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Tchad : Ramadan et travaux ménagers, quand les jeunes filles fuient leurs responsabilités


Alwihda Info | Par Idriss Abdelkerim - 18 Mars 2025



Tchad : Ramadan et travaux ménagers, quand les jeunes filles fuient leurs responsabilités
Alors que le mois sacré du Ramadan impose son rythme intense dans les foyers tchadiens, un phénomène divise les familles : certaines jeunes filles cherchent à fuir à tout prix les lourds travaux ménagers qui accompagnent cette période.

Préférant prolonger leur temps à l’école, à l’université ou même dans d’autres lieux, elles évitent de rentrer à la maison, laissant les mères surchargées, face aux multiples tâches.

Le Ramadan, en plus d’être une période spirituelle, est aussi un mois où la gestion du foyer demande une organisation considérable. Préparer les repas avant l’aube (suhur), et après le coucher du soleil (iftar), assurer la propreté de la maison et s’occuper des besoins des enfants : autant de tâches qui se multiplient sous une chaleur écrasante.

Pour de nombreuses mères, l’aide de leurs filles devient indispensable. Mais pour certaines familles, cette assistance fait défaut. « Ma fille trouve toujours une excuse pour ne pas rentrer à l’heure. Elle reste longtemps à l’université, ou part chez ses amies. Pendant ce temps, je me retrouve seule à faire tout le travail », témoigne une mère dans le quartier Walia de N’Djamena.

Pour ces jeunes filles, l’argument souvent avancé est le besoin de se concentrer sur leurs études ou de se reposer après des journées épuisantes. Certaines ressentent également une forme de lassitude vis-à-vis des attentes traditionnelles qui assignent les travaux domestiques aux femmes. « Je veux me concentrer sur mon avenir, pas passer mes journées dans la cuisine », explique une étudiante.

Cependant, ce comportement suscite des tensions intergénérationnelles. Les mères, pour qui le partage des tâches est une évidence, voient ces attitudes comme un manque de respect et de solidarité pendant une période qui appelle à l’union et au soutien familial. La chaleur intense qui règne au Tchad durant le Ramadan, rend les travaux domestiques encore plus éprouvants.

Entre l’absence d’eau courante dans certains quartiers et la fatigue liée au jeûne, les mères doivent jongler avec des conditions particulièrement difficiles. « Par ces températures, chaque tâche devient un défi. Si nos filles ne nous aident pas, qui le fera ? », s’interroge une autre mère.

Face à cette situation, plusieurs personnes appellent à un dialogue ouvert entre parents et enfants. « Les jeunes filles doivent comprendre l’importance d’aider leurs familles, surtout pendant le Ramadan, tandis que les parents doivent également reconnaître les aspirations de leurs enfants à devenir plus autonomes », explique un vieillard.

L’idée n’est pas de maintenir les rôles traditionnels de manière rigide, mais de trouver un équilibre entre responsabilité collective et épanouissement individuel. Le Ramadan est avant tout un mois de partage et de solidarité. En fuyant les travaux ménagers, ces jeunes filles passent peut-être à côté de l’opportunité de renforcer les liens familiaux, et de contribuer à l’esprit communautaire qui caractérise cette période.

Mais cela rappelle également la nécessité d’adapter les traditions aux réalités modernes, en partageant les tâches de manière plus équitable entre tous les membres de la famille.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)