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Tchad : "autant d'argent pour à peine 30% de la population, ça veut dire qu'il y a un échec"


Alwihda Info | Par Malick Mahamat Tidjani - 4 Juillet 2019



Clôture des assises du 25ème comité directeur du ministère de la Santé publique à N'Djamena. © Alwihda Info
Clôture des assises du 25ème comité directeur du ministère de la Santé publique à N'Djamena. © Alwihda Info
Le ministre de la Santé publique Aziz Mahamat Saleh a clôturé jeudi la 25ème session du Comité directeur après trois jours d'intenses travaux, en présence du représentant intérimaire de l'OMS, Dr Diallo Amadou Mouctar, les partenaires et de nombreux participants.

"C'est le premier exercice de ce genre, nous avons tous décidé cela en décembre dernier. C'est une réussite en ce que, ce qui était attendu a été relevé à travers toutes les présentations. Ces présentations sont allées au delà des chiffres, mais de données de terrain très spécifiques et particulièrement des zones d'accès difficiles où nous pensons que même le travail demande du coeur", a souligné le ministre de la Santé publique, Aziz Mahamat Saleh.

Le ministre a adressé ses félicitations aux délégués qui "ont du coeur à rester sur place et à faire le travail avec tout le personnel de santé sur place", ainsi qu'aux partenaires qui apportent un appui déterminant dans la coordination de la politique sanitaire du Gouvernement.

Le représentant intérimaire de l'OMS, Dr Diallo Amadou Mouctar a réitéré l'accompagnement de son institution dans le développement de la politique sanitaire. Il a invité au respect des différents engagements et recommandations issus de ces assises.

"Redonner le pouvoir aux délégués"

"Tout ce travail d'encouragements, de recherche de financements n'a pour objectif que d'appuyer les délégations sanitaires. Si ce travail ne donne pas les résultats escomptés, c'est d'abord notre échec. C'est la raison pour laquelle, l'objet premier de cette rencontre, c'est de redonner le pouvoir aux délégués sanitaires. Leur redonner pour qu'ils puissent dire le fond de leur pensée, mais surtout de montrer leurs vraies particularités", selon Aziz Mahamat Saleh.

D'après lui, "c'est d'abord de la base que nous devons fournir toute la réponse sanitaire. C'est de la base que nous devons, en fonction des besoins spécifiques, créer des centres de santé et affecter des ambulances. C'est un souffle nouveau à travers ces présentations qui ont été faites parce que elles démontrent la réalité du terrain."

Le ministre a appelé les délégations sanitaires à aller vers les partenaires, les communautés et les autorités "sans cesse" pour qu'elles soient informées et qu'elles rendent compte.

"Tous les appuis sanitaires auprès d'une délégation doivent d'abord aller chez les délégués, qu'elles viennent de l'Etat ou des partenaires", a-t-il insisté.

Des faiblesses constatées

Un certain nombre de faiblesses ont été constatées au cours des travaux du Comité directeur. Elles sont dues notamment à un manque de fréquentation des formations sanitaires, une cartographie inégale avec des zones où il n'y a pas de centres de santé, des zones inaccessibles, une chaine du froid qui n'est pas encore complète dans les formations sanitaires, un manque de consolidation de la gestion des financements, et des comités de gestion peu fonctionnels.

"Si nous mettons autant d'argent pour à peine 30% de la population, ça veut dire qu'il y a un échec et que nous devons mettre des stratégies spécifiques pour aller vers les autres et non pas les attendre dans le cadre des formations sanitaires", a précisé le ministre de la Santé publique.

Le chef du département de la santé publique s'est engagé pour la finalisation de la carte sanitaire "le plus tôt possible" et le vote du texte sur la police sanitaire. De même, il a appelé à réfléchir sur la mise en oeuvre de la Couverture santé universelle, "afin d'appuyer le plus rapidement les personnes les plus démunies".

Une feuille de route attendue

En 6 mois, 6,5 milliards de Francs CFA ont été débloqués dans l'ensemble des 23 provinces du Tchad.

"Ce n'est pas négligeable. Nous devons faire autant que nous pouvons déjà avec ça. Mieux faire avec ce qu'on a. Les données présentées et les chiffres sont nombreux. Nous allons les analyser pour en tirer le meilleur profit", a indiqué Aziz Mahamat Saleh.

D'après lui, "certains résultats qui ont été présentés donnent de l'espoir", afin d'atteindre les objectifs fixés. Aziz Mahamat Saleh fait part de son optimisme : "Le financement de la santé est disponible, sachons mieux le gérer, sachons mettre les ressources humaines dans les conditions optimales. J'en ai conscience, dans certaines zones il est très difficile avec le contexte actuel, de pouvoir atteindre un certain nombre de ressources. Réfléchissons ensemble", a-t-il déclaré.

Au cours du Comité directeur, la situation de chaque délégation sanitaire provinciale a été présentée à travers un certain nombre d'indicateurs précis qui ont été autoévalués, notamment les ressources humaines et le matériel, la formation sanitaire, la gestion des finances ou encore la question de la cartographie sanitaire.

Ces éléments vont être analysés par le comité de pilotage qui devra en tirer une feuille de route permettant de mieux axer les doléances en fonction des besoins réels.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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