Sultan du Dar Sila, Seid Brahim Moustapha : "notre voix consiste à réunir tous les tchadiens". © Alwihda Info/M.I.G.
Qui est Sa Majesté Seid Brahim Moustapha ?
Sa Majesté Sultan Seid Brahim Moustapha : Je m'appelle Seid Brahim Moustapha. Avant de prendre le trône de mon père, j'ai travaillé dans le cadre de l'enseignement. j'ai vécu dans différents centres où je me suis familiarisé avec d'autres groupes ethniques. C'est après le décès de mon père que j'ai pris la responsabilité de son trône, sous l'agrément de toute ma population. Il y a cet aspect que nous connaissons depuis un certain temps ; les différents évènements qui se sont passés dans l'ensemble du Tchad et du Dar Sila. Les coutumes ancestrales ont été délaissées, le Tchad a subi différents problèmes.
Quel est l'historique ayant conduit à la création du Sultanat ?
Le Royaume était créé avant la pénétration coloniale française. Ça date de 1664. C'est un ancien Royaume qui a existé sur les deux royaumes très puissants comme ceux du Dar Fur et du Dar Ouaddaï. Le Sila a gardé son Royaume indépendant jusqu'à l'arrivée des colons français. Le colon français est entré aussi avec une guerre atroce. Je crois qu'il y a eu une résistance terrible engagée au Dar Sila par rapport aux autres royaumes. Ils ont résisté. Malheureusement, comme le colon est très puissant, il a pu dompter ce pays. Mais le but même de la colonisation française, c'est de ne pas coloniser Dar Sila mais son objectif c'est d'aller dans le centre ou vers le Nil au Soudan, ça permettait aux autres d'accéder à l'Asie. C'est ça l'objectif des français.
Compte tenu de l'ampleur (de la situation, Ndlr) et d'accords signés avec le général Largeau, certains parents proches du Sultan ont refusé de coopérer avec les colons. Notre grand père qui est très sage a dit non. Nous n'avons pas une force pour résister contre ça donc acceptons comme ils nous ont donné cette priorité, nous allons rester avec eux. Pas question. Finalement, il y a eu des combats qui se sont déroulés jusqu'à Gassiré et autres. Ils sont entrés définitivement. Les français étaient les premiers à venir au Dar Sila par Melfi. Il y a des subdivisions qui ont été installées ici. Progressivement, ils veulent s'installer ici mais après ça, il y a eu des accords qui ont été faits. Notre grand-père a été déporté. Il est décédé au niveau de Laï.
Avant les guerres, qui est à l'origine de la création de ce Royaume du Dar Sila ?
Le premier fondateur s'appelait Saleh, c'est le grand patriarche. Il est le grand organisateur du Royaume de Sila. Son nom se retrouve dans "Sila". C'est le nom de Saleh qui a été transformé en "Sila".
Sa Majesté Sultan Seid Brahim Moustapha : Je m'appelle Seid Brahim Moustapha. Avant de prendre le trône de mon père, j'ai travaillé dans le cadre de l'enseignement. j'ai vécu dans différents centres où je me suis familiarisé avec d'autres groupes ethniques. C'est après le décès de mon père que j'ai pris la responsabilité de son trône, sous l'agrément de toute ma population. Il y a cet aspect que nous connaissons depuis un certain temps ; les différents évènements qui se sont passés dans l'ensemble du Tchad et du Dar Sila. Les coutumes ancestrales ont été délaissées, le Tchad a subi différents problèmes.
Quel est l'historique ayant conduit à la création du Sultanat ?
Le Royaume était créé avant la pénétration coloniale française. Ça date de 1664. C'est un ancien Royaume qui a existé sur les deux royaumes très puissants comme ceux du Dar Fur et du Dar Ouaddaï. Le Sila a gardé son Royaume indépendant jusqu'à l'arrivée des colons français. Le colon français est entré aussi avec une guerre atroce. Je crois qu'il y a eu une résistance terrible engagée au Dar Sila par rapport aux autres royaumes. Ils ont résisté. Malheureusement, comme le colon est très puissant, il a pu dompter ce pays. Mais le but même de la colonisation française, c'est de ne pas coloniser Dar Sila mais son objectif c'est d'aller dans le centre ou vers le Nil au Soudan, ça permettait aux autres d'accéder à l'Asie. C'est ça l'objectif des français.
