Tchad : meurtres, viols, empoisonnement, mercenariat, 29 affaires devant la justice à l'Est

Le président de la Cour d'appel d'Abéché, Adoum Ousmane Nassour, a ouvert lundi la première session criminelle de l'année 2020 siégeant à Abéché. Elle a lieu jusqu'au samedi 22 février prochain, avec l'appui du Projet d'appui à la justice au Tchad II.

L'audience solonnele s'est déroulée dans la salle d'audience du Palais de justice, en présence du gouverneur de la province du Ouaddaï Ramadan Erdebou, du sous-directeur de la direction des affaires judiciaires représentant le ministère de tutelle, et le coordinateur du PRAJUST II, ainsi que des personnalités civiles et militaires.

Maître Haroun Dogo, greffier de la Cour d'appel d'Abéché, a préalablement lu l'ordonnance portant ouverture de la session criminelle.

La tenue des assises criminelles "suscite un grand intérêt pour la population qui éprouve le besoin légitime d'être sécurisée contre les crimes et le banditisme de tout genre parle glaive de la justice", a déclaré le Procureur général près la Cour d'appel d'Abéché, Daoudingar Mathias.

Ces assises visent fondamentalement trois objectifs : la lutte contre l'impunité et la répression des actes criminels et du grand banditisme commis contre la société ; la réparation des préjudices subis par les victimes ; la dissuasion des potentiels candidats aux crimes et au banditisme.

29 dossiers du ressort de la Cour d'appel sont inscrits au rôle parmi lesquels figurent sept affaires d'assassinat, six dossiers de viol, neuf cas de meurtre, un dossier d'incendie volontaire, un empoisonnement, une affaire d'enlèvement d'enfant, un dossier de mercenariat, et un cas de faux et usage de faux.

Le Procureur général a salué "les nouvelles dispositions qui figurent dans le Code pénal et le Code de procédure pénale. Celles-ci édictent des mesures plus douces aux détenus et qui placent la détention préventive dans des délais tels que le non respect entrainera une mise en liberté d'office."

Selon lui, l'année 2019 a été émaillée d'évènements sanglants dans le ressort de la Cour d'appel d'Abéché, notamment la recrudescence des conflits intercommunautaires, la mutinerie de la maison d'arrêt d'Abéché le 7 octobre 2019, et l'attaque de la maison d'arrêt de Guéreda en novembre 2019 par des individus armés à bord de trois véhicules qui ont abattu deux détenus à bout portant.