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Tchad : Amnesty International exige la libération d’un militant des Droits de l’Homme emprisonné


Alwihda Info | Par Amnesty - 9 Juillet 2015



« Djeralar Miankeol est un prisonnier d’opinion. » selon amnesty International | DR
« Djeralar Miankeol est un prisonnier d’opinion. » selon amnesty International | DR
Les autorités tchadiennes doivent libérer immédiatement et sans condition un défenseur des droits humains condamné à deux ans d’emprisonnement pour avoir exprimé pacifiquement son opinion sur le système judiciaire du pays, et abandonner toutes les charges retenues contre lui, a déclaré Amnesty International mercredi 8 juillet.

Djeralar Miankeol est un militant tchadien qui dirige l’association Ngaoubourandi (ASNGA), organisation qui s’oppose à l’accaparement de terres et se concentre aussi sur les questions relatives à la production pétrolière. Condamné mardi 7 juillet, Djeralar Miankeol avait été arrêté sans mandat en juin à la suite d’une interview radiophonique au cours de laquelle il avait condamné les pratiques de certains représentants de l’appareil judiciaire. Il a été inculpé d’« outrage à magistrat » et le procureur ayant ordonné son arrestation figurait parmi les demandeurs lors du procès.

« Djeralar Miankeol est un prisonnier d’opinion. À ce titre, il doit être libéré immédiatement et sans condition, et toutes les charges retenues contre lui doivent être abandonnées. Cette manœuvre visant à réduire au silence les détracteurs du gouvernement montre que la liberté d’expression est toujours restreinte de manière draconienne et indue au Tchad, a déclaré Steve Cockburn, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale.

« Il s’agit clairement d’une volonté de punir un défenseur des droits humains qui a exprimé pacifiquement son opinion et de dissuader d’autres personnes de faire de même. Cette condamnation n’est aucunement l’expression de la justice. »

Djeralar Miankeol a été arrêté le 15 juin à Moundou sur ordre du procureur de la préfecture du Logone-Occidental, qui l’a interrogé au sujet d’une interview diffusée le 7 juin sur la station de radio FM Liberté. Dans cette interview, Djeralar Miankeol avait condamné l’accaparement de terres dans la région et avait évoqué la complicité de représentants des autorités locales, d’agents des forces de sécurité et de magistrats, sans toutefois les nommer.

Mardi 7 juillet, soit 23 jours après son arrestation, il a été condamné à deux ans d’emprisonnement et à une amende de 100 000 francs CFA par la haute cour de justice de Moundou, principale ville de la région.

Il se trouve actuellement à l’hôpital régional de Moundou, où il a été admis le 23 juin pour une crise aiguë de paludisme et une fièvre typhoïde. Il doit avoir accès à des soins médicaux soutenus, a déclaré Amnesty International.

Soixante-quinze militants, dont 23 femmes, qui sont principalement des agriculteurs du département de Guéni, ont aussi été arrêtés alors qu’ils se rendaient au tribunal pour assister au procès en signe de solidarité. Ils ont été relâchés quelques heures plus tard, à l’exception de Jean-Pierre Mbaiguen, toujours en garde à vue au commissariat du Marché, à Moundou.

« Exprimer une opinion sur des actes présumés d’accaparement de terres ou de corruption ne doit pas être considéré comme une infraction. Djeralar Miankeol n’aurait jamais dû être inculpé et les agriculteurs n’auraient jamais dû être arrêtés. Les autorités tchadiennes doivent cesser de bafouer le droit à la liberté d’expression et de réunion, qui est garanti par le droit international relatif aux droits humains », a déclaré Steve Cockburn.

Source : © Amnesty International
Par Sadibou MARONG



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