Compte tenu de l'ampleur (de la situation, Ndlr) et d'accords signés avec le général Largeau, certains parents proches du Sultan ont refusé de coopérer avec les colons. Notre grand père qui est très sage a dit non. Nous n'avons pas une force pour résister contre ça donc acceptons comme ils nous ont donné cette priorité, nous allons rester avec eux. Pas question. Finalement, il y a eu des combats qui se sont déroulés jusqu'à Gassiré et autres. Ils sont entrés définitivement. Les français étaient les premiers à venir au Dar Sila par Melfi. Il y a des subdivisions qui ont été installées ici. Progressivement, ils veulent s'installer ici mais après ça, il y a eu des accords qui ont été faits. Notre grand-père a été déporté. Il est décédé au niveau de Laï.
Avant les guerres, qui est à l'origine de la création de ce Royaume du Dar Sila ?
Le premier fondateur s'appelait Saleh, c'est le grand patriarche. Il est le grand organisateur du Royaume de Sila. Son nom se retrouve dans "Sila". C'est le nom de Saleh qui a été transformé en "Sila".
Sultan du Dar Sila, Seid Brahim Moustapha : "notre voix consiste à réunir tous les tchadiens". © Alwihda Info/M.I.G.
Le choix de cet emplacement du Royaume Sila a été fait stratégiquement. Pouvez-vous nous en parler ?
Le choix a été fait par notre grand patriarche Saleh. Ça détermine sur la position stratégique, plus particulièrement c'était un centre où il y a un cycle montagnier qui entoure la ville même. En dehors, vous trouvez d'autres peuplades mais dans l'enceinte du Palais, c'est tout une stratégie qui était fabriquée. Vous trouverez l'accès pour entrer jusqu'au Palais. Il n'y a que deux axes, le côté sud et nord. Cela était travaillé avec des tranchées, des remparts dans chaque côté. Petit à petit, les gens se sont installés, jusqu'à la pénétration française qui date de 1900. Avant 1900, Goz Beida était déjà positionné.
Le choix était porté sur la ville de Goz Beida qui signifie "Sable blanc", un blanc qui symbolise aussi la cohabitation pacifique. Dans la composition actuelle de Goz Beida, c'est une ville cosmopolite, presque tout le peuple tchadien est représenté, c'est le peuple tchadien en miniature. Parlez-nous concrètement à l'heure actuelle de la nature de la cohabitation qui existait entre les différentes communautés ?
Toutes les communautés sont composées par des chefs de race. S'il y a un problème entre eux, on peut réunir tous les chefs de race et puis on règle certains problèmes intercommunautaires. Ce qu'on a envisagé comme il y a différentes communautés, c'est de désigner quelqu'un de chaque communauté comme chef de race qui représente telle ethnie dans ce groupe là du Dar Sila. S'il y a des palabres entre tel ou tel groupe, on est obligé de réunir et devant moi on traite nos affaires entre nous.
Comme c'est une cohabitation pacifique, si vous êtes dans notre communauté, vous êtes obligé de nous suivre.
Le choix a été fait par notre grand patriarche Saleh. Ça détermine sur la position stratégique, plus particulièrement c'était un centre où il y a un cycle montagnier qui entoure la ville même. En dehors, vous trouvez d'autres peuplades mais dans l'enceinte du Palais, c'est tout une stratégie qui était fabriquée. Vous trouverez l'accès pour entrer jusqu'au Palais. Il n'y a que deux axes, le côté sud et nord. Cela était travaillé avec des tranchées, des remparts dans chaque côté. Petit à petit, les gens se sont installés, jusqu'à la pénétration française qui date de 1900. Avant 1900, Goz Beida était déjà positionné.
Le choix était porté sur la ville de Goz Beida qui signifie "Sable blanc", un blanc qui symbolise aussi la cohabitation pacifique. Dans la composition actuelle de Goz Beida, c'est une ville cosmopolite, presque tout le peuple tchadien est représenté, c'est le peuple tchadien en miniature. Parlez-nous concrètement à l'heure actuelle de la nature de la cohabitation qui existait entre les différentes communautés ?
