Un véhicule militaire à Pala, en tête d'escorte d'une délégation gouvernementale, en février 2020. Illustration © Malick Mahamat/Alwihda Info
Le député Saleh Kebzabo a pris la parole jeudi à l'Assemblée nationale pour alerter une nouvelle fois les autorités sur le phénomène récurrent des enlèvements contre rançons, notamment dans les provinces du Mayo Kebbi. Il a déploré une énième absence du ministre en charge de la sécurité, laissant supposer un refus de s'expliquer sur la question.
"Parfois cette situation ce n'est pas seulement le Mayo Kebbi. Il y a des situations d'insécurité qui ressemblent à celle-là dans d'autres régions. Il était donc important que le gouvernement s'y intéresse. Mais maintenant que le ministre, pour la deuxième ou troisième fois, face à cette question, se récuse et ne vient pas, qu'est-ce que les gens vont penser ?", a déclaré Saleh Kebzabo.
Il a expliqué qu'en février, "les cadres de la région ont écrit un document poignant qu'ils ont envoyé au président de la République."
Des populations se protègent en territoire camerounais
Selon le leader de l'UNDR, "ce sont des régions qui sont très sensibles."
Il a révélé que des populations ont eu à migrer vers le Cameroun pour se protéger du phénomène d'enlèvements contre rançons : "Je ne peux pas me cacher pour vous dire que dans certaines zones qui sont juste à la frontière, il y avait des migrations de la population. Les gens se sont déplacés, ils se sont mis au Cameroun. Ils se sentent plus en sécurité."
"Est-ce qu'un État de droit, un État qui se respecte, un État qui prône la justice dans tous les sens du terme peut acheter que ses propres citoyens aillent se mettre sous la sécurité d'un autre État ?", s'est interrogé le député, par ailleurs président de groupe parlementaire.
"On va malheureusement perdre du temps, on va revenir en septembre poser les mêmes questions. J'espère qu'à ce moment là, le gouvernement, par le ministre délégué à la défense et chargé de la sécurité, daignera enfin venir répondre à nos questions", a conclu Saleh Kebzabo.
"C'est devenu un business, pour certaines autorités"
Début juin, le parti UNDR a lancé un appel au gouvernement face à ce phénomène de banditisme transfrontalier qui s'aggrave.
Récemment interrogé par Alwihda Info, le défenseur des droits de l'Homme et secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, a déclaré que "notre expérience nous a permis d'apprendre que 60% des cas sont formentés par des autorités. C'est devenu un business, pour certaines autorités, surtout sécuritaires. Et là nous avons eu des cas concrets que nous avons eu à démêler."
Selon l'écrivain Barka Tao, les conséquences de ce phénomène -qui a commencé à se développer depuis 2004- sont incalculables sur le plan économique, social et sécuritaire.
Une "pratique inadmissible d’un autre âge"
Fin février, le ministre d'État, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Kalzeube Payimi Deubet, a déclaré lors d'un déplacement à Pala que "la lutte doit être amplifiée pour traquer les auteurs et autres complices de cette barbarie qui tapissent dans l’ombre, en vue d’éradiquer cette pratique inadmissible d’un autre âge."
"Parfois cette situation ce n'est pas seulement le Mayo Kebbi. Il y a des situations d'insécurité qui ressemblent à celle-là dans d'autres régions. Il était donc important que le gouvernement s'y intéresse. Mais maintenant que le ministre, pour la deuxième ou troisième fois, face à cette question, se récuse et ne vient pas, qu'est-ce que les gens vont penser ?", a déclaré Saleh Kebzabo.
Il a expliqué qu'en février, "les cadres de la région ont écrit un document poignant qu'ils ont envoyé au président de la République."
Des populations se protègent en territoire camerounais
Selon le leader de l'UNDR, "ce sont des régions qui sont très sensibles."
Il a révélé que des populations ont eu à migrer vers le Cameroun pour se protéger du phénomène d'enlèvements contre rançons : "Je ne peux pas me cacher pour vous dire que dans certaines zones qui sont juste à la frontière, il y avait des migrations de la population. Les gens se sont déplacés, ils se sont mis au Cameroun. Ils se sentent plus en sécurité."
"Est-ce qu'un État de droit, un État qui se respecte, un État qui prône la justice dans tous les sens du terme peut acheter que ses propres citoyens aillent se mettre sous la sécurité d'un autre État ?", s'est interrogé le député, par ailleurs président de groupe parlementaire.
"On va malheureusement perdre du temps, on va revenir en septembre poser les mêmes questions. J'espère qu'à ce moment là, le gouvernement, par le ministre délégué à la défense et chargé de la sécurité, daignera enfin venir répondre à nos questions", a conclu Saleh Kebzabo.
"C'est devenu un business, pour certaines autorités"
Début juin, le parti UNDR a lancé un appel au gouvernement face à ce phénomène de banditisme transfrontalier qui s'aggrave.
Récemment interrogé par Alwihda Info, le défenseur des droits de l'Homme et secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, a déclaré que "notre expérience nous a permis d'apprendre que 60% des cas sont formentés par des autorités. C'est devenu un business, pour certaines autorités, surtout sécuritaires. Et là nous avons eu des cas concrets que nous avons eu à démêler."
Selon l'écrivain Barka Tao, les conséquences de ce phénomène -qui a commencé à se développer depuis 2004- sont incalculables sur le plan économique, social et sécuritaire.
Une "pratique inadmissible d’un autre âge"
Fin février, le ministre d'État, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Kalzeube Payimi Deubet, a déclaré lors d'un déplacement à Pala que "la lutte doit être amplifiée pour traquer les auteurs et autres complices de cette barbarie qui tapissent dans l’ombre, en vue d’éradiquer cette pratique inadmissible d’un autre âge."