ci-haut d’une part, et des réactions de certains de nos compatriotes sur le sol tchadien qui s’opposent à notre évacuation d’autre part. Ceci nous amène à nous poser deux questions existentielles :
La première a trait au silence de notre patrie qui pour une raison ou une autre a oublié sa parole d’un père qui en envoyant son fils aux études à l’étranger, lui prodigue tous les meilleurs conseils qui existent, tout en lui promettant un avenir radieux qui l’attendait, mais lorsque le fils fait face au problème d’épidémie qui frappe mortellement son pays d’accueil, le père ne répond guère à l’appel de son fils. Il y a là le désamour et le manque de confiance entre le père et son fils qui pourtant ont un projet commun.
Notre deuxième interrogation se rapporte aux réactions inouïes, brutales et insensées sur les réseaux sociaux de la part de certains de nos compatriotes vivant au pays qui s’opposent à notre évacuation hors de cette menace épidémique. Nous ne pouvons pas les nommer ici les unes après les autres. Mais de manière générale, les propos que nous avons pu récolter suite à nos appels à l’évacuation, sont de nature à remettre en cause les valeurs fondamentales de la nation, dont l’un des socles est l’Unité des fils et filles tchadiens (nes). Cette nation qui nous est chère, appartient naturellement et légitimement à tous sans discrimination aucune.
De tout ce qui précède, nous avons évidemment le sentiment non seulement d’être abandonnés, mais aussi d’être traités par notre propre patrie beaucoup moins bien que la chauve-souris qui serait responsable du virus à corona—CoviD-19.
Monsieur le Président, contre tous ces vents de méfiance et d’abandon, nous n’oublierons JAMAIS d’où nous venons, car nous ne réussirons pas à nous dépoussiérer de l’étendu de 1.284000 Km² (un million deux cent quatre-vingt-quatre mille kilomètre carrés) qui nous a vu grandis. Nous y restons et resterons attachés au-delà de nos liens familiaux et amicaux.
Ayant confiance en votre bienveillance, nous vous prions Monsieur le Président de la République, d’agréer l’expression de nos sentiments et de notre très haute considération.
Fait à Wuhan, le 22 février 2020
Les Étudiants Tchadiens vivant à Wuhan
Son Excellence le Président de la République du Tchad, Monsieur Idriss Deby Itno
Monsieur le Président de la République,
Nous avons l’honneur de venir auprès de votre très haute personnalité adresser notre « cri de cœur ». Ceci suite à notre demande d’évacuation des étudiants tchadiens vivant à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie du virus à corona—COVID-19.
En effet, dans une lettre adressée au Gouvernement le 04 février 2020, nous avions sollicité notre évacuation face à la menace épidémique due à ce virus. A cet effet, le ministère des affaires étrangères et de l’intégration africaine avait précipitamment tenu une réunion avec nos parents le 06 février de cette année, suite à laquelle le dit ministère avait présenté deux plans dont le plan A et le plan B où il est question dans le premier plan de nous soutenir financièrement, et dans le second de nous évacuer si nécessaire.
Après des discussions avec nos parents, et ayant pris conscience des difficultés techniques liées à une telle évacuation ; considérant la reprise des cours en ligne dans la plupart de nos universités ; espérant aux possibilités du processus de présentation des thèses de fin de formation pour quelques-uns des nôtres, mais aussi confiants en nos capacités de résilience, nous avons alors accepté les propositions faites.
Cependant, Monsieur le Président, aucune de ces propositions-promesses n’est vue réalisée. Ce silence nous plonge davantage dans la détresse d’autant plus que les mesures de préventions se durcissent, la quarantaine se prolonge, et nous sommes dépourvus des moyens nécessaires à nos besoins et par conséquent, moralement désarmés.
Pour ne citer que quelques-unes de nos difficultés corollaires aux mesures préventives dans nos dortoirs, nous sommes loin de voir la lumière au bout du tunnel, puisque la fin de cette crise n’est pas pour demain.
En fait, hormis les conditions indésirables de notre confinement dû à la quarantaine continue, nous sommes obligés de consommer l’eau non potable parce qu’il n’y a pas de transport « No traffic no delivery » et donc pas de livraison d’eau comme nous l’avait fait savoir un des responsables de nos universités.
Face à cela, nous sommes contraints d’acheter les sources d’eau minérale de peur d’avoir de douleurs intestinales alors que personne n’a le plaisir de se rendre à l’hôpital en ce moment. Malheureusement, cette eau qu’on ne peut que s’en procurer par palette (vente en gros) en raison de livraison d’une fois par semaine, n’est pas à la portée de tous, en particulier nous qui sommes financièrement épuisés déjà longtemps.
Aussi, faut-il vous laisser savoir Excellence, que certains de nos compatriotes dorment dans l’obscurité sous ce froid hivernal faute d’électricité, car ils n’ont pas d’argent pour s’en acheter et de répondre aux besoins à bien des égards. D’autres encore se trouvent bloqués dans les villes voisines où ils se sont logés dans les hôtels pour lesquels ils ne sont pas capables de payer le séjour prolongé.
Par ailleurs, Monsieur le Président, permettez-nous d’exprimer en cette occasion, notre profonde de détresse encore alimentée par les sentiments de frustrations, de désamour et d’abandon que nous ressentons vis-à-vis de notre patrie. Ces sentiments sont nés du silence de notre pays que nous avons souligné ci-haut d’une part, et des réactions de certains de nos compatriotes sur le sol tchadien qui s’opposent à notre évacuation d’autre part. Ceci nous amène à nous poser deux questions existentielles :
La première a trait au silence de notre patrie qui pour une raison ou une autre a oublié sa parole d’un père qui en envoyant son fils aux études à l’étranger, lui prodigue tous les meilleurs conseils qui existent, tout en lui promettant un avenir radieux qui l’attendait, mais lorsque le fils fait face au problème d’épidémie qui frappe mortellement son pays d’accueil, le père ne répond guère à l’appel de son fils. Il y a là le désamour et le manque de confiance entre le père et son fils qui pourtant ont un projet commun.
Notre deuxième interrogation se rapporte aux réactions inouïes, brutales et insensées sur les réseaux sociaux de la part de certains de nos compatriotes vivant au pays qui s’opposent à notre évacuation hors de cette menace épidémique. Nous ne pouvons pas les nommer ici les unes après les autres. Mais de manière générale, les propos que nous avons pu récolter suite à nos appels à l’évacuation, sont de nature à remettre en cause les valeurs fondamentales de la nation, dont l’un des socles est l’Unité des fils et filles tchadiens (nes). Cette nation qui nous est chère, appartient naturellement et légitimement à tous sans discrimination aucune.
De tout ce qui précède, nous avons évidemment le sentiment non seulement d’être abandonnés, mais aussi d’être traités par notre propre patrie beaucoup moins bien que la chauve-souris qui serait responsable du virus à corona—CoviD-19.
Monsieur le Président, contre tous ces vents de méfiance et d’abandon, nous n’oublierons JAMAIS d’où nous venons, car nous ne réussirons pas à nous dépoussiérer de l’étendu de 1.284000 Km² (un million deux cent quatre-vingt-quatre mille kilomètre carrés) qui nous a vu grandis. Nous y restons et resterons attachés au-delà de nos liens familiaux et amicaux.
Ayant confiance en votre bienveillance, nous vous prions Monsieur le Président de la République, d’agréer l’expression de nos sentiments et de notre très haute considération.
Fait à Wuhan, le 22 février 2020
Les Étudiants Tchadiens vivant à Wuhan