Tchad - Covid-19 : les enfants à la rue, premières victimes des mesures restrictives

La sensibilisation contre le COVID-19 s'intensifie au Tchad. L'association de lutte contre les stupéfiants pour l'encadrement et l'intégration des enfants de la rue, a fait une descente lundi au quartier Kabalaye de N'Djamena, où vivent des enfants à la rue.

L'association se fixe pour objectif d'aménager un lieu pour maintenir les enfants démunis dans un abri, hors de portée de la maladie. Elle a offert à des sans-abris des savons et caches-nez.

Le président de l'association, Abakar Mahamat Mbadou, a souligné que "ces enfants sont très vulnérables et constituent une proie facile pour le virus coronavirus par leur manque cruel d'hygiène et leur mode de vie à risque."

Il a lancé un appel à toutes les personnes de bonne volonté, aux ONG nationales et internationales, à l'État et autres institutions qui œuvrent dans le domaine de la sécurité alimentaire, et de l'action sociale de "soutenir les sans domiciles fixes, les enfants à la rue, abandonnés en cette période de crise sanitaire de coronavirus."

Ces enfants démunis de toutes ressources trouvent leur ration autour des marchés et des restaurants de grillades. Avec les mesures restrictives prises par l'Etat qui visent certains commerces, les conditions de vie de ces personnes vulnérables qui dépendent essentiellement des autres deviennent très difficiles. Leur vie sera même menacée dans les jours à venir en cas de confinement, prévient l'association.

D'après le témoignage de Moubarak, un jeune âgé de 20 ans, cela fait quatre ans qu'il vit à la rue. Il remercie l'association pour son soutien à travers son don de savons et caches-nez.

Haroun, lui, est âgé de 16 ans. Il est à la rue depuis un ans et survit grâce à des petits travaux. Pour sa part, Hassan s'est retrouvé à la rue depuis quatre mois. Il explique qu'il parvient à manger avec des restes de nourriture.

Ces jeunes appellent d'autres structures à emboiter le pas pour leur venir en aide.