Toutes les communautés sont composées par des chefs de race. S'il y a un problème entre eux, on peut réunir tous les chefs de race et puis on règle certains problèmes intercommunautaires. Ce qu'on a envisagé comme il y a différentes communautés, c'est de désigner quelqu'un de chaque communauté comme chef de race qui représente telle ethnie dans ce groupe là du Dar Sila. S'il y a des palabres entre tel ou tel groupe, on est obligé de réunir et devant moi on traite nos affaires entre nous.
Comme c'est une cohabitation pacifique, si vous êtes dans notre communauté, vous êtes obligé de nous suivre.
Sultan du Dar Sila, Seid Brahim Moustapha : "notre voix consiste à réunir tous les tchadiens". © Alwihda Info/M.I.G.
Vous avez dit il y a plusieurs années qu'il y a une nette évolution constatée en matière de cohabitation pacifique, même par rapport à la ville de Goz Beida. Pour le futur, en tant que sultan du Dar Sila, quelles sont vos visions dans le cadre de la cohabitation pacifique ?
Ma vision, c'est pas seulement Goz Beida. Je crois que ma vision est l'ensemble du Tchad même. Il faudra arriver à faire unifier tous les enfants du Tchad en général. Que ça soit du nord au sud, il faut que cette unité soit pérenne pour tous les tchadiens. Quand les tchadiens sont en dehors du pays, ils se considèrent, ils sont d'accord, on le voit dans la diaspora. Mais dès qu'il rentre dans leur pays, il y a une divergence. Nous en tant que chefferies traditionnelles, notre voix consiste à réunir tous les tchadiens, que ça soit du nord au sud, de vivre ensemble dans l'harmonie. Voilà ma déclaration qui doit être claire.
Monsieur le Sultan, vous avez répété, Goz Beida c'est le Tchad en miniature. Tous les groupes ethniques sont présents dans la ville de Goz Beida. Par rapport au vivre ensemble, à la cohabitation pacifique, si vous avez un dernier mot, un message, quel est ce message ?
Mon message, il y a un comité bien structuré de cohabitation pacifique, il y a un président de cohabitation pacifique. Quelques fois, nous lui donnons des directives d'agir dans la voie de pacification de l'ensemble de notre communauté. En même temps, il y a des organismes, nos partenaires aussi ont injecté un peu dans ce sens là. Je crois qu'on vit un peu dans la pacification de Dur Sila. Ce qui est regrettable c'est les derniers évènements qui nous ont frustré. Celui qui est réfractaire de l'ensemble de sa communauté, on doit le corriger. Il est en révolte de sa communauté. Il est en rébellion ouverte. Nous, on n'a pas de moyens, d'armes ou autre mais l'Etat doit faire son effort.
Ma vision, c'est pas seulement Goz Beida. Je crois que ma vision est l'ensemble du Tchad même. Il faudra arriver à faire unifier tous les enfants du Tchad en général. Que ça soit du nord au sud, il faut que cette unité soit pérenne pour tous les tchadiens. Quand les tchadiens sont en dehors du pays, ils se considèrent, ils sont d'accord, on le voit dans la diaspora. Mais dès qu'il rentre dans leur pays, il y a une divergence. Nous en tant que chefferies traditionnelles, notre voix consiste à réunir tous les tchadiens, que ça soit du nord au sud, de vivre ensemble dans l'harmonie. Voilà ma déclaration qui doit être claire.
Monsieur le Sultan, vous avez répété, Goz Beida c'est le Tchad en miniature. Tous les groupes ethniques sont présents dans la ville de Goz Beida. Par rapport au vivre ensemble, à la cohabitation pacifique, si vous avez un dernier mot, un message, quel est ce message ?
Mon message, il y a un comité bien structuré de cohabitation pacifique, il y a un président de cohabitation pacifique. Quelques fois, nous lui donnons des directives d'agir dans la voie de pacification de l'ensemble de notre communauté. En même temps, il y a des organismes, nos partenaires aussi ont injecté un peu dans ce sens là. Je crois qu'on vit un peu dans la pacification de Dur Sila. Ce qui est regrettable c'est les derniers évènements qui nous ont frustré. Celui qui est réfractaire de l'ensemble de sa communauté, on doit le corriger. Il est en révolte de sa communauté. Il est en rébellion ouverte. Nous, on n'a pas de moyens, d'armes ou autre mais l'Etat doit faire son effort.