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TCHAD

Tchad : Conférence de presse conjointe à Dakar de Halikimi et Sylla (Ministres)


- 23 Juillet 2015


En mon nom propre et en celui de mon collègue de la Justice et des Droits de l’Homme, je tiens à vous exprimer nos remerciements pour avoir pris sur votre précieux temps pour répondre à notre invitation.
Je voudrais à l’entame de notre rencontre de cet après-midi, au lendemain de l’ajournement au 07 septembre 2015 par les Chambres africaines du procès du dictateur Hissein Habré remercier les autorités sénégalaises, le peuple sénégalais pour l’hospitalité dont nous sommes l’objet depuis notre arrivée à Dakar.


Mesdames et Messieurs les journalistes En mon nom propre et en celui de mon collègue de la Justice et des Droits de l’Homme, je tiens à vous exprimer nos remerciements pour avoir pris sur votre précieux temps pour répondre à notre invitation.
Je voudrais à l’entame de notre rencontre de cet après-midi, au lendemain de l’ajournement au 07 septembre 2015 par les Chambres africaines du procès du dictateur Hissein Habré remercier les autorités sénégalaises, le peuple sénégalais pour l’hospitalité dont nous sommes l’objet depuis notre arrivée à Dakar. Je remercie notamment les Chambres Africaines, la RTS pour les facilités accordées à la presse tchadienne en particulier l’Office National de Radio et Télévision du Tchad.
Je tiens à exprimer mes gratitudes aux ONG que sont Human Rights Watch, Amnesty International, la FIDH, le collectif des avocats des parties civiles, la société civile tchadienne dans son ensemble pour leur engagement dans la tenue du procès de l’un des plus grands dictateurs que l’humanité ait connu.
Cela dit, le point de presse a pour objet de repréciser le cadre du procès qui a lieu à Dakar. Mais avant cela, nous tenons à apporter un certain nombre de précisions pour éclairer la presse internationale, je sais que chacune d’entre vous a ses impératifs, vos rédactions ont leurs préoccupations par rapport à leurs lecteurs, leurs auditeurs et leurs téléspectateurs.
Le gouvernement de la République du Tchad dont nous avons l’honneur de représenter, sous l’impulsion du Président de la République du Tchad, Chef de l’Etat Son excellence IDRISS DEBY ITNO a tout mis en œuvre pour la comparution de l‘ex dictateur qui a régné au Tchad de 1982 à 1990 devant les juridictions. C’est le Tchad qui a mis en place dès 1991 une commission nationale d’enquête sur les crimes politiques et économiques de Hissein Habré. C’est le résultat du travail de cette commission qui a servi de document de base de travail à Human Rights watch. La commission d’enquête avait formulé une recommandation relative à une poursuite judiciaire contre le dictateur pour tous les crimes qu’il a commis pendant son règne de terreur. La commission a dénombré 40.000 victimes en huit ans de règne, de détournement de plus de huit milliards de francs cfa du trésor public avant la dévaluation qu’a connu le cfa.
Cet homme qui a dirigé notre pays d’une main de fer, a réussi à semer la haine, la terreur et la suspicion dans les familles tchadiennes. Vous imaginez un seul instant que, durant le règne de ce dictateur, l’époux n’a pas confiance en son épouse, il en est de même de l’épouse. Les enfants n’ont pas confiance en leurs parents, que sur une simple déclaration de votre fils, vous soyez emprisonnés, pour un oui ou pour un non le même sort vous et réservé. Il a érigé la délation en règle de conduite pour tous. Le Tchad était une prison à ciel ouvert pour les huit millions de tchadiens. Pendant les huit années, il régnait une ambiance de méfiance. De nombreux journalistes sont morts en prison pour leurs opinions. La liberté de presse était inexistante, c’était la voix de son maitre.
Le gouvernement de la République du Tchad a accordé toutes les facilités aux ONG en leur ouvrant les archives, les prisons, en leur indiquant les charniers. Il a franchement collaboré avec toute la société civile aussi bien tchadienne qu’internationale.
Le Tchad a participé à hauteur de deux milliards de francs cfa au financement des Chambres Africaines extraordinaires. Dès la création de ces dernières, il a signé un accord de coopération avec la République du Sénégal pour faciliter les missions d’investigation des Chambres et aussi leur a accordé toute l’assistance légale et judiciaire. S’il se reprochait quelque chose, s’il avait un doute sur l’issue du procès, il n‘aurait pas fait tous ces investissements, pris tous ces engagements.
Pour ce faire, nous appelons la presse dans toute sa liberté de rendre compte des audiences, de ne pas relayer les déclarations de certaines personnes à la recherche d’une quelconque notoriété sur le sang des populations tchadiennes victimes de la paranoïa d’un homme capable de tuer ses propres parents pour conserver son pouvoir.
Pour rappel, nous tenons à porter à la connaissance des journalistes que vous êtes, les précisions suivantes : Initialement le réquisitoire introductif du Procureur général près les Chambres africaines extraordinaires saisissant la Chambre d’instruction desdites Chambres n’a visé que cinq personnes, à savoir : Hissein Habré, Guihini Korei, Abakar Torbo, Zakaria Berdei, Saleh Younous et Mahamat Djibrine alias Eldjonto. A l’issue de l’instruction préparatoire, les juges ont ordonné le renvoi devant la Chambre d’assises du seul accusé Hissein Habré.
Dès lors, il est important d’indiquer que seul Hissein Habré devra répondre de ses actes devant la Chambre d’assises, les autres n’étant pas renvoyé faute d’avoir été inculpés.
S’agissant de la commission d’office des avocats au profit de l’accusé, nous estimons que cela relève du fonctionnement normal de la justice pénale qui a l’obligation d’assurer à tout accusé un procès juste et équitable.
En outre, le délai de 45 jours accordé aux avocats commis d’office pour organiser au mieux la défense de leur client est raisonnable au regard de la complexité du dossier.
En tout état de cause, toute autre déclaration et prise de position ne sont que des gesticulations intellectuelles organiques qui n’engagent que leurs auteurs.
Je vous remercie pour votre aimable attention!



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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