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TCHAD

Tchad : le GCAP pose des conditions pour sa participation aux échéances électorales


Alwihda Info | Par Hibé Ouadjouli Evarist - 21 Septembre 2024


Les partis politiques membres du Groupement de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) ont animé une conférence de presse ce samedi 21 septembre 2024, à la radio FM Liberté. Dans une déclaration lue par le Professeur Avocksouma Djona Atchénémou, le GCAP a posé des conditions préalables quant à sa participation au scrutin législatif, communal et sénatorial prévu le 29 décembre 2024.


En effet, après avoir qualifié la dernière élection présidentielle de la plus frauduleuse jamais enregistrée dans l'histoire du Tchad, et ayant porté au pouvoir l'actuel Chef de l'État, le GCAP estime que ce dernier croit sincèrement avoir hérité du pouvoir de son père. Il n'y verrait donc aucune obligation ni nécessité d'organiser une élection crédible et transparente permettant au peuple tchadien de choisir ses représentants. Selon le GCAP, le président pourrait légitimement « fabriquer » son propre parlement en triant soigneusement les membres du prochain corps législatif. Le GCAP affirme que ces prochaines élections seraient une première dans l'histoire politique du Tchad. Il soutient que le gouvernement tente d'organiser une élection pour laquelle il ne dispose ni des connaissances, ni de l'expérience, ni des capacités organisationnelles nécessaires.

Le Pr. Avocksouma Djona Atchénémou a déclaré : « Sans risque de nous tromper, nous tenons à informer le peuple tchadien qu'il ne saura jamais avec exactitude où iront ses bulletins de vote et quelles manipulations seront effectuées par les fonctionnaires désignés pour cette sale besogne. Et en ne faisant rien, nous serons tacitement assimilés aux complices de la légitimation d'une dictature imposant une dynastie au Tchad. » Il a ajouté : « Nous ne pouvons pas permettre à un président, qui a déjà volé l'élection présidentielle, de nommer des marionnettes pour nous représenter ; par conséquent, nous devons tous rejeter ce scrutin si notre vote n'est pas sécurisé. »

Le GCAP se demande si l'ANGE (Agence Nationale pour les Élections) dispose de tous les moyens nécessaires pour résoudre les nombreux problèmes logistiques, techniques, financiers et opérationnels d'une telle opération. Il s'interroge également sur la capacité à pourvoir tous les sièges prévus avec la participation de plusieurs candidats appartenant à divers partis en compétition. Le GCAP n'a pas manqué de souligner d'autres difficultés pratiques auxquelles les électeurs pourraient être confrontés, notamment la gestion des longues listes, les défis rencontrés par les personnes âgées qui ne savent ni lire ni écrire pour identifier leur candidat, la gestion physique des documents ou encore le temps accordé à chaque électeur pour voter.

Les exigences formelles posées par le GCAP pour sa participation aux élections du 29 décembre sont les suivantes : garantie de l'existence de bureaux de vote physiques et non fictifs ; accréditation des délégués dans les bureaux de vote et autorisation de supervision du processus ; comptage public des votes en présence du public ; mise à disposition d'une copie des procès-verbaux de dépouillement ; publication des résultats dans les bureaux de vote.

Par ailleurs, le GCAP invite tous les patriotes tchadiens, les acteurs politiques de l'opposition, et même ceux qui soutiennent le MPS, à rejeter catégoriquement ces élections et à appeler à un dialogue minimal afin d'organiser une meilleure élection, permettant aux Tchadiens d'élire des représentants dignes à l'Assemblée Nationale. Il appelle également tous les partis politiques à faire des déclarations similaires quant à leurs conditions de participation aux prochaines élections.

Enfin, le GCAP estime qu'il serait nécessaire pour les Tchadiens d'exiger d'abord des élections législatives nationales, puis, dans une seconde phase, des élections provinciales, permettant à chaque province d'organiser ses propres élections communales. « Nous demandons à tous les partenaires et pays amis de ne pas rester passifs et de ne pas fermer les yeux sur un processus qui ne mérite pas l'étiquette d'élection démocratique », a affirmé le Pr. Avocksouma Djona.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)