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N’Djamena : l’hygiène dans les marchés inquiète vendeurs et acheteurs


Alwihda Info | Par Djibrine Haïdar - 20 Octobre 2019



La saison pluvieuse donne ses fruits et légumes au marché à Mil de N’Djamena. Une grande partie du marché est remplie de légumes, exposés dans des étals tenus par des femmes qui se battent quotidiennement pour nourrir leur famille.

Les marchandises sont acheminées de très loin, reconnaissent les vendeuses qui déplorent le comportement des agents de police municipale. « Ils sont prêts à tout pour ramasser si vous ne payez pas votre droit de place », explique une vendeuse du marché.

La collecte des droits de place ne sert pourtant pas à améliorer la salubrité des lieux. « L’hygiène manque complètement dans cet endroit. Nous vendons les légumes que les gens consomment dans un dépotoir. Nous n’avons pas le choix car la population n’est pas consciente », affirme Achta, vendeuse d’une variété de légumes.

La salubrité est pourtant l’affaire de tous. « Par exemple, si une vendeuse lave la salade, elle n’a pas d’endroit où elle peut verser l’eau sale. Tous les endroits sont occupés par des marchandises », explique cette commerçante qui rejette la faute sur la mairie. Elle se dit contrainte de verser l’eau sale à côté d’elle pour éviter des problèmes avec ses voisins commerçants qui eux aussi assument fouler au pied les règles d’hygiène, « malgré eux ».

« Il n’y a pas assez d’organismes qui nous épaulent pour préserver l’hygiène. Le transport de saletés que N’Djamena Nadif fait quotidiennement est manquant. Et lorsque la pluie tombe, les lieux sont infréquentables avec des odeurs nauséabondes », explique une autre vendeuse qui s’entremêle entre cris de colère et négociations avec un acheteur.

A ces désagréments s’ajoute l’impraticabilité des lieux face à l’afflux de la population en provenance de toute la ville pour faire ses achats. « Nous sommes situés sur un axe très dangereux. Nous sommes assises au bord de la route pour vendre nos légumes. Nous demandons à l’Etat de trouver une solution pour nous tous afin qu’on puisse nourrir les familles tchadiennes dans de bonnes conditions », s’indigne Mariam*, vendeuse depuis plusieurs années dans ce marché.

Le manque d’hygiène et de salubrité expose aux maladies, et occasionnent des frais de soins exorbitants aux familles. « Que l’hygiène devienne la maladie de tous pour que nous puissions vendre nos marchandises dans la sérénité et que la population soit en parfaite santé, sans typhoïde », espèrent les vendeuses.

L’une d’entre elles estime que « la typhoïde ne va jamais arriver avec une bonne hygiène et la propreté de nos légumes ». Ce qu’ignore une grande partie la population qui ne lave pas bien les légumes une fois rapportés à la maison. « Nous leurs demandons de bien nettoyer les légumes à la maison. Ici, nous ne lavons qu’avec de l’eau simple et cela ne tue pas tous les microbes. Aidez-nous à vous aider aussi ». Des recommandations également partagées par les services sanitaires qui préconisent de laver avec du vinaigre ou encore du bicarbonate.

*Prénom modifié.






Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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