Tchad : la semaine de la femme lancée en grande pompe à Gagal, le 1er mars 2020 © Alwihda Info
A Gagal, dans la province du Mayo Kebbi Ouest, l'engouement porté par les festivités de la SENAFET et la Journée internationale des droits de la femme s'est terminé sur une désillusion. La maire de la localité affirme avoir été molestée et humiliée ce dimanche 8 mars par le préfet de département et des agents de la Garde nationale et nomade du Tchad (GNNT), le soir de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme.
Arrêtée, Netarlem Nadbe Béatrice, maire de Gagal a été brutalisée et frappée par le préfet Ahmat Djibrine Béchir et des agents de la GNNT, selon ses explications. Cet incident s'est déroulé le soir de la Journée internationale des droits de la femme, un évènement présidé par le gouverneur du Mayo Kebbi Ouest à Gagal.
Joint au téléphone par des journalistes, le préfet a refusé de donner sa version des faits.
Netarlem Nadbe Béatrice ignore précisément ce qui lui est reproché. Pour l'organisation des festivités, une enveloppe de 500.000 Fcfa a été débloqué par le gouvernorat. La maire de Gagal pense avoir été accusée à tort d'avoir voulu vendre du Secko utilisé lors de la cérémonie. Elle évoque aussi des mésententes depuis le début de l'organisation de la SENAFET.
"Dimanche, nous sommes restés pour attendre que la délégation quitte. Le Garde national et nomade du Tchad (GNNT) est venu me voir pour me dire que le préfet a besoin de moi. Comme on était en groupe, j'ai dit que j'arrive. Petit à petit, le préfet lui-même a pris sa voiture pour venir nous trouver à la foire. Il a dit : qu'est-ce que vous faites ici ? Il a posé la question au groupe. Ils ont répondu qu'on est entrain de fêter. Il a demandé si la fête n'est pas encore finie. Ils ont dit que c'est fini mais qu'ils attendent que les autres se dispersent pour partir. Il a dit dispersez-vous. Nous, nous sommes dispersés et après il a dit : "Inti, taal ini" (toi, viens ici). Je me suis levé, je suis partie avec lui tout droit à la résidence. Arrivés à la résidence, il m'a posé la question si on a déjà donné l'argent au type de Secko. Je lui ai dit que oui, le type de Secko, lui-même est présent, il peut répondre à votre question. (Le préfet) a dit que si le Monsieur a déjà reçu son argent, il faut qu'il quitte", explique Netarlem Nadbe Béatrice.
"Il m'a demandé de lui faire la situation. J'ai dit, Monsieur le préfet, je ne suis pas seule à faire la situation. Il faut qu'on attende le comité d'abord pour faire la situation ensemble. De là, on va venir déposer auprès de vous le rapport. Il a dit pas question (...) tant que je ne fais pas la situation, je ne bouge pas. Je lui ai dit que je ne fais pas la situation, ce qu'il veut faire de moi, il n'a qu'à le faire. Il a ordonné au GNNT de m'arrêter et de m'emmener dans un bureau. Ils m'y ont conduit", dénonce Netarlem Nadbe Béatrice.
"Je n'ai pas volé quelqu'un, je n'ai pas fait quelque chose de grave (...) Ils m'ont torturé. Il était dans sa résidence et après il a pris son pistolet. Il nous suivait. Arrivés chez le GNNT, tout près, il voulait me taper avec son pistolet. Le GNNT a paré avec sa main", révèle la maire de Gagal.
"Je me suis arrêtée. J'ai dit que là où je suis, il faut qu'il me tue. Je ne bouge pas. Après, il y a eu beaucoup de gens qui sont venus nous trouver. Ils m'ont tiré de gauche à droite. On m'a conduit vers la GNNT à partir de 18 heures (dimanche). Arrivés là-bas, ils nous ont donné deux chaises pour qu'on s'assoit. (Le préfet) a pris une chaise, même moi j'ai pris une chaise. Il a dit : "pourquoi je reste sur une chaise", et a ordonné au GNNT de ne pas me donner la chaise. Je suis restée par terre. (...) J'étais entrain de pleurer, j'étais bouleversée. Les GNNT sont venus me demander quel est le problème. J'ai dit que je ne connais pas le fond de ce problème", ajoute-t-elle.
Netarlem Nadbe Béatrice se défend de toute accusation, notamment d'avoir voulu vendre du Secko loué pour les festivités. "Moi, je ne sais pas. Le Secko, il y a une femme qui a réclamé son argent. Elle a dit qu'elle a pris son argent pour acheminer les femmes des groupements. Elle voulait son argent. (...) Quand ils détachaient le Secko, je me suis demandé, qui leur a ordonné de détacher le Secko. Les comités ont dit qu'il faut le faire, l'affaire a pris une autre ampleur. (...) Finalement toute l'affaire tombe sur moi", explique-t-elle.
"Ils m'ont tapé, déchiré les habits", affirme Netarlem Nadbe Béatrice qui précise que l'ordre vient du préfet.
Ce lundi, elle s'est rendue à la mairie où elle a fait le point avec la présidente active du comité d'organisation de la SENAFET. Un rapport devrait ensuite être déposé à Pala avant qu'une synthèse ne soit transmise au gouverneur.
