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Enquête

Tchad : L'ombre des faux médicaments plane sur la santé publique


Alwihda Info | Par Barra Lutter King - 24 Août 2024


Les faux médicaments représentent une véritable menace pour la santé publique au Tchad, nécessitant une réponse urgente et coordonnée de la part des autorités et de la société civile.


Les chiffres sont alarmants : 500 000 décès par an en Afrique subsaharienne seraient liés à la consommation de médicaments contrefaits. Le Tchad, comme de nombreux pays de la région, n'est pas épargné par ce fléau qui met en péril la santé publique. Derrière ces statistiques se cachent des drames individuels, des familles endeuillées et des systèmes de santé débordés.
 
30% des médicaments circulant en Afrique sont contrefaits, selon l'OMS. La plupart proviennent de Chine et d'Inde. Au Tchad, la majorité provient du Nigeria via le pont de Kousserie-N'Djamena, mettant en cause les services douaniers.
 
Un médicament contrefait est un produit qui imite un médicament authentique dans son apparence, mais qui ne contient pas les mêmes principes actifs ou n'est pas fabriqué dans les mêmes conditions de qualité. Il peut être sous-dosé, surdosé, contenir des substances nocives ou être totalement inactif. Ces produits sont souvent destinés à tromper le consommateur et à générer des profits illégaux.
 
La demande en médicaments est élevée au Tchad, notamment en raison de la prévalence de certaines maladies (paludisme, maladies tropicales, etc.). Les médicaments contrefaits sont généralement moins chers que les produits authentiques, ce qui les rend plus accessibles aux populations les plus défavorisées. Les contrôles douaniers et sanitaires sont insuffisants, ce qui facilite l'entrée des produits contrefaits sur le marché. La corruption à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement favorise la circulation des faux médicaments. Une grande partie de la population ne sait pas identifier un faux médicament et ne connaît pas les risques encourus.
 
Les populations les plus vulnérables sont les premières victimes de ce fléau.  Elles ont moins accès aux soins de santé et sont plus susceptibles d'acheter des médicaments dans des structures informelles. Elles sont souvent plus fragiles et plus sensibles aux effets secondaires des médicaments. Les enfants sont particulièrement vulnérables en raison de leur poids et de leur métabolisme.
 
Il est nécessaire de renforcer les contrôles aux frontières, dans les ports et les aéroports, ainsi qu'à l'intérieur du pays. Un système de traçabilité des médicaments permettrait de suivre leur parcours depuis le fabricant jusqu'au patient final. Il est essentiel de sensibiliser la population aux risques liés à la consommation de faux médicaments, en particulier les plus vulnérables.
 
La lutte contre la contrefaçon de médicaments nécessite une coopération internationale pour démanteler les réseaux criminels. Les pharmaciens doivent être formés à l'identification des faux médicaments et à la vérification de l'authenticité des produits qu'ils vendent.
 
La lutte contre les médicaments contrefaits est un défi de santé publique majeur au Tchad. Elle nécessite une mobilisation de tous les acteurs : autorités, professionnels de santé, société civile et citoyens. En agissant ensemble, il est possible de réduire considérablement ce fléau et de protéger la santé de millions de personnes.
 
 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)