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Tchad : « Le renseignement féminin est plus fort que celui des hommes »


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 27 Septembre 2019



Tchad : "Le renseignement féminin est plus fort que celui des hommes", Cheikh Abdedaïm Abdallah. © Alwihda Info
Tchad : "Le renseignement féminin est plus fort que celui des hommes", Cheikh Abdedaïm Abdallah. © Alwihda Info
Le vice-président du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAI), Cheikh Abdedaïm Abdallah, s'est exprimé ce jeudi devant des femmes commerçantes du marché de Dembé, au cours d'une réunion de plaidoyer organisée par la coalition Voix de paix sur la lutte contre l'extrémisme violent au Tchad.

« Nous sommes tchadiens. Il y a des musulmans et des chretiens mais Dieu a fait que nous sommes tous sur cette terre. Avant l’arrivée des colons, il y avait des cantons et sultanats du nord au sud. Le problème qu'on rencontre actuellement, avant il n’y avait pas ça. Les politiciens veulent le pouvoir et les gens meurent. Si quelqu’un a un problème, on l’aide, sans distinction de religion. C’est ça la cohabitation », a indiqué le vice-président du CSAI.

« Certains se disent musulmans mais ils ne connaissent rien sur l’Islam. Certains se disent chrétiens aussi mais ne connaissent pas les fondements de leur religion. Il y a des musulmans extrémismes et des chrétiens extrémistes aussi. Il y a beaucoup de problèmes à cause du manque de tolérance », a déclaré Cheikh Abdedaïm Abdallah.

Le représentant du CSAI a également dénoncé certaines mentalités. Selon lui, "à l’école, si l'on dit qu’un élève a fait quelque chose de mauvais, ses parents viennent le soutenir (...)". De même, "par exemple, une fille fait une erreur à la maison et ses parents la virent. Elle va devenir quoi ? Elle ira trouver des bandits dans la rue qui vont l’entraîner."

"Depuis 2009, une plateforme inter-religieuse a été mise en place. La journée de la paix du 28 novembre, même le président vient. C’est une journée de paix et de prière. Ce que nous voulons des tchadiens, c'est que s’il y a un problème entre eux, qu'ils discutent au lieu de se battre", a expliqué Cheikh Abdedaïm Abdallah.

Le rôle de la population dans la lutte contre Boko Haram

« Les tchadiens, Dieu merci, ont compris le mal qu'est Boko Haram. Les hommes le matin sortent chercher de quoi manger, mais les femmes connaissent tout sur le quartier, la maison de tel ou tel, les entrées et sorties, ou les habitants de tel endroit. Le renseignement féminin est plus fort que celui des hommes. Contre Boko Haram, on doit tous se lever ensemble », a indiqué le n°2 du CSAI.

"Une fois à Al Mouna, lors d’une conférence, un européen a dit qu’il avait peur de venir au Tchad auparavant. Ensuite, en se promenant dans la rue, il était surpris et a déclaré que la sécurité qu’il y a, au Tchad, est surprenante. En Algérie par exemple ou dans d’autres pays c’est impossible. On ne dit pas qu’il y a la sécurité à 100%, c’est impossible mais on doit préserver ce qu’on a", a souligné Cheikh Abdedaïm Abdallah.

Il a mis en garde contre les propos politiciens. « Quand quelqu’un veut un poste, il se met à critiquer et dresser les gens les uns contre les autres ». Il a également dénoncé les coups bas, lorsqu'un "rapport est fait sur tel fonctionnaire en poste pour qu’il se fasse virer".

« Regardez le Soudan qui s’est divisé en sud et nord. Le Yémen aujourd’hui est divisé et ils se battent. On veut un Tchad uni et sans division. Si on se croise quelque part, on doit se considérer comme tchadiens sans distinction », a prévenu Cheikh Abdedaïm Abdallah.



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