"La commune en général, (lundi), a voulu lancer la bagarre. Un conseiller est parti parler au préfet. Je ne sais pas ce que le préfet lui a dit. En revenant, il a dit de rentrer. Moi-même je suis entrain d'écrire la plainte. Ce que j'ai fait avec lui, il faut qu'il m'explique clairement", estime Netarlem Nadbe Béatrice.
Arrêtée, Netarlem Nadbe Béatrice, maire de Gagal a été brutalisée et frappée par le préfet Ahmat Djibrine Béchir et des agents de la GNNT, selon ses explications. Cet incident s'est déroulé le soir de la Journée internationale des droits de la femme, un évènement présidé par le gouverneur du Mayo Kebbi Ouest à Gagal.
Joint au téléphone par des journalistes, le préfet a refusé de donner sa version des faits.
Netarlem Nadbe Béatrice ignore précisément ce qui lui est reproché. Pour l'organisation des festivités, une enveloppe de 500.000 Fcfa a été débloqué par le gouvernorat. La maire de Gagal pense avoir été accusée à tort d'avoir voulu vendre du Secko utilisé lors de la cérémonie. Elle évoque aussi des mésententes depuis le début de l'organisation de la SENAFET.
"Dimanche, nous sommes restés pour attendre que la délégation quitte. Le Garde national et nomade du Tchad (GNNT) est venu me voir pour me dire que le préfet a besoin de moi. Comme on était en groupe, j'ai dit que j'arrive. Petit à petit, le préfet lui-même a pris sa voiture pour venir nous trouver à la foire. Il a dit : qu'est-ce que vous faites ici ? Il a posé la question au groupe. Ils ont répondu qu'on est entrain de fêter. Il a demandé si la fête n'est pas encore finie. Ils ont dit que c'est fini mais qu'ils attendent que les autres se dispersent pour partir. Il a dit dispersez-vous. Nous, nous sommes dispersés et après il a dit : "Inti, taal ini" (toi, viens ici). Je me suis levé, je suis partie avec lui tout droit à la résidence. Arrivés à la résidence, il m'a posé la question si on a déjà donné l'argent au type de Secko. Je lui ai dit que oui, le type de Secko, lui-même est présent, il peut répondre à votre question. (Le préfet) a dit que si le Monsieur a déjà reçu son argent, il faut qu'il quitte", explique Netarlem Nadbe Béatrice.
"Il m'a demandé de lui faire la situation. J'ai dit, Monsieur le préfet, je ne suis pas seule à faire la situation. Il faut qu'on attende le comité d'abord pour faire la situation ensemble. De là, on va venir déposer auprès de vous le rapport. Il a dit pas question (...) tant que je ne fais pas la situation, je ne bouge pas. Je lui ai dit que je ne fais pas la situation, ce qu'il veut faire de moi, il n'a qu'à le faire. Il a ordonné au GNNT de m'arrêter et de m'emmener dans un bureau. Ils m'y ont conduit", dénonce Netarlem Nadbe Béatrice.
"Je n'ai pas volé quelqu'un, je n'ai pas fait quelque chose de grave (...) Ils m'ont torturé. Il était dans sa résidence et après il a pris son pistolet. Il nous suivait. Arrivés chez le GNNT, tout près, il voulait me taper avec son pistolet. Le GNNT a paré avec sa main", révèle la maire de Gagal.
"Je me suis arrêtée. J'ai dit que là où je suis, il faut qu'il me tue. Je ne bouge pas. Après, il y a eu beaucoup de gens qui sont venus nous trouver. Ils m'ont tiré de gauche à droite. On m'a conduit vers la GNNT à partir de 18 heures (dimanche). Arrivés là-bas, ils nous ont donné deux chaises pour qu'on s'assoit. (Le préfet) a pris une chaise, même moi j'ai pris une chaise. Il a dit : "pourquoi je reste sur une chaise", et a ordonné au GNNT de ne pas me donner la chaise. Je suis restée par terre. (...) J'étais entrain de pleurer, j'étais bouleversée. Les GNNT sont venus me demander quel est le problème. J'ai dit que je ne connais pas le fond de ce problème", ajoute-t-elle.
Netarlem Nadbe Béatrice se défend de toute accusation, notamment d'avoir voulu vendre du Secko loué pour les festivités. "Moi, je ne sais pas. Le Secko, il y a une femme qui a réclamé son argent. Elle a dit qu'elle a pris son argent pour acheminer les femmes des groupements. Elle voulait son argent. (...) Quand ils détachaient le Secko, je me suis demandé, qui leur a ordonné de détacher le Secko. Les comités ont dit qu'il faut le faire, l'affaire a pris une autre ampleur. (...) Finalement toute l'affaire tombe sur moi", explique-t-elle.
"Ils m'ont tapé, déchiré les habits", affirme Netarlem Nadbe Béatrice qui précise que l'ordre vient du préfet.
Ce lundi, elle s'est rendue à la mairie où elle a fait le point avec la présidente active du comité d'organisation de la SENAFET. Un rapport devrait ensuite être déposé à Pala avant qu'une synthèse ne soit transmise au gouverneur.
"La commune en général, (lundi), a voulu lancer la bagarre. Un conseiller est parti parler au préfet. Je ne sais pas ce que le préfet lui a dit. En revenant, il a dit de rentrer. Moi-même je suis entrain d'écrire la plainte. Ce que j'ai fait avec lui, il faut qu'il m'explique clairement", estime Netarlem Nadbe Béatrice.