Tchad : colère de civils après une incinération, "ils nous considèrent comme des cadavres". © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
A Gassi dans le 7ème arrondissement de N'Djamena, la colère de plus de 3700 personnes ne faiblit pas, plusieurs semaines après l'incinération d'un ressortissant chinois dans leur quartier.
Aux côtés d'habitants de Gassi, l'avocat Maître Alain Kagonbé a dénoncé mardi, lors d'un point de presse, une pratique non autorisée au Tchad et contraire aux mœurs, malgré la réquisition spéciale signée par un substitut du procureur de la République afin d'autoriser l'incinération polémique.
"Ce qui est arrivé à la population de Gassi est une situation réelle. Dans ce pays, c'est comme si nous ne vivons pas dans un État de droit. Les gens ne nous respectent pas dans ce pays. Nos autorités même ne font pas cas de nos populations. C'est ainsi que les chinois ont profité de la naïveté de l'État tchadien pour faire sa volonté", estime Ndormadjingar Abel, un habitant de Gassi.
Il explique que ceux qui ont procédé à l'incinération "étaient venus autour de 17 heures en date du 16 janvier 2020 pour mener cette pratique qui est contraire à nos mœurs et coutumes. Ils l'ont fait au vu des enfants et de nos femmes qui étaient là présentes et jusque-là ils n'ont pas pu manger. Il y a eu des cas de vomissements. Jusqu'aujourd'hui, même la sauce on ne peut pas manger à cause de ça. Jusque-là nous sommes traumatisés. Pour porter nos voix, on n’a pas d'autres forces que de recourir à la juridiction pour se faire entendre."
D'après Ndormadjingar Abel, "c'est le substitut du nom d'Adam Mahamat Zene qui a fait cette réquisition pour autoriser ces chinois. (...) C'est un empoisonnement. On peut recueillir les cendres et empoisonner avec. Combien de gens sont passés la nuit ramasser pour garder et empoisonner d'autres."
Il précise que cette incinération s'est déroulée contre l'avis de plus de 3700 habitants enregistrés dans une liste. "La liste est encore longue. Nous ne savons pas ce qui va se passer avec l'avènement du Coronavirus. Nous attendons de voir. (...) On ne peut pas parler d'État sans population, sans territoire. C'est grâce au contribuable que nos ministres, nos maires se déplacent. Sans la population on ne peut pas parler. Ils nous considèrent comme des cadavres, presque. Il y a des cimetières, pourquoi ils ne le font pas là-bas ?", dit-il.
Faisant part d'un "choc" et d'un "traumatisme" pour de nombreux habitants suite à cette incinération, Ndormadjingar Abel souligne qu'ils entendent "porter (leur) voix aux plus hautes autorités compétentes pour voir cette situation et pour que ces faits ne se pratiquent plus désormais."
Lire aussi : Tchad : des habitants de Gassi "traumatisés" par l'incinération d'un chinois
Aux côtés d'habitants de Gassi, l'avocat Maître Alain Kagonbé a dénoncé mardi, lors d'un point de presse, une pratique non autorisée au Tchad et contraire aux mœurs, malgré la réquisition spéciale signée par un substitut du procureur de la République afin d'autoriser l'incinération polémique.
"Ce qui est arrivé à la population de Gassi est une situation réelle. Dans ce pays, c'est comme si nous ne vivons pas dans un État de droit. Les gens ne nous respectent pas dans ce pays. Nos autorités même ne font pas cas de nos populations. C'est ainsi que les chinois ont profité de la naïveté de l'État tchadien pour faire sa volonté", estime Ndormadjingar Abel, un habitant de Gassi.
Il explique que ceux qui ont procédé à l'incinération "étaient venus autour de 17 heures en date du 16 janvier 2020 pour mener cette pratique qui est contraire à nos mœurs et coutumes. Ils l'ont fait au vu des enfants et de nos femmes qui étaient là présentes et jusque-là ils n'ont pas pu manger. Il y a eu des cas de vomissements. Jusqu'aujourd'hui, même la sauce on ne peut pas manger à cause de ça. Jusque-là nous sommes traumatisés. Pour porter nos voix, on n’a pas d'autres forces que de recourir à la juridiction pour se faire entendre."
D'après Ndormadjingar Abel, "c'est le substitut du nom d'Adam Mahamat Zene qui a fait cette réquisition pour autoriser ces chinois. (...) C'est un empoisonnement. On peut recueillir les cendres et empoisonner avec. Combien de gens sont passés la nuit ramasser pour garder et empoisonner d'autres."
Il précise que cette incinération s'est déroulée contre l'avis de plus de 3700 habitants enregistrés dans une liste. "La liste est encore longue. Nous ne savons pas ce qui va se passer avec l'avènement du Coronavirus. Nous attendons de voir. (...) On ne peut pas parler d'État sans population, sans territoire. C'est grâce au contribuable que nos ministres, nos maires se déplacent. Sans la population on ne peut pas parler. Ils nous considèrent comme des cadavres, presque. Il y a des cimetières, pourquoi ils ne le font pas là-bas ?", dit-il.
Faisant part d'un "choc" et d'un "traumatisme" pour de nombreux habitants suite à cette incinération, Ndormadjingar Abel souligne qu'ils entendent "porter (leur) voix aux plus hautes autorités compétentes pour voir cette situation et pour que ces faits ne se pratiquent plus désormais."
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