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Tchad : Kalzeube Payimi Deubet va-t-il reprendre ses fonctions ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 24 Décembre 2019



Le ministre d'Etat, ministre secrétaire général de la Présidence, Kalzeube Payimi Deubet. © Pr
Le ministre d'Etat, ministre secrétaire général de la Présidence, Kalzeube Payimi Deubet. © Pr
C'est en homme presque libre que Kalzeube Payimi Deubet a regagné son domicile ce lundi, 23 jours après sa convocation à la Police judiciaire. Le ministre d'Etat, ministre secrétaire général de la Présidence, qui occupe toujours ce poste -n'ayant pas été démis-, bénéficie d'une liberté provisoire pour des raisons de santé. Autrement dit, il n'en a pas encore fini avec ses démêlés judiciaires.

Cette remise en liberté provisoire s'accommode de conditions : l'intéressé devra répondre aux convocations de l'autorité judiciaire, et avertir le juge d'instruction de ses déplacements.

Le fait que Kalzeube Payimi Deubet n'ait pas été écarté de son poste par le président Idriss Déby force à croire que les affaires d'Etat ne seront pas un lointain souvenir pour lui. Est-il au moins suspendu en interne ? Perçoit-il toujours son salaire ? Ces questions sont en suspens.

Bien qu'au courant de tous les détails de l'affaire, le président de la République, à travers sa stratégie, veut envoyer un message à l'opinion : Il ne s'ingère pas dans les affaires judiciaires. Difficile à croire sachant que l'avocat du ministre, Maître Alain Kagonbé a récemment estimé sur Alwihda Info qu'il s'agit "d'un dossier politique et que la solution ne sera que politique". Kalzeube aurait dû en principe être libéré depuis plusieurs semaines si l'article 529 alinéa 4 du Code de procédure pénale avait été respecté. La Cour suprême devait se prononcer dans un délai imparti de cinq jours pour décider ou non du maintien en détention de Kalzeube. Elle ne s'est prononcée que le 9 décembre, neuf jours après son placement en garde à vue. De plus, lorsque le juge d'instruction a ordonné le maintien en détention préventive de Kalzeube, il n'a pas rendu d'ordonnance spécialement motivée pour justifier sa décision, soutient l'avocat du ministre.

Ancien premier ministre, Kalzeube Payimi Deubet a été nommé le 11 mai 2018 au poste de ministre secrétaire général de la Présidence, en remplacement de Jean Bernard Padare. Avant cela, il avait fait un passage de quelques mois à la tête de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), du 27 janvier au 11 mai 2018.

Economiste de formation, c'est sur des questions d'argent que Kalzeubé Payimi Deubet est soupçonné de malversations par l'Inspection générale des finances. Il avait été convoqué le 1er décembre dernier pour être entendu sur des accusations de complicité d'escroquerie, abus de fonction et tentative de détournement des deniers publics.

Après plus de 18 mois en poste au Palais, Kalzeubé ne devrait pas retrouver de sitôt son bureau à la Présidence, passant le relai des négociations avec la plateforme syndicale revendicative dans lesquelles il était très impliqué. S'il demeure présumé innocent en l'absence de condamnation, une bataille judiciaire l'attend pour démonter les accusations qui pèsent contre lui. Une éventuelle mise hors de cause par la justice renforcerait sa posture. Reste à savoir s'il se sentirait prêt à revenir aux affaires. Dans l'immédiat, sa reprise de fonction ne semble pas à l'ordre du jour, sauf si le chef de l'Etat lui en fait la demande. En attendant, c'est surtout d'un cadeau dont a bénéficié le ministre d'Etat qui pourra fêter Noël et le nouvel an en famille, après avoir été interpellé un jour de fête du 1er décembre.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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