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Tchad : le gouvernement s'explique sur la fermeture du Hilton Hotel


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 5 Novembre 2019



La ministre du Développement touristique, de la Culture et de l'Artisanat, Madeleine Alingué. © AI
La ministre du Développement touristique, de la Culture et de l'Artisanat, Madeleine Alingué. © AI
La ministre du Développement touristique, de la Culture et de l'Artisanat, Madeleine Alingué, s'est expliquée ce mardi, au cours d'un point de presse, sur la fermeture prochaine du Hilton Hotel de N'Djamena.

"Le groupe SGI holding, l'investisseur, a contracté un prêt auprès du pool bancaire constitué de la Société générale Tchad, Ecobank Cameroun, Ecobank Tchad, Afriland First Bank Cameroun, pour la construction de l'hôtel Hilton de N'Djamena. Depuis 2013 à ce jour, aucun remboursement n'a été effectué, malgré les multiples relances. La justice a été saisie. Un jugement en faveur du pool bancaire a été rendu. Le titre de propriété de l'hôtel Hilton N'Djamena donné en garantie du financement a été muté au nom du pool bancaire", a expliqué la ministre.

D'après elle, "durant tout le processus et à la demande de SGI Holding, l'Etat a réuni les parties pour trouver une solution à l'amiable de leur contentieux. Cependant, les deux parties ne sont pas tombées d'accord sur les modalités de remboursement de la créance."

La fermeture de l'hôtel "n'est de l'intérêt d'aucune partie", souligne la ministre, "encore moins de l'Etat tchadien qui a préparé cet investissement en octroyant gracieusement le terrain, en accordant des exonérations fiscales et bien d'autres avantages à la SGI Holding".

Le Tchad "entretient d'excellentes relations avec le groupe Hilton International. Le gouvernement du Tchad reste déterminé dans sa mission et dans son action à faciliter et à accompagner tous les investissements au Tchad", rappelle la ministre du Développement touristique, de la Culture et de l'Artisanat, Madeleine Alingué.

"Un certain nombre de conditions défavorables au sein du pays" 

En aout dernier, Salim Group, Inc (SGI), une société privée d'investissements, a intenté une action en justice, par l'intermédiaire de sa filiale, SGI Holding, à l'encontre d'un consortium bancaire (« banques ») composé d'Ecobank, de la Société Générale, et d'Afriland First Bank. 

Il est reproché aux trois banques, prises collectivement, des faits de rupture de contrat, de fraude, d'enrichissement et de conversion illégitimes. Des dommages et intérêts d'un montant supérieur à 100 millions de dollars ont été demandés.  

SGI et les banques ont signé plusieurs accords de prêts à partir de 2011, pour la construction d'un luxueux hôtel Hilton en République du Tchad, avec l'objectif d'en faire une destination pour les voyages d'affaires et les conférences. 

SGI s'est lancée dans le développement foncier et la réhabilitation d'envergure d'une propriété en bordure de rivière et a emprunté environ 38 millions de dollars, en plus de son investissement direct de plus de 80 millions de dollars, afin d'apporter une valeur ajoutée à une parcelle de terrain de plus de 23 hectares et rendre l'hôtel exploitable en janvier 2016. Grâce à son investissement, SGI est devenue l'investisseur privé américain le plus important au Tchad, hors secteur pétrolier.  

En raison d'un certain nombre de conditions défavorables au sein du pays, indépendantes de sa volonté et bien connues des banques, SGI n'a pas été en mesure d'honorer les prêts. Selon les termes de l'accord, dès lors que les banques voulaient faire jouer l'hypothèque, la propriété hypothéquée devait alors être estimée par un expert, puis l'emprunteur devait être remboursé par les banques de la valeur estimée en excédent par rapport au montant du prêt.  

Les banques ayant, dans un premier temps, suivi les termes du contrat ont nommé un expert. Mais une fois l'expert nommé, elles ont réalisé que, selon les termes du contrat, elles devaient rembourser SGI. Elles ont alors, soudainement et unilatéralement, changé de cap en n'appliquant pas les termes de l'accord et ont finalement obtenu le titre de propriété sans qu'aucun remboursement ne soit effectué envers SGI. 

Des promesses non respectées et des agissements frauduleux 

« Nous avons investi au Tchad en nous fiant aux termes de nos accords de prêts avec le consortium bancaire et aux promesses du gouvernement de protéger les intérêts des investisseurs étrangers. Les agissements frauduleux de ces banques sont déplorables et ne nous laissent pas d'autre choix que celui de réclamer des dommages et intérêts », a déclaré Mohammed Naeem, directeur général de SGI Holding. 

Il a poursuivi : « Notre hôtel a reçu de nombreuses récompenses internationales. En dépit de nos demandes de dommages et intérêts, nous avons proposé aux banques des alternatives afin de préserver l'intégrité de l'exploitation de l'hôtel, dans l'intérêt de nos clients, de nos employés et du pays. Leur mauvaise foi et leur comportement irresponsable ont créé une atmosphère d'incertitude préjudiciable à toutes les parties prenantes. »



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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