Tchad : au Batha, un plaidoyer pour la scolarisation et contre l'immigration

Mandile, localité située à quelques kilomètres de la ville d'Ati dans la sous-préfecture de Koundjourou, a accueilli jeudi matin le préfet du département de Batha Ouest, Fatimé Boukar Kosseï, pour un grand meeting populaire dans le but de sensibiliser la population sur "Ma vie, ma patrie" et la scolarisation des enfants.

Le président du comité d'organisation Mahamat Abakar a remercié infiniment la communauté Kouka et la délégation préfectorale. Il a souligné que la communauté Kouka Oulad Barka dans son ensemble remercie les hautes autorités.

Le sous-préfet de Koundjourou Idriss Souleymane Boyené s'est dit très ravie de cette visite dans sa localité afin de promouvoir la cohabitation pacifique et le vivre ensemble.

Il a souligné que dans sa localité, "il n'y a aucun problème."
 

L'immigration clandestine, une préoccupation

Dans son discours, le préfet du département de Batha Ouest Fatimé Boukar Kosseï, a rappelé que l'histoire de notre pays a connu différentes sortes de guerre jusqu'en 2008. "C'est à partir de ce calvaire que notre pays a amorcé son élan de développement dans une paix inédite. La paix est une condition nécessaire pour son développement. Le vivre ensemble, la tolérance, sont des éléments qui vont toujours de pair avec la paix", a souligné le préfet.

"Cultivez les belles valeurs pour une vie harmonieuse. Acceptons nous les uns et les autres au delà de nos différences ethniques, raciales, géographiques ou autres, car si le tapis est beau aujourd'hui c'est par ce sursaut", selon Fatimé Boukar Kosseï.

Pour elle, la préoccupation dans la contrée est le taux de jeunes qui immigrent clandestinement et inversement celui de la scolarisation des enfants. "Les parents, les responsables coutumiers et religieux, prenez vos responsabilités. Plus jamais de jeunes et enfants immigrés car leur place est dans les salles de classe et dans les amphithéâtres des universités. Nos forces de l'ordre et de sécurité veilleront pour qu'il n y ait aucun immigration clandestine", a affirmé le préfet.

Les filles sous-scolarisées

D'après le préfet, "les filles sont largement moins scolarisées que les garçons et quittent prématurément l'école car les parents estiment qu'à partir d'un certain âge, il faut marier la fille. Cette pratique de mariage précoce et forcé, les violences, les travaux ménagers et les grossesses non désirées demeurent les principaux obstacles à la scolarisation des filles."

"Le gouvernement s'engage à renforcer l'éducation des enfants, plus particulièrement celui des jeunes filles", a-t-elle souligné, ajoutant que les hautes autorités ont placé la femme et la fille au centre de leurs préoccupations.

La cérémonie a été clôturée par des danses folkloriques.