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Tchad : les barrières socio-culturelles contribuent à la mortalité maternelle


Alwihda Info | Par Malick Mahamat Tidjani - 3 Juillet 2019



La 25ème session du comité directeur du ministère de la Santé publique, ouverte mardi 2 juillet 2019 à N'Djamena. © Alwihda Info/M.M.
La 25ème session du comité directeur du ministère de la Santé publique, ouverte mardi 2 juillet 2019 à N'Djamena. © Alwihda Info/M.M.
La 25ème session du comité directeur du ministère de la Santé publique s'est ouverte mardi au Hilton Hôtel, à N'Djamena, en présence du chef de département Aziz Mahamat Saleh.

Le comité directeur est un cadre statutaire d’échanges et de concertation sur les problèmes du secteur de la santé. Il se tient chaque année pour faire l’état des lieux de la mise en œuvre des interventions sanitaires, identifier les goulots d’étranglement et proposer de nouvelles orientations pour relever les défis sanitaires. 

Il regroupe les acteurs de la santé, notamment les cadres du ministère de la Santé publique, des départements ministériels impliqués, les partenaires techniques et financiers, la société civile y compris les organisations des jeunes, le secteur privé et les leaders communautaires.

Corriger les dysfonctionnements

D'après le ministre de la Santé publique, Aziz Mahamat Saleh, "la 25ème session du comité directeur qui se tient en ce moment est une innovation pour renforcer le suivi stratégique approché de la mise en œuvre des activités sanitaires. Elle se veut un exercice devant permettre d’assoir la recevabilité dans la conduite des activités sanitaires en vue d’insuffler un nouveau dynamisme au secteur de la santé. Ce qui s’inscrit bien dans la logique de la politique pour l’émergence du pays prônée par le gouvernement sous la houlette du chef de l’Etat, son excellence Idriss Deby Itno, qui fait de la gouvernance une de ses priorités."

La rencontre d'une durée de trois jours se focalisera sur la présentation aux délégations sanitaires provinciales des thématiques variées telles que la gouvernance dans la mise en œuvre des activités sanitaires sur le terrain, la situation consolidée des appuis financiers (Etat, PTF, Projets, ONG, recouvrement des coûts) , la dynamisation de la vaccination de routine, l’accès aux soins de qualité aux femmes et enfants, la problématique de la disponibilité des médicaments dans la formation sanitaire et la mise en œuvre de la santé communautaire.

"Il s’agit pour chaque délégation sanitaire provinciale de démontrer l’évolution des indicateurs de santé en lien avec les moyens matériels, financiers et humains dont il dispose. Il nous faut redoubler d’efforts, améliorer nos manières de faire pour une prise en charge efficace des problèmes de santé avec la pleine implication de la communauté et des organisations de la société civile. Pour cela, j’invite les responsables sanitaires aux différents niveaux à tirer profit des échanges pour mieux corriger les dysfonctionnements qui seront relevés au cours de nos discussions", a expliqué Aziz Mahamat Saleh.

Un plaidoyer contre les tabous

D'après le représentant de l'OMS au Tchad, Dr. Amadou Moctar Diallo, "plusieurs facteurs sont à la base de cette hyper-mortalité maternelle dont les barrières socio-culturelles notamment. Nous pensons qu’il serait opportun d’emmener les acteurs en matière de santé maternelle, je veux dire les responsables communautaire, la société civile, les gouverneurs de provinces, les leaders religieux pour discuter des barrières socio-culturelles qui contribuent à la mortalité maternelle".

"Ces assises en profiteraient aussi pour discuter entre professionnels, cette fois-ci, des aspects techniques de la santé maternelle : pourquoi seulement 22% des patientes sont accouchées par un professionnel de la santé ? Pourquoi la césarienne, un acte qui sauve la vie des femmes et des bébés est si peu pratiquée dans les hôpitaux du Tchad ? Pourquoi ne pas relancer les audits des décès maternels et ripostes qui ont été abandonnés ? Autant de questions qu’il faudrait qu’on se pose et sur lesquelles il faudrait apporter des solutions concrètes, si on veut atteindre les ODD en matière de réduction des décès maternels au Tchad", a souligné Amadou Moctar Diallo.

Le manque des ressources humaines

Le représentant de l'OMS a estimé que les besoins ne vont que s'accroitre d'ici 2022. Il a indiqué qu'il faudrait penser "à rafraichir les ressources humaines de santé en recrutant. Il sera en effet très difficile d’avoir du succès dans le domaine de la santé publique sans qu’il y ait des ressources humaines performantes et en qualité suffisantes."